Aujourd’hui lundi 3 mai, début de la Grève des chômeurs,
Aujourd’hui lundi 3 mai, début de la Grève des chômeurs, nous étions une centaine à occuper le siège national de Pôle Emploi, Porte des Lilas.
Au dernier étage, des bouteilles de champagne en nombre attendaient sagement une réunion des dirigeants, ceux-là mêmes qui nous radient, nous contrôlent. Les mêmes qui veulent nous manager à mort.
Mais nous avons trouvé les bouteilles avant eux, et pour une fois le champagne, c’était pour nous.
Nous nous sommes réunis autour de la gigantesque table où d’habitude ils décident de notre sort et nous y avons discuté de ce qui nous concerne : de la précarité partout, au boulot, dans la rue, dans les prisons, dans les institutions de gestion des précaires, de la mise au travail forcée partout.
Combien se sont retrouvés radiés, sans thune, sans ticket, et incarcérés pour délit de précarité ? Et dans les prisons, contraints d’accepter des boulots payés trois euros de l’heure pour survivre ?
Dans les E.S.A.T (établissement de soin et d’aide par le travail), on fait travailler les handicapés un mois gratuitement et on les remercie.
Combien d’entre nous sont contraints d’accepter des emplois bifteck pour bouffer et se loger, payés au lance-pierre dans des contrats aidés qui subventionnent les employeurs ?
Combien se sont vu orientés par Pôle Emploi vers des sous-traitants privés, des boîtes qui se font du fric sur notre dos et qui n’ont rien à nous proposer ?
Le directeur de Pôle Emploi, Christian Charpy, qui n’a pas daigné venir nous parler, a permis à la police d’entrer, de nous déloger et de nous arrêter.
À cette heure, la centaine de manifestants est sortie des commissariats.
Il semblerait que Pôle Emploi porte plainte, nous exigeons le retrait de cette plainte.
Isolés téléphoniquement face au 3949 ou dans un box à la CAF, chacun pour soi dans les queues de Pôle Emploi, divisés sur les lieux de travail.
La Grève des chômeurs, c’est tout d’abord se rassembler et discuter partout, s’organiser, reprendre un peu de liberté par l’action collective.
C’est refuser la concurrence de tous contre tous. Nous ne voulons pas être licenciés au rabais, ni contraints d’accepter n’importe quel travail dans le cadre de l’offre raisonnable d’emploi.
Nous voulons l’argent sans contrepartie.
La Grève des chômeurs, c’est refuser d’être radiés, contrôlés, culpabilisés et exiger beaucoup.
Avoir l’air motivé, sourire à son patron, apprendre à se vendre, rester jeune et dynamique coûte que coûte, se faire remobiliser par des séances de coatching, faire du chiffre à tout prix, et répondre aux objectifs statistiques. Nous ne voulons pas être managés – à mort- et d’ailleurs qui voudrait l’être ici comme ailleurs ?
Déjà à Rennes, Brest, Tours, Lannion, Lorient, Quimper, Lille, Montpellier, Nice, Bruxelles, Nantes, St Brieux, la Grève des chômeurs a commencé.
Demain d’autres actions auront lieu.
Nous appelons tous les chômeurs, précaires, intermittents du spectacle et de l’emploi, intérimaires des quartiers populaires, enfermés de la précarité, handicapés interdits de grève, avec ou sans papier, avec ou sans logement, étudiants, retraités à « grèver » ensemble.
Du champagne pour tous
Pôle Emploi, on en fera de la « charpy »
Les occupants du siège de Pôle Emploi.
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Cossery
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Je répète, je répète, et je vais encore me faire gronder mais ça fait rien. Je pose une question toute simple : sachant que ce système non seulement va continuer mais aussi s'amplifier, que faire pour le détruire ? Les discours, les réunions, les manifs ne règlent pas grand chose on dirai, alors faut-il une voie violente ? une désobéissance massive ?
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à 21:20