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Réseau sortir du nucléaire : "Réacteur nucléaire EPR – Document confidentiel défense. Censure, interpellations : quelle transparence ?
Le Réseau "Sortir
du nucléaire" s'est procuré la copie d'un document confidentiel défense
qui reconnaît explicitement que le futur réacteur nucléaire EPR est vulnérable
face à un crash suicide d’un avion de ligne.
Ce jour, deux porte
parole du Réseau “Sortir du nucléaire” se sont rendus à l’Elysée pour remettre
ce document confidentiel défense à un conseiller de la Présidence. Ils ont été
immédiatement interpelés et interrogés par la Police. Les documents ont été
saisis et les prévenus ont été relachés. Ces évènements font suite à la censure
de l’information concernant ce même document confidentiel défense par la
Commission nationale (CNDP) qui organise le débat public sur
l’EPR.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'opacité qui entoure
le projet de nouveau réacteur nucléaire EPR. Que ce soit dans le cadre du débat
public officiel ou, de façon générale hors de ce débat, les citoyens sont en
droit de connaître la vérité sur le nucléaire et en particulier sur l'EPR.
Ne pouvant pas publier ce document complet pour des raisons légales, le
Réseau "Sortir du nucléaire" :
- publie sur son site internet
(www.sortirdunucleaire.fr) la lettre du Directeur de la branche énergie d’EDF
(non couverte par le secret défense) qui accompagne le Document confidentiel
défense mais qui, elle aussi, est très explicite sur la vulnérabilité de
l'EPR,
- demande à l'Etat de "déclassifier" le document Confidentiel
défense sur l'EPR afin que la vérité soit faite sur ce réacteur,
- demande à
Mme Lauvergeon, PDG d'Areva, de reconnaître la vulnérabilité de
l'EPR.
De fait, le Réseau "Sortir du nucléaire" demande à Mme Lauvergeon
de cesser d'affirmer que le réacteur EPR est "conçu pour résister à tout, y
compris les chutes d'avions" (parmi d'autres, déclaration du 10 juillet 2005
lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence consacrées au risque
terroriste).
Enfin, le Réseau "Sortir du nucléaire" estime qu’il est du
devoir du gouvernement français de communiquer ce document "Confidentiel
défense" à la Finlande, la Chine et les USA, pays où Areva entend construire des
réacteurs EPR.
Contact presse : 06.64.100.333
Note : au delà de l’EPR (pas encore construit), il y a
actuellement en France 58 réacteurs nucléaires qui ne résistent pas à un
crash suicide, sans oublier les sites nucléaires de La Hague, Cadarache ou
Marcoule...
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Le
Nouvel Observateur
Du 22 au 28 septembre 2005 - n°2133 - Notre époque
- Michel de Pracontal
Censure nucléaire
Dans le
cadre du débat public sur le réacteur nucléaire EPR, destiné à succéder aux
centrales actuelles, le Réseau Sortir du Nucléaire a appris le 13 septembre que
six lignes de sa contribution écrite au débat seraient supprimées. Jean-Luc
Mathieu, président de la Commission particulière du débat public consacrée à
l’EPR, justifie cette censure par le fait que Sortir du Nucléaire avait cité un
document classé « confidentiel défense ». Le passage supprimé fait référence
au risque d’un crash d’avion de ligne sur l’EPR et précisait que les hypothèses
utilisées « ne devraient pas figurer dans les rapports de sûreté accessibles ou
susceptibles d’être accessibles publiquement ». Cette péripétie, qui révèle la
relativité de la transparence des pratiques d’EDF, aura eu le mérite de
divulguer l’information que les autorités voulaient cacher : on ne peut
garantir que l’EPR résisterait à un crash suicide style
11-Septembre.
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A la
Une -
Le Monde - 15.09.05 - Hervé
Morin.
Quand le débat public rencontre le
secret-défense
LE DÉBAT
PUBLIC sur le nouveau réacteur nucléaire que le gouvernement souhaite voir
construire à Flamanville, dans la Manche, commence par une censure. Dans un
courrier en date du 13 septembre, Jean-Luc Mathieu, président de la commission
chargée de mener ce débat, informe le réseau Sortir du nucléaire qu'il a «
décidé de supprimer six lignes » de sa contribution au document d'information
destiné à être distribué, en octobre, aux citoyens intéressés par la question.
Sur quelque 9 000 « cahiers d'acteurs » déjà tirés, dans lesquels les partisans
et les adversaires de l'European Pressurized Reactor (EPR) exposent leurs
arguments, ces six lignes seront recouvertes d'un autocollant. Selon M. Mathieu,
le passage en question, évoquant un document classé confidentiel-défense, peut
entraîner des poursuites pour « compromission ».
Sortir du nucléaire
avait annoncé, en novembre 2003, s'être procuré un texte adressé par EDF à
l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au sujet de l'aptitude du projet EPR à
résister à la chute d'un avion de ligne. EDF remarquait que les hypothèses
relatives à l'impact ne pouvaient prétendre « envelopper toutes les éventualités
». M. Mathieu explique qu'une information judiciaire avait été lancée, fin 2003,
pour trouver l'origine de la fuite et que sa décision ne vise qu'à protéger la
commission contre d'éventuelles poursuites. Le risque d'une action terroriste
visant une centrale nucléaire a été évoqué souvent depuis les attentats du 11
septembre 2001 à New York et à Washington.
Stéphane Lhomme,
porte-parole de Sortir du nucléaire, ne jette pas la pierre à la commission du
débat public. « Nous ne tenons pas à la mettre en difficulté, assure-t-il, mais
cela prouve que, lorsqu'on veut organiser un débat sur une installation
nucléaire, on retombe sur les réflexes d'opacité de cette industrie. » EDF
invoque des impératifs de sécurité et ne souhaite faire aucun commentaire. L'ASN
n'est pas plus loquace. En octobre 2001, André-Claude Lacoste, qui la dirige,
avait reconnu que, lors de la conception des installations nucléaires
existantes, seule la chute accidentelle d'un avion léger avait été envisagée et
qu'un attentat par chute volontaire d'un avion gros-porteur était un « élément
nouveau ».
Areva, coconcepteur de l'EPR, indique que les plans de ce
réacteur ont prévu la chute éventuelle d'un avion de chasse. En effet,
l'Allemagne, qui devait initialement l'accueillir, avait été le théâtre
d'accidents à répétition de chasseurs américains. Première cliente de l'EPR, la
Finlande a demandé son renforcement contre la chute d'avions de ligne.