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L'En Dehors


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Argentine : la corruption a tué 191 personnes...
Le drame du 30 décembre 2004 met à jour la corruption généralisée de la société argentine et est à l'origine d'une forte exigence de justice qui accuse le pouvoir politique. L'incendie de la salle de concert de Cromañon à Buenos Aires le 30 décembre 2004, qui a fait selon le dernier bilan 191 morts (dans leur grande majorité des jeunes de 15 à 25 ans) est en train de mettre à jour la corruption généralisée.



Pour le moment, la seule personne détenue est le propriétaire de la boite de nuit, Omar Chaban. En effet, le local ne répondait pas aux normes de sécurité, portes de secours cadenassées, matériels inflammables, au moins 3 000 personnes présentes alors que le local n'était habilité que pour 1 000 personnes... Au-delà de la possible responsabilité du groupe de rock Callejeros (il aurait été associé au niveau de la sécurité et de la vente des billets d'entrée) et de celle des pompiers chargés de délivrer l'habilitation du local, les autorités de la ville de Buenos Aires sont désignées par tout le monde, en particulier le maire Anibal Ibarra.

Dans les jours qui ont suivis la catastrophe, le responsable de la sécurité de la capitale argentine avait démissioné mais alors que les familles des victimes demande sa mise en examen et sa démission, Anibal Ibarra (alié du président Kirchner) a été sauvé par une manoeuvre politique péroniste mené par l'ancien président et maitre de la province de Buenos Aires, le péroniste Eduardo Duhalde, qui a dépêché un de ses hommes au Secrétariat de la Sécurité de Bs As, Juan José Alvarez, qui fut ministre de l'Intérieur au moment du massacre du Pont Pueyrredon en juin 2002 quand furent assassinés les piqueteros Dario Santillan et Maxi Kosteki.

Une assemblée autoconvoquée de jeunes (familles et amis des victimes) qui se réunit deux fois par semaine a déjà organisé 4 manifestations pour demander la démission de Ibarra aux cris de "Chaban, Ibarra, ils doivent payer" en accusant la corruption d'être à l'origine du massacre, dont la première avait fini en affrontements avec les forces de l'ordre (50 personnes arrêtées).
Le nouveau secrétaire de Sécurité de Bs As a décidé de fermer toutes les boites de nuit de la capitale (une centaine) pour vérifier les habilitations. Or toutes ne sont pas à jour au niveau des conditions de sécurité et restent fermées.

Avant le massacre tous ces lieux étaient ouverts, donc normalement aux normes, et maintenant ils ne le sont plus ! Cela s'explique par le fait que les propriétaires payaient des pôts de vin à ceux chargés d'habiliter leurs établissements (les pompiers, qui sont des policiers) ou à ceux chargés de contrôler après la délivration des habilitations (fonctionnaires de la municipalité).
L'Argentine, ce n'est pas un fait nouveau, est un pays profondément corrompu et un pays dans lequel l'impunité est énorme. La lutte s'annonce longue mais les manoeuvres politiques et judiciaires ne l'empêcheront pas de se déployer (des commissions de familles de victimes se sont montées dans plusieurs quartiers de Bs As et de sa banlieue).

Ecrit par libertad, à 18:46 dans la rubrique "International".



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