L'En Dehors

Nous avons, depuis le début, tenu à faire en sorte que ce journal soit réellement un journal, c’est-à-dire qu’il ait une existence matérielle, sur le papier. Cette volonté est toujours la notre. Toutefois, et alors que ce nouveau numéro est prêt à être imprimé, nous faisons face à des difficultés financières qui rendent cette impression toujours plus compliquée, et qui repoussent la date de sortie.

Concrètement, cette publication est couteuse à produire. Ne disposant pas du matériel industriel qui nous permettrait de l’imprimer entièrement par nous-même, nous devons nous en remettre à d’infâmes commerçants qui ne font pas de cadeaux, même si nous n’en attendions pas.
Aussi, nous ne pouvons compter que sur nos maigres économies, et sur le soutien financier des lecteurs et lectrices sur nos tables de presse, en libraire ou ailleurs.

Nous aussi sommes lecteurs et lectrices d’autres publications, et nous savons que les problèmes d’argent se posent à tous ceux qui n’ont pas touchés de juteux héritages. C’est pourquoi, lorsque des publications nous plaisent, nous souhaitons qu’elles puissent poursuivre leur petit bout de chemin, et pour cela, nous mettons nos contributions selon nos possibilités, afin de contribuer à la théorie et aux réflexions nécessaires au combat contre toute les dominations.

Être déficitaires ou non, nous nous foutons de cela. La question est ailleurs : être en mesure de continuer à publier, en l’occurrence, le quatrième numéro de notre revue.

Le constat, avec l’émergence d’internet et la perte du contact humain qui en découle, que ce genre de publication est de moins en moins soutenue est largement partagé par une majorité de compagnons éditant du papier. Des publications de qualité meurent, réduisent leurs tirages ou se délocalisent sur le net. Pour des anarchistes, ce constat est plus que navrant. Savoir que de nombreuses personnes promettent des chèques qui ne viennent pas et ne pense jamais aux frais d’envois qui sont les nôtres, que beaucoup, dans une attitude de consommation toute démocratique ne filent jamais un rond à la presse anti-autoritaire que pourtant ils trouvent de l’intérêt à lire, nous informe d’une détérioration claire des rapports. Avoir le même rapport à une publication comme Non Fides, qu’à des publications commerciales montre également à quel point la société de consommation a su envelopper de sa main sale les petites bulles auto-proclamées subversives.

Nous ne souhaitons pas faire de ce journal une quelconque marchandise, ni lui apposer un ignoble code-barre ou le réduire à un vulgaire PDF impersonnel et qui plus est, quasi impossible à imprimer en totalité du fait de sa taille.
Nous réfléchissons, à contre-cœur, à arrêter de donner le zine à droite à gauche sans rien demander en échange (en espérant souvent à tort que chacun est capable de comprendre par lui-même ce qu’implique le support papier) ; nous réfléchissons aussi à la possibilité de fixer un prix de l’ordre de 3€ (le prix, à quelque centimes prés que peut couter la fabrication du journal à l’unité), ce qui signifierait en finir avec le prix libre qui pourtant nous tient à cœur pour des raisons que nous avons déjà eu l’occasion d’exprimer ailleurs.

Mais c’est pour éviter ces solutions merdiques que nous lançons cet appel au soutien financier, même si nous trouvons dommage d’en arriver là. Vous pouvez comme toujours nous envoyer de l’argent (de préférence cash bien planqué, ou chèques sans ordre) à l’adresse : Non Fides 108 rue Damrémont 75018 Paris.

Aussi, nous vous proposons une autre forme de soutien : la "pré-commande".
En nous adressant un mail ou un courrier, vous pouvez nous pré-commander un ou plusieurs exemplaires du N°4 de la revue, en y joignant un petit quelque chose. Avec cet argent, la sortie du journal sera facilitée, et le lecteur, loin d’une consommation passive, aura la certitude d’avoir contribué à ce que Non Fides puisse continuer à exister. Il va sans dire que les tout premiers envois iront à ceux qui auront pris cette option.

A la vue du nombre de lecteur/trices toujours grandissant de notre revue comme de toutes nos autres publications papier, ainsi que du nombre étonnant de visites de non-fides.fr, nous espérons ne plus avoir à perdre de temps dans les considérations qui précédent.

Pour que les choses soient claires, dans ces quelques lignes, nous n’appelons qu’à la complicité, pas à la dette.

Rage et courage.
Des gen/tes de Non Fides.

non-fides(at)riseup.net