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D’après « Le Monde », quelque 25000 Autrichiens et les délégations des partis d’extrême droite européens ont participé, samedi 18 octobre, à Klagenfurt, aux obsèques du leader d’extrême droite, Jörg Haider, décédé accidentellement peu après sa victoire électorale aux législatives. (Lire notre article : « Le populiste Jörg Haider décède peu après la percée de l’extrême droite »)
Cet hommage massif – mais néanmoins prévisible au vu du succès électoral de Haider – est aussi écœurant que les courbettes d’une grande partie de la classe politique devant un idéologue nationaliste. Au rang des têtes connues : le président de la république Heinz Fischer et le chancelier social-démocrate Alfred Gusenbauer et le chef du parti social-démocrate Werner Faymann, chargé de la formation du nouveau gouvernement, étaient venus rendre hommage à un personnage dont il faut manifestement courtisé l’électorat jusque dans la mort.
Pour rappel, lors du récent scrutin, anticipé en raison de la rupture de la coalition qui unissait le Parti socialiste (SPÖ) aux conservateurs de l’ÖVP, le leader social-démocrate Werner Faymann avait déjà tenté de retrouver, au moyen d’une rhétorique anti-européenne, une base populaire perdue au profit de l’extrême droite. Ce qui n’aura pas servi à grand-chose (le SPÖ perd 5,6 % de ses électeurs) et aura accentué le glissement des discours politiques vers la droite ultra. (Lire notre article : « Le populiste Jörg Haider décède peu après la percée de l’extrême droite »)
Services publics au garde-à-vous
Ce qui en dit également très long sur la situation en Autriche, c’est la mise à disposition des services publics pour commémorer un leader d’extrême droite. La cérémonie funèbre a en effet été retransmise par la télévision publique, et ce, en direct – excusez du peu. Sans parler des écrans géants installés à travers la ville, pour permettre au bon peuple de communier, qu’il le veuille ou non, dans l’idéologie xénophobe et patriotarde.
Car enfin, quoi ? Cars gratuits et trains supplémentaires prévus pour permettre à la foule de participer aux obsèques ; en signe de deuil, report du match du championnat d’Autriche de football opposant le club de Klagenfurt au Rapid Vienne. Et enfin, cerise sur le gâteau, hymne national en fin de cérémonie. On aurait voulu encourager le populo à se créer un mythe identitaire qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Faut croire que, sous les drapeaux, la mort, ça tient chaud...
Même l’armée, la « protectrice de la patrie » était de la pantalonnade : le cercueil de l’ancien gouverneur de Carinthie a été transporté sur un affût de canon tiré par un véhicule militaire. Et six soldats se sont succédés pour veiller sur le cercueil. Bref, des funérailles nationales… La grande masse, des élites et des services publics... Triplement inquiétant.
Source : « Le Monde » du 18/10/08