Argentine : les prisonniers du F.M.I libérés, la répression continue...
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Hacktivist news service : "Depuis son accession au pouvoir il y a un an et demi, le gouvernement de Nestor Kirchner n'a pas ménagé les manoeuvres pour conserver son image de "centre-gauche", sensible aux "droits humains". Par contre, dans la réalité de ce pays soumis à la dictature du commerce et au passe autoritaire pas si lointain, la répression féroce des mouvements Piqueteros, des travailleurs, des sans-emplois et des pauvres en général ne ralentit pas, avec plus de 300 nouveaux prisonniers et 12 morts chaque mois.
Alors que les luttes sur les lieux de travail (compagnies téléphoniques, Métro de Buenos Aires, usines de Bagley-Danone...) a remplacé les luttes des sans-emplois "Piqueteros" sur les premières pages, les conséquences légales de ces luttes durent toujours. La majorité des prisonniers politiques le sont pour "avoir empêché l'adoption d'une loi" lors d'évènements survenus en juillet dernier à l'assemblée législative de Buenos Aires, en opposition à la version renforcée du Code Pénal que le congrès est sur le point d'adopter.
Celui-ci, à l'image des lois récentes approuvées dans plusieurs pays, permettra encore plus de contrôle social et de répression envers les militants et travailleurs informels. Les autres personnes incarcérées le sont majoritairement pour les crimes terribles d'avoir "perturbé la circulation" lors de bloquages, "occupé illégalement des terres privées" inutilisées pour y vivre ou "empêché l'activite economique" en occupant des usines des pétroliers privatisés pour demander une partie des emplois qui y ont été perdus.
Le nombre de prisonniers pour motifs politiques a recemment diminué, passant de 45 (un record en "democratie") a 20, apres la liberation des militants du groupe insurrectionnel Quebracho. Ceux-ci avaient été emprisonnés pour avoir participé aux actions directes visant à attaquer la "Maison rose" du gouvernement durant la visite de l'émissaire du Fond Monetaire International, Rodrigo Rato, lui-meme Argentin, le 31 août dernier. A peine une journée apres leur libération, l'appareil répressif de l'Etat argentin revenait à la charge, réprimant avec violence une occupation dans la province de Santa Cruz, faisant plusieurs blessés dont une jeune femme enceinte, capturant plusieurs prisonniers et pénérant dans les maisons des résidents avec l'ordre de mettre la main sur 40 "suspects".
L'appareil judiciaire, arme de choix contre les mouvements populaires partout dans le monde
Alors que 4 membres de Quebracho sont toujours en attente de proces, plusieurs auront passe plus de 3 mois en prison, une punition exemplaire sans suite judiciaire. Ces nombres peuvent sembler "raisonnables" mais contrastent avec la quantite de participants aux luttes populaires qui doivent faire face a la justice au cours de la prochaine annee et qui avoisinent le 4000.
Sur les 25 000 prisonniers que comptent l'Argentine, seulement 15 % subiront finalement un procès.
Ces méthodes d "emprisonnement préventif" nous font bien sur penser à celles utilisées au Quebec et au Canada lors d'arrestations massives comme celles survenues par exemple lors des manifestations contre l'Organisation Mondiale du Commerce, voir le congrès du Parti Libéral.
Alors que la bureaucratisation de certaines luttes séparent les "bons" des "mauvais" acteurs sociaux, la judiciarisation des militants permet des les garder hors d'état de nuir pour un certain temps. Un autre exemple éloquent est celui des "Disobendienti", les "Tute bianche" Italiens qui, a la suite des énormes actions de masses contre le sommet du G8 a Genes en 2001, font maintenant face à des charges de plusieurs années de prisons pour "tentative de subversion contre le gouvernement" une loi datant de l'époque fasciste.
Argentine : le double de prisonniers en 5 ans
Dans le pays qui a récemment été declaré par Transparency International et un organisme des Nations Unies comme Le "2eme pays le plus corrompu au monde", les partis politiques en tête, les prisons sont pleines à craquer. Depuis 5 ans, le taux de prisonniers a grimpé de 109%, 6 fois plus qu'aux Etats-Unis, un des leaders en la matière. Les dénonciations de "traitements inhumains et dégradants" sont légions, les standards d'hygiène, de santé et d'limentation sont dramatiques.
La grande majorité des détenus provient, évidemment, des couches pauvres de la société pour divers "crimes contre la propriété privée"...
Les morts du systeme
Un phénomène encore plus grave et beaucoup moins publique est le nombre de citoyens morts sous les balles des divers corps de sécurité du pays. Loin d'égaler le compte de 30 000 assasinats lors de la dictature militaire, la "democratie" compte depuis le déut de cette annee 131 morts par les différentes polices et forces armées publiques et privées, qui jouissent d'une presque totale impunité. Le compte depuis l'entrée en fonction de Kirshner est de 229, dénonce la "Commission contre la répression policière et de l'Etat", pour un total de 1684 meurtres impunis dans les dernières années, soit un toutes les 55 heures.
Tout ça dans un pays où le président jouit toujours d'une certaine popularité et a réussi à s'allier plusieurs secteurs traditionnellement de gauche. Une bonne occasion pour constater le pouvoir des médias de masse dans la fabrication de l'opinion publique et la vraie face de ces gouvernements qui jouissent d'une image "progressiste" mais qui, dans l'ombre, perpétuent le même système d'oppression allant à l' encontre de ceux qui luttent pour un système réellement égalitaire.
indymedia argentine
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