L'En Dehors

Dans une déclaration commune des organisations anarchistes appellent à une « résistance robuste » pour construire « une alternative populaire et collective » et s'opposer par le bas au gouvernement Milei

Sonia Muzoz-Llort

Un an après l'élection de Javier Milei, quatre des organisations anarchistes argentines ont publié une analyse du programme « turbo-capitaliste » de son gouvernement pour « changer profondément les relations sociales, économiques et politiques » dans le pays. La déclaration commune de l'Organisation anarchiste de Santa Cruz (OASC), de la Fédération anarchiste de Rosario (FAR), de l'Organisation anarchiste de Tucumin (OAT) et de l'Organisation anarchiste de Cordoue (OAC) a également mis en lumière la « répression et la criminalisation de la résistance populaire » qui s'oppose au programme économique d'extrême droite.

Pour imposer les réformes de l'emploi privatisant différents domaines stratégiques de production et de services, le gouvernement a engagé un plan systématique pour réprimer les protestations. « En alliance avec le pouvoir judiciaire », a déclaré la déclaration, « le gouvernement de Milei a arrêté des militants et des dirigeants syndicaux, menacé les travailleurs qui ont participé à des grèves par des licenciements, et organisé des opérations médiatiques contre les travailleurs en conflit ».

Les groupes décrivent les effets des politiques de Milei comme une catastrophe sociale, qui s’est aggravée en raison de la hausse du prix des produits de première nécessité. La population officielle au chômage a atteint plus de 1,7 million, et plus de la moitié de la population vie en dessous du seuil de pauvreté. 44 000 travailleurs de l'État ont été licenciés. Les services essentiels dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la retraite sont en cours de définancement.

Une autre préoccupation est que certaines parties du système de soutien social sont de plus en plus transférées aux églises évangéliques. Cette alliance entre les secteurs conservateurs et les secteurs d’extrême droite détruit des décennies d’efforts des mouvements de femmes et des dissidents. Non seulement les programmes de prévention et d'attention à la violence sexiste sont en cours de démantèlement, mais une nouvelle croisade anti-féministe menée par le gouvernement encourage l'émergence publique du discours néo-fasciste.

Alors que l’opposition parlementaire place tous ses espoirs lors des prochaines élections, les anarchistes appellent à « une robuste résistance » qui tienne compte du nouveau contexte. En établissant des passerelles entre les groupes syndicaux et les organisations sociales disposés à se tourner vers l'action directe en tant que stratégie, et en intensifiant les mobilisations et les grèves qui se poursuivent depuis la prise de pouvoir de Milei, ils visent à « construire une alternative populaire et collective, pour une vie meilleure pour ceux qui sont au bas de l'échelle ».

https://freedomnews.org.uk/2024/12/17/argentina-joint-anarchist-statement-on-opposition-to-mileis-brutal-policies/