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NEFAC :
La rédaction du Monde libertaire, en association avec les relations internationales de la Fédération anarchiste, proposent tous les quinze jours de découvrir un journal ou un magazine libertaire ou anarcho-syndicaliste. Le journal anglais Freedom ouvre cette chronique que nous reprendrons sur ce site au fur et à mesure qu'elle sera publiée sur celui de la FA. Le premier Freedom est né du mouvement socialiste britannique du début des années 1880. À l’époque, différentes organisations publiaient leur propre journal : la Fédération Sociale-démocrate (Justice & Today), la Société Fabienne (Practical Socialist ...), la Ligue Socialiste etc.
Des anarchistes écrivaient dans ces publications, mais il fallut attendre mai 1885 pour voir apparaître un « cercle d’anarchistes anglais ». Ce groupe comprenait des anarchistes britanniques et des réfugiés, comme Nikola Chaikovski ou Severio Merlino. Parmi les Britanniques, Charlotte Wilson occupe une place à part. Bien éduquée, issue d’un milieu aisé, elle était une écrivaine active et une partisane des causes anarchistes dans les cercles socialistes. C’est elle qui invita Kropotkine à sa sortie de prison en France, en janvier 1886. En mars de la même année, ils décidèrent de publier Freedom, dont le premier numéro sortit en octobre.
Dès le départ, Freedom fut pensé non pas comme l’outil d’expression d’un groupe particulier, mais comme une voix indépendante au sein du mouvement social. Parallèlement au journal, Freedom développa une activité de publication d’ouvrages - pamphlets, opuscules, livres - rédigés surtout par des auteurs étrangers (Kropotkine, Malatesta, Jean Grave, Gustav Landauer, Max Nettlau, Domela Nieuwenhuis, Émile Pouget, Emma Goldman, Alexander Berkman, Proudhon, Bakounine) mais aussi par quelques Britanniques (Herbert Spencer, William Morris par exemple). Dès cette époque aussi, eurent lieu des débats publics et des rencontres régulières entre les corédacteurs.
En période de guerre...
Au lendemain de la première guerre mondiale, l’anarchisme fut contraint de s’effacer momentanément derrière le communisme et le fascisme montants, si bien que la publication de Freedom s’interrompit en 1927.
Cependant, la guerre d’Espagne donna une nouvelle impulsion aux idées anarchistes en Angleterre, et Spain and the World vit le jour. Ce journal fut diffusé deux fois par mois entre décembre 1936 et décembre 1938.
Quand la seconde guerre mondiale éclata, ce fut War Commentary qui sortit des presses de Freedom (novembre 1939-août 1945). C’était un journal auquel collaboraient des pacifistes radicaux ainsi que les quelques socialistes qui n’avaient pas été séduits par les partis communiste ou travailliste. Freedom Press s’impliqua dans des activités « subversives » en distribuant du matériel anti-militariste, ce qui provoqua les foudres du gouvernement. Trois des éditeurs furent emprisonnés à la fin de la guerre en Europe.
Depuis août 1945, le journal a repris le nom de Freedom, et est publié tous les quinze jours. C’est une publication anarchiste indépendante de toute organisation politique ou syndicale.
Freedom aujourd’hui
Dans chaque numéro de Freedom, on peut lire en page 2 les buts poursuivis par l’équipe de rédacteurs et collaborateurs au journal : « Les anarchistes œuvrent aujourd’hui pour une société d’entraide et de coopération volontaire. Nous rejetons toute forme de gouvernement et de répression économique. Freedom Press est un éditeur anarchiste indépendant. ... Notre but est d’expliquer l’anarchisme à un plus grand nombre et de montrer que la liberté humaine ne pourra fleurir que lorsque les institutions de l’État et le capital auront été abolis. Les éditeurs de Freedom souhaitent donner voix à un éventail aussi large que possible de pensées anarchistes. »
Le mouvement anarchiste britannique est fortement concerné, et Freedom s’en fait l’écho, par les conditions de vie - de survie - des prisonniers. Une rubrique entière (« From the Inside » - « De l’intérieur ») est consacrée à cet aspect de la lutte sociale. Le journal présente aussi un calendrier des manifestations ou événements anti-autoritaires organisés au Royaume-Uni et ailleurs. Le reste des articles traitent essentiellement de l’actualité (fonds de pension, situation en Colombie, politique européenne, fermetures d’usines...) ou de questions de fond (le contrôle social...). Freedom est vraiment une des publications anarchistes aussi complète et sérieuse outre-Manche.
Régulièrement, les éditeurs de Freedom lancent des appels à leurs lecteurs, les invitant à débattre au siège du journal, de sujets comme l’anarcho-syndicalisme, quelles armes pour une lutte internationale, comment combattre le communisme... Ces discussions permettent d’échanger des opinions, des expériences sur tous ces sujets chers aux anarchistes de tous horizons.
Relations internationales, Fédération anarchiste
Pour plus de renseignements sur cette publication, vous pouvez consulter leur site Internet.