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Au cours du mouvement contre le CPE, des voix ont émergé pour exprimer un refus de se lier aux employeurs publics ou privés. Ce refus était lié au constat des nuisances produites par ces activités salariales ou non, qui généralement passent au second plan derrière le nombre des emplois créés, n'importe lesquels. Nuisances sociales à travers l'intensification du travail informatisé, la précarité, la déresponsabilisation, la désyndicalisation… Nuisances écologiques à travers l'épuisement des sols agricoles, le pic pétrolier à venir, les gaspillages en tout genre…
Bref, nous avons enfin réfléchi au contenu de leur travail, à sa valeur d'usage, terrain qui était depuis longtemps laissé à l'abandon.
Dans cette friche abandonnée, nous voudrions maintenant voir fleurir quelque chose qui nous tient à cœur, l'autonomie. Et toutes les alternatives que cette orientation suppose quant au travail, à l'habitat, aux lieux de vie locale. Alors, à nous de travailler ensemble en ce sens, maintenant.
Comme métaphore de ces possibilités, un terrain laissé à l'abandon a été découvert le week-end dernier, près du port de Gennevilliers.
Nous pourrions en faire un lieu ouvert aux habitants du voisinage, qui serait notamment consacré au soin des sols (*), question qui donne un sens nouveau au travail agricole. Ce serait un lieu d'expérimentation et d'initiation à des techniques autonomisantes qui tournent autour du jardinage, du sol, des plantes. Tout est à faire, en fait. Parmi les travaux à envisager, on peut déjà citer la construction d'un récupérateur d'eau, ainsi que la culture de plantes dépolluantes si cela le nécessite.
Le lieu se prête aussi à un travail proprement politique, dans la construction d'alternatives concrètes à la densification de cette banlieue et à l'emploi tertiaire. Il s'agit que le simple citoyen se réapproprie ses lieux de vie, alors qu'il est pour l'instant très éloigné des centres de décisions locales, où se mijotent ces projets de développement économistes.
Dans quelques années, le métro arrivera jusqu'au port, tout prêt de la friche. De vastes zones de bureau sont aussi prévues. Il amènera par wagons entiers des col blancs habitant à Paris qui iront manger le midi leur salade à 12 euros, tandis que quelques emplois de caristes, de manutentionnaires, d'hôtesses d'accueil, de coursier attendent les habitants du coin. Quant au port lui-même, cette vaste plate-forme logistique multi-modale, on peut aussi anticiper quelque chose. Notamment que la voie et le rail serviront de faire-valoir en matière de développement du durable de transports de marchandises, où il s'agit de « maîtriser la croissance du transport routier » (**). L'insertion d'espaces agricoles dans les zones urbaines de banlieue ne pourrait-elle pas être une réponse réaliste à cela ?
La friche est située à 30 minutes à pied de la Gare du Stade (départ
Saint-Lazare), et de la station du Rer C Gennevilliers. Tout le monde
est le bienvenu, y compris les débutants en jardinage. Contact :
friche-du-port < arobase > laposte
« Des jardins ! Pas des bureaux ! »