Banque Mondiale, Nations En Faillite, Menace Terroriste : Criminalisation de la Misère
Lu sur
planète non violence : Non contente d'enfoncer les pays les plus pauvres dans la misère par un système d'endettement raquette, la Banque Mondiale établit une liste des pays dits « en faillite » qui peuvent, selon ses technocrates, alimenter le terrorisme mondial. Criminaliser la misère et les pauvres, est une constante des régimes néolibéraux, Etats-Unis en tête, à qui la Banque Mondiale, une institution non démocratique, sert de relais pour imposer sa terreur économique.
La Banque Mondiale fait la liste des Nations « En faillite » qui peuvent nourrir le terrorisme mondial
Pays Endettés, Enfants Forçés de TravaillerLe nombre de nations faibles et mal gouvernées qui peuvent servir de
terreau au terrorisme mondial a augmenté considérablement ces 3
dernières années, malgré les efforts occidentaux pour améliorer les
conditions de ces états, selon un nouveau rapport de la Banque
Mondiale.
Le nombre des pays « fragiles » dont
la pauvreté croissante fait courir le risque de terrorisme, de conflit
armé et d'épidémies, est passé de 17 lors du dernier rapport de 2003 à
26. 5 états ont été retirés de la liste, mais 14 autres y sont apparus
pour la première fois dont le Nigeria, et 7 autres pays africains, le
Kosovo, le Cambodge, le Timor Oriental, et la Cisjordanie et Gaza. 12
états, dont l'Afghanistan, la Somalie et le Soudan se retrouvent sur
les deux listes.
« Les engagements internationaux
vis-à-vis de ces pays ont échoué à apporter des améliorations
significatives » selon l'estimation faite par le Groupe Indépendant
d'Evaluation de la Banque Mondiale chargé de faire le point sur les
programmes devant le Conseil des Directeurs. La sortie de ce rapport
coïncide avec la rencontre annuelle du Fond Monétaire International qui
se tient ce mois ci à Singapour.
Les obstacles auxquels sont confrontés
ces pays à risque souvent appelés états «en échec » ou « en faillite »,
comprennent « une faible sécurité, une fracture dans les relations
sociétales, la corruption, le non respect de la loi, l'absence de
mécanismes pour créer un pouvoir légitime et une autorité et des
ressources limitées en matière d'investissements pour satisfaire les
besoins de base, » selon ce rapport.
Pour éviter « les effets des
débordements négatifs -- comme les conflits, le terrorisme, et les
épidémies – la communauté internationale et la Banque ont besoin de
trouver des moyens efficaces « de les aider » dit-il.
L'administration Bush a décrit les
états en faillite comme représentant une menace majeure pour la
sécurité des Etats-Unis. « Le danger qu'ils posent est actuellement
sans précédent » a écrit la Secrétaire d'Etat Condoleezza Rice dans une
opinion parue l'année dernière dans le Washington Post. « L'absence
d'autorité responsable de l'état, les menaces qui devraient être
contenues à l'intérieur des frontières du pays peuvent maintenant se
fondre dans le monde et provoquer des dommages considérables. »
« Les états faibles et en faillite »,
a dit Rice, « servent de sentiers mondiaux facilitant la propagation de
pandémies, les mouvements de criminels et de terroristes, et la
prolifération des armes les plus dangereuses au monde. »
La stratégie de contre terrorisme de
l'administration mise à jour et publiée en début de mois, a fait du
développement économique « dans les états en faillite ou les états
émergeant de conflits » un objectif clé.
L'assistance étrangère officielle des
Us aux pays les moins développés a atteint les 27 billions de dollars
en 2005, selon l'OCDE soit plus de 2 fois le niveau qu'elle avait quand
Bush a été nommé président. Cette somme place les Etats-Unis en tête
des nations donatrices internationales en dollar absolu, alors que
Washington est en bas de l'échelle si on s'en réfère au PNB. Les
Etats-Unis apportent une aide plus importante en matière de sécurité,
de commerce et d'approvisionnement en nourriture, plutôt qu'à travers
des formes d'aide au développement plus traditionnelles.
L'administration, dans le cadre d'une
restructuration majeure, accroît de plus en plus son assistance en
direction des gouvernements qui sont jugés allant dans une direction
positive en terme de développement institutionnel et économique et
selon les intérêts sécuritaires des Etats-Unis.
En 2002, la Banque Mondiale a lancé sa
propre initiative pour étendre son assistance aux états fragiles et a
augmenté ses prêts à leur encontre de 67%, soit 4,1 billions de dollars
entre 2003 et 2005. Son rapport cite un certain nombre de leçons
apprises dans le cadre de ce processus.
Dans plusieurs pays, il y avait soit
trop d'aides soit pas assez. L'assistance fournie par tous les
donateurs internationaux selon le rapport varie de 200 $ par capita
pour le Timor Oriental à 15$ par capita pour la République Centre
Africaine. Dans un certain nombre de cas, un apport conséquent d'aides
ne s'est pas fait avec en parallèle un agenda de réformes domestiques
permettant au pays de les utiliser de façon adéquate.
Dans d'autres pays, les donateurs
demandent trop de réformes, trop vite. En Afghanistan, selon le
rapport, « les réformes demandées par les donateurs n'ont pas été
suffisamment sélectives et ont conduit à la promulgation de 120 lois. »
Les donateurs sont parfois en désaccord
sur les objectifs des programmes d'aides se chevauchant, rendant «
difficile la réalisation d'une politique cohérente » dans les pays
récepteurs, selon le rapport. « En Afghanistan, par exemple, le
ministre des finances reçoit une assistance technique pour la
modernisation des douanes de la Banque Mondiale, de l'USAID, des
programmes d'aide au développement de l'UE et de la Grande Bretagne.
Article de Karen De Young du Washington Post paru le 15 septembre 2006 sous l'intitulé
“World Bank Lists Failing Nations That Can Breed Global Terrorism”
www.washingtonpost.com/
Note
L'actuel directeur de la Banque Mondiale l'américain Paul Wolfowitz est
l'un des architectes de la guerre en Irak qu'il a soutenu
inconditionnellement alors qu'il était en poste à Washington comme
Secrétaire d'Etat à la Défense, guerre qu'il continue de soutenir.
C'est également un pro sioniste notoire. C'est lui qui a aidé Bush a
planifié l'invasion de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein,
affirmant, péremptoire, que les troupes américaines seraient reçues en
libérateurs. C'est aussi un grand défenseur de la libéralisation de
l'économie qu'il considère comme la panacée pour réduire la pauvreté.
Il a été nommé au poste de directeur de la Banque Mondiale par Bush
avec l'aval des «Grandes Puissances« dont la France, en échange de quoi
le français Pascal Lamy a été nommé au poste de directeur du FMI (Fond
Monétaire International). La direction de la Banque Mondiale revient
aux américains, celle du FMI aux européens ; des institutions qui n'ont
rien de démocratique comme on peut le constater et qui doivent
disparaître si on veut construire un autre monde juste, solidaire, et
non violent.
(Avec l'autorisation de la webmaster)