Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Argentine : l’Eglise Catholique protège vendeurs et violeurs d’enfants La vie que l’Église ignore

lu sur hns-info : " L’Eglise argentine, au travers de la Conférence Épiscopale, a fait entendre sa voix au sujet de la polémique autour du cas de la jeune fille de Mendoza, handicapée mentale, violée et empêchée d’avorter, juste quand la Justice l’avait fermée. Une voix muette face à d’autres accusations qui impliquent directement l’institution : les abus sexuels dans des collèges et des foyers catholiques et la vente d’enfants à Santiago del Estero. Qu’évoque ce silence ?

En Argentine, il y a des religieux directement impliqués dans le négoce de la vente de bébés. Pour cette raison, il est surprenant que la charge anti-avortement des secteurs catholiques non seulement ignore les sentences de la Cour Suprême de Justice de Mendoza (comme elle l’a déjà fait avec le tribunal maximal de Buenos Aires dans le cas de L. M. R.) mais qu’elle aille aussi loin avec le prêche anti-avortement comme elle ne le fait pas -ni en ébauches- avec la défense au droit de la maternité des femmes les plus vulnérables d’Argentine.

L’Église s’oppose à l’avortement en défense -selon ses mots- du droit à la vie. Cependant, elle ne se prononce pas sur les dénonciations qui impliquent directement des religieux dans le négoce du trafic d’enfants à Santiago del Estero, un délit qui affecte, directement, la vie des enfants et de leurs familles. Bien que l’Église ne lève pas la voix pour défendre les mères obligées -parfois par la pauvreté, parfois par la violence- à donner ou vendre leurs enfants, ni n’enquête ou cherche à éclairer s’il y a des religieux qui voient dans les pauvres une machine à produire des enfants. Une machine qui donne des bénéfices.

Non à l’avortement, oui au négoce ?

"L’Église a participé de manière directe", accuse le journaliste Aldo Sanagua, depuis Añatuya, province de Santiago del Estero. Le 16 août dernier, la maison de Aldo a reçu des coups de feu -dans un village dans lequel personne ne bâille sans que le bâillement ne fasse d’écho- après avoir essayé que soit projeté le film ‘Nord-est’, de Juan Solanas, sur le triangle entre européens à la recherche de bébés des zones les plus humbles de l’Argentine. "Arrête de faire chier avec le trafic de bébés", a-t-il été menacé. Il continue de dire : "Il est difficile de sortir un bébé à Añatuya sans le consentement des prêtres et encore moins dans la quantité qu’ils l’ont fait. On estime que depuis quarante ans, ils se sont vendus autour de 30 000 bébés, selon un audit du tribunal de Añatuya de 2000. Parfois, ils sortaient les bébés de manière légale et d’autres de manière illégale, qu’importe, qui va enquêter sur les curés avec tout le pouvoir qu’ils ont".

Une donnée paradigmatique est qu’un des croisés anti-avortement est Antonio Baseotto accusé d’être impliqué dans la vente de bébés. Qui défend qui ? Baseotto, ex-évêque d’Añatuya, a perdu son poste d’évêque aux armées quand il a exprimé que le ministre de la Santé, Ginés González García, devait être jeté à la mer pour sa position en faveur de dépénaliser l’avortement. Jusqu’à quel point Baseotto a-t-il légitimé ou a-t-il partagé le délit de priver les mères pauvres du droit d’élever leurs enfants ?

"Il était évêque et à Añatuya rien ne se mouvait sans l’autorisation de l’évêque", assure Sanagua. Julio Ruiz, président de la Fondation Adopter, qui a judiciairement dénoncé le trafic d’enfants, décrit l’accusation contre l’ex-vicaire de l’armée : "Nous avons des vidéos avec des témoignages de personnes qui accusent Baseotto d’avoir exercé une pression pour que se produisent la remise de bébés".

Le 23 août, la Conférence Épiscopale Argentine a déclaré dans un communiqué : "Dans ces derniers jours, la polémique sur la dépénalisation de l’avortement à propos de cas très douloureux s’est ré-avivée. Le tragique de ces situations ne peut pas nous faire oublier que nous ne pouvons assassiner un innocent". Dans cette ligne philosophique : les enfants arrachés illégalement à leurs mamans, papas et frères biologiques sans le droit -ni même- à se conserver le droit à leur identité -comme le prévoit la loi d’adoption- ne sont pas innocents ? Les cas dénoncés à Añatuya ne méritent-ils pas d’être dénoncés ?

L’Église va plus loin dans son communiqué : "Plusieurs fois on veut nous faire apparaître comme des rétrogrades ou des fondamentalistes devant le sujet de l’avortement. On accepte et on valorise le travail de l’Eglise en faveur des pauvres, mais on nous disqualifie quand nous défendons le droit à la vie. Ne semons pas la culture de la mort dans notre société. Au contraire, semons l’espérance et la joie qui proviennent de l’amour de Dieu pour ses créatures ".

Tout le monde ne croit pas que tout le travail de l’Église est en faveur de tous les pauvres. "Malgré le fait que le 10 octobre 2005, nous avons effectué une présentation écrite à Jorge Bergoglio (archevêque de Buenos Aires), avec copie de la dénonciation pénale qui implique des membres de l’Église d’Añatuya, ils ne nous ont jamais répondu, et n’ont jamais maintenu de contact de nous", expose Julio Ruiz. Sanagua ne pense pas non plus que la vente de bébés soit une préoccupation de l’Eglise. Il accuse : "l’Église argentine a été complice de cela parce que pour sortir la quantité d’enfants qui a été sortie sans que personne ne dise quelque chose, il est nécessaire d’avoir une grande structure et beaucoup de feux verts des principaux pouvoirs religieux d’Argentine. Pour cette raison, il n’y a jamais eu d’enquêtes ou d’homélie condamnant le trafic de bébés".

Tourner le dos aux abus

Nuestra Señora del Camino est le nom du collège religieux de Mar del Plata où ont été dénoncés -en octobre 2002- plus de 39 cas d’abus sexuels (bien que seulement 13 aient débouché sur un jugement) de garçons d’entre 3 et 4 ans. Le 28 mars de cette année, la Justice ’marplatense’ a acquitté le principal accusé -le professeur Fernando Melo Pacheco- et le cas s’est transformé en cause emblématique pour ceux qui luttent contre l’impunité des abus sexuels. La psychologue Patricia Gordon, spécialiste en abus sexuel, a été la thérapeute de sept garçons et elle accuse : "Ce jugement est aberrant, parce qu’il ignore la voix des enfants et des professionnels qui, sur la base de preuves scientifiques et sur une analyse minutieuse des récits des enfants, sont arrivés à la conclusion que les abus avaient eu lieu".

Quelle responsabilité a l’Église dans ce qui arrivait dans le collège religieux ? "Les enfants n’ont pas seulement nommé le professeur, mais aussi le prêtre et presque tous les récits parlent d’un photographe du collège", détaille la psychologue. Pour cela, elle remarque : "le jugement de Mar del Plata est l’antichambre du procès au père Grassi, un autre exemple où le monde des puissants semblerait essayer de nous dire que la sexualité de nos enfants peut être violentée impunément et être objet de pratiques perverses".

Le cas Grassi est un exemple de l’indifférence de la hiérarchie catholique face à un processus polémique et médiatique dans lequel le témoin -Luis Gutiérrez- proposé pour défendre le prêtre a fini par raconter comment le prêtre "l’a mis dans son lit, l’a déshabillé, et est monté sur lui haletant et en faisant des mouvements sexuels", comme l’a décrit Miguel Jorquera dans Pagina/12.

M. est une des mamans qui a dénoncé l’abus sexuel de ses enfants dans le jardin d’enfants Nuestra Señora del Camino et est une de celle qui -avec des masques, pour préserver l’identité des garçons-, a décidé de manifester dans la Cathédrale de Mar del Plata. Mais de dos. "Nous leur tournons le dos parce que c’est ce qu’ils nous ont fait. Dès le début l’Eglise nous a tourné les épaules, jamais elle ne nous a proposé une messe pour nos enfants", a raconté M. à Las/12. "Le curé a aussi eu une attitude distante avec nous et n’a jamais voulu nous contenir. L’Église n’a même pas pris de position neutre. Par exemple, l’évêché de Mar del Plata a fait appel à des experts spécialisés pour défendre Melo Pacheco. L’ex-évêque José Maria Arancedo nous a donné deux réunions -parce que nous les lui avons demandées- dans lesquelles il a dit qu’un abus ne signifiait pas tant et qu’il n’avait pas l’autorité pour séparer les professeurs de leurs postes, tandis que l’évêque actuel, Juan Luis Puiggari, nous a dit qu’il n’était pas au courant de notre situation et nous a de nouveau fermé les portes".

Las/12 (supplément de Pagina/12- Argentine), 25 août 2006. Traduction : Fab, santelmo@no-log.org




Mis en ligne le mercredi 6 septembre 2006, par fab 
Ecrit par patrick83, à 11:52 dans la rubrique "International".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom