La grève est totale à El Alto et Santa Cruz. La Paz est isolée par voie terrestre.Les syndicats et les habitants des quartiers les plus pauvres protestent dans quasiment toutes les villes du pays. Tous exigent l'annulation des augmentations du prix de l'essence imposée par le FMI et la Banque Mondiale et beaucoup réclament la nationalisation du gaz. Le gouvernement commence à céder et a offert d'annuler le contrat de la transnationale francaise de l'eau (Lyonnaise des Eaux).
L'intense et croissante pression qu'exercent les
organisations sociales et populaires sur l'administration du néolibéral Carlos
Mesa a cpmmencé à porter ses premiers fruits mardi quand le gouvernement à
annoncer son intention d'annuler le contrat de la transnationale francaise que
gèrent le service d'eau potable de La Paz et El Alto.
Le retrait de la
compagnie "Aguas del Illimani", filiale de la francaise Lyonnaise des Eaux,
avait été une des principales exigences des habitants et des travailleurs de la
ville d'El Alto, qui depuis lundi sont en grève illimitée pour également
l'annulation du décret qui élève le prix des carburants et pour la
nationalisation du gaz et du pétrole.
Avec cette mesure, le gouvernement
tente de réduire la magnitude des protestations qui mardi se sont multipliées
avec la paralysation totale des activités dans la région orientale de Santa
Cruz, le moteur économique du pays, qui lutte pour l'annulation des
augmentations des prix des carburants disposées fin 2004 par le gouvernement
pour réduire son déficit fiscal, sous la pression des organismes
internationaux.
Ce mardi la grève a été totale à Santa Cruz et El Alto
(la seconde et quatrième ville les plus peuplées de Bolivie), avec blocages de
rues et avenues et grève dans les banques, le transport et le commerce.
A
La Paz (ville la plus peuplée) tous les accès terrestres sont coupés par la
protestation des habitants des quartiers les plus pauvres contigus au district
de El Alto. (Une des craintes historiques de la ville de La Paz est sa mise en
état de siège par les indigènes de l'Altiplano et de El Alto, en raison de sa
géographie, en effet elle est située dans une cuvette avec très peu d'accès de
sortie (y compris l'aéroport se trouve "en haut"). NdT)
Dans le reste des
villes du pays, la protestation a également été intense lundi dernier avec des
massives manifestations.
La revendication de la nationalisation du gaz et
du pétrole est très présente. Ces ressources naturelles (une des seules
richesses de Bolivie) sont aux mains des multinationales comme Repsol,
Petrobras, Total, Exon, Shell, Enron, British Petroleum qui font des bénéfices
énormes en les vendant aux boliviens comme si elles étaient importées du Koweit
ou d'Arabie Saoudite (alors que les boliviens sont parmi les plus pauvres du
monde).
Mesa a annoncé dimanche dernier qu'il renoncera à la présidence
si le climat tendu de convulsion sociale et politique derivait en actions
violentes et si il ne recevait pas le soutien immédiat des classes
moyennes.
www.econoticiasbolivia.com11
janvier 2005