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Anarchisme bouddhique

Lu sur Wikipédia : "Certains observateurs pensent qu'il existe des enseignements bouddhistes qui forment une base philosophique pour l'anarchisme.

Le bouddhisme est un système de croyance, une philosophie, en contraste à plusieurs autres religions. La plupart des écoles bouddhistes reconnaissent Bouddha comme un homme et un symbole pour atteindre une sorte d'"accomplissement". Les écrits bouddhistes ont une attitude anti-autoritaire qui encourage le questionnement de l'autorité et des dogmes religieux.

Les communautés bouddhistes effraient souvent les rois et les faiseurs de loi par cause de leur notion de propriété. En rejetant volontairement toutes possessions matérielles et en n'ayant peur devant la douleur et la mort, les Bouddhistes "échappent" naturellement aux systèmes de pouvoir planétaire car ils ne peuvent alors être manipulés.


Lien avec les trois caractéristiques de l'existence du bouddhisme 

Les bouddhistes croient en 3 caractéristiques fondamentales de l'existence :

  1. Le non-soi ( skt. Anātman pal. anatta), ou interdépendance (plutôt coproduction conditionnée) ou encore impersonnalité : de l'atome à l'univers - en passant par les êtres humains et leurs états d'esprit - il n'y a rien qui ait une existence indépendante et réelle par lui-même.
  2. L'impermanence (skt. anitya pal. anicca) : tout est constamment changeant, tout est flux, rien n'est figé une fois pour toutes. "Rien n'est constant si ce n'est le changement".
  3. L'insatisfaction (skt. duhkha pal. dukkha), ou souffrance : ce n'est pas que la souffrance physique ; du fait de l'impermanence des choses, rien ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive.


Ainsi, il ne peut y avoir d' "État parfait"; à partir de cela, les Anarchistes-bouddhistes déduisent qu'il n'est possible que d'approcher d'une communauté idéale pour tous. Toute institution créée par l'homme est donc impermanente et imparfaite, les hommes et le monde changent constamment. De plus, il n'y a aucun bien matériel ou pouvoir politique qui puisse apporter un bonheur permanent à l'homme— les satisfactions non assouvies sont une illusion qui ne font que perpétuer Saṃsāra. Les libertés individuelles, une valeurs des anarchistes, sont néanmoins incomplètes, dans la mesure où elles excluent notre "humanité commune", puisqu'il n'y a, dans l'extrême, aucun "soi" qui se distingue du reste de l'univers.

Ceci-dit, l'objectif d'un bodhisattva est d'essayer de minimiser la quantité de souffrance de la vie de conscience. L'anarchisme socialiste dénonce le fait que l'État et le capitalisme génèrent l'oppression et donc la souffrance. L'État est une institution qui encadre le désir du pouvoir, et capitalisme le désir du bien matériel. Essayer de contrôler d'autres êtres humains, du point de vue des Bouddhistes-anarchistes, ne peut que causer de la souffrance, à ceux qui sont contrôlés, mais aussi dans l'extrême, à ceux qui contrôlent. S'attacher et accumuler des biens matériels, de même, augmente la souffrance pour le capitaliste et pour ceux avec qui il marchande.

La compassion, pour un Bouddhiste, provient d'un altruisme fondamental. la compassion pour l'humanité. La compassion pour l'ensemble de l'humanité est ce qui attire le bouddhiste vers l'activisme; cependant, la plupart, sinon l'entièreté, des partis politiques tendent à aller à l'encontre du Noble Chemin Octuple qui oriente la pensée et l'action des Bouddhistes. Ainsi, l'anarchisme, en manque d'une structure idéologique rigide et de dogmes, est vu comme aisément utilisable pour les Bouddhistes1.

Ceux qui ont vu cette conjonction entre l'anarchisme et le Bouddhisme (de différentes manières) incluent Uchiyama Gudo, Edward Carpenter, Ananda Coomaraswamy, Lala Hardayal, Liu Shipei, John Cage, Kenneth Rexroth, Allen Ginsberg, Diane di Prima, Gary Snyder, Jackson MacLow, Peter Lamborn Wilson, John Moore, Kerry Wendell Thornley, Max Cafard, William Batchelder Greene, ainsi que le pro-situationniste Ken Knabb entre autres.[citation nécessaire] Le penseur anarchiste Peter Kropotkin vit des communautés primitives Bouddhiste comme une incarnation du principe d'entraide2. et Matthew Turner a noté que des moines bouddhistes étaient impliqués dans le mouvement anarchiste au Japon au début du XXème siècle.

Interprétations différentes 

Eisai (明菴栄西),le fondateur de l'école Rinzai au Japon, a un regard assez différent de l'état (qui est fondamentalement repoussé par toutes les formes d'anarchisme) comme on peut le lire dans "Ko-zen-go-koku-ron - Protection of the State by the Propagation of Zen". Cela n'a cependant pas empêché la promotion de l'anarchisme zen comme "quoi que vous fassiez" ou des anarchistes zen comme "guerriers de disciple" avec une petite référence au zen bouddhiste lui-même, mais plutôt la promotion d'une vue littéraire et psychologique enracinée dans la tradition militariste japonaise. Une partie de l'anarchisme japonais a adopté ce militarisme et est devenu ultra-nationaliste3.

Anarchisme et fondamentalisme Hindou 

L'anarchiste indien Har Dayal comprit la réalisation de l'ancienne culture Aryane comme étant de l'anarchisme, et qu'il voyait aussi comme le but du bouddhisme. Un éminent disciple sanskrit influencé par Swami Dayananda Saraswati (fondateur du Arya Samaj), voulut créer un mouvement qu'il vit comme une réplique de l'ancienne culture véda. Il fut actif dans le syndicat Industrial Workers of the World à San Fransisco et fut une figure centrale dans le mouvement Ghadar qui tenta de renverser les anglais d'Inde en réconciliant les concepts de l'Ouest en matière de révolution sociale - en particulier ceux découlant de Mikhail Bakunin - avec ceux du bouddhisme4.

Il est à noter que les relations entre bouddhisme et hindouisme reste un problème controversé (voir Gautama Bouddha et l'hindouisme et Bouddha dans l'hindouisme). La controverse inclut l'utilisation du terme "Aryan", qui n'a pas forcement une connotation raciale dans le bouddhisme (cela signifie plutôt "noble" - voir aussi l'aristocratie, qui vient de la même racine Aryane).

"Dharma Bums" 

Dans les années 1950, la Californie vit la montée que quelques anarchistes bouddhistes émergeant du mouvement Beat, on y retrouve Gary Snyder et Diane di Prima. Snyder était l'inspiration pour le personnage Japhy Rider dans le roman The Dharma Bums de Jack Kerouac (1958). Snyder vécut longtemps au Japon, où il apprit le bouddhisme zen, et en 1961 il publia Buddhist Anarchism où il décrit la connexion qu'il voyait entre ces deux concepts originaires de différentes parties du globe : "La merci de l'Ouest a été la révolution sociale; la merci de l'Est a été l'éveil intérieur." Il préconise: "l'utilisation de la désobéissance civile, la critique franc-parlée, les manifestations, le pacifisme, la pauvreté volontaire et même la violence douce" et défend "le droit de fumer du cannabis, de manger du peyotl, d'être polygame, polyandre ou homosexuel" qu'il considère comme étant banni par "le Judéo-Capitaliste-Chrétien-Marxiste Ouest".

Voir aussi 

Anarchisme chrétien

Références 

  1. Voir aussi Kālāma Sutta
  2. Kropotkin, Peter (1902). Mutual Aid: A Factor of Evolution, "Conclusion".
  3. Militarism and Fascism in Japan by O. Tanin, E. Yohan, English Translation 1934
  4. Ghadar Movement: Ideology, Organisation and Strategy, Harish K. Puri, Guru Nanak Dev University Press, Amritsar: "The only account of Hardayal's short stay in that island Martinique, comes from Bhai Parmanand, a self exiled Arya Samajist missionary from Lahore, who stayed a month with him there. Har Dayal used that time, says Parmanand, to discuss plans to found a new religion: his model was the Buddha. He ate mostly boiled grain, slept on the bare floor and spent his time in meditation in a secluded place. Guy Aldred, a famous English radical and friend, tells us of Hardayal's proclaimed belief at that time in the coming republic "which was to be a Church, a religious confraternity . . . its motto was to be: atheism, cosmopolitanism and moral law' Parmamand says that Har Dayal acceded to his persuasion to go to the USA and decided to make New York a centre for the propagation of the ancient culture of the Aryan Race." (page 55) and "the ideal social order would be the one which approximated to the legendary Vedic period of Indian history because, as Har Dayal affirmed, practical equality existed only in that society, where there were no governors and no governed, no priests and no laymen, no rich and no poor." (page 112), referencing The Social Conquest of the Hindu Race and Meaning of Equality.

Liens 

Ecrit par libertad, à 13:07 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  libertad
03-04-11
à 13:20

Compléments

On pourra lire également : Anarchisme et sagesse de Gary Snyder publié par la Revue des ressources
Deux critiques du bouddhisme engagé par Ken Knabb
Gary Snyder : Une biographie par Allen Ginsberg publié par un zen occidental
Le bouddhisme et la révolution à venir Gary Snyder publié par un zen occidental
Le bouddhisme engagé publié par un zen occidental
Les femmes de la Beat Generation et la poésie.Portrait d'un groupe qui n'en est pas un… par Jacqueline Starer
Biographie de Diane di Prima sur wikipédia ( traduction de l'anglais )
L’anarchie : entre bouddhisme politique et sectarisme activiste par Spartakus Freemann
Le site Freakence Sixties
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  Didier56
04-04-11
à 21:51

Re: Compléments

Agréable surprise de lire ce genre d’article sur un site anarchiste français cartésien.

L’histoire américaine (traduire "impérialiste petit-bourgeoise" en terme cartésien) a fait que le radicalisme, notamment de tendance anarchiste, s’est ouvert a des pensées philosophiques différentes, notamment orientales et, en particulier bouddhiste, même si ce terme recouvre des réalités très différentes.

Je ne traiterai pas de la question posée (valeur et critique du bouddhisme engagé et relations avec l’anarchie) Libertad a donné tous les liens pour que chacun puisse se faire sa propre opinion. Ni même de l’article sur Wikipédia assez approximatif, mais peut-il en être autrement ? D’ailleurs les deux termes recouvrent chacun des connotations trop vagues pour être comparées (De quel anarchisme et de quel bouddhisme parle-t’on ?)

Les questions intéressantes me semblent celle de la relation au matérialisme d’une part, et celle de la "conscience" d’autre part.

Celle du matérialisme semble assez évidente. Celle de la conscience moins, car elle pose des questions personnelles. Et il est souvent plus facile de faire de la géopolitique de comptoir que un peu d’introspection.

J’ai correspondu un temps avec Ben Morea des "Motherfuckers", ("Un gang de rue avec une analyse", comme ils se définissaient) qui venait de passer trente années de sa vie au milieu de nul part avec des indiens. Ben disait "La révolution sera totale. Politique, culturelle et spirituelle". Des mots inconcevables de ce côté de l’Atlantique.

Ken Knabb raconte que lorsqu’il vient en France et qu’il dit qu’il pratique la méditation zen, on le regarde avec des yeux ronds.

Il y aurait des dizaines d’exemples de la sorte. Kenneth Rexroth, entre autre)

J’ai toujours considéré que l’anarchisme européen était orphelin de cette dimension, et que cette dimension lui manquait pour progresser. Je ne parle bien sûr pas de "religion" mais de spiritualité.

D’une espèce de "vérité" millénaire qui transcende la réalité – l’actualité – sans renoncer à agir et à interférer avec , mais lui donne sa vraie place dans le temps et l’espace. Au-delà de la réaction émotive de l’image TV ou de l’article de presse.

Que l’approche soit bouddhiste ou non n’a pas d’importance. Je pense à l’argumentation de Yves Bon sur la consommation de viande, qui fait appel à un autre niveau de conscience.

Un des problèmes majeurs pour aborder cette question c’est que, traitant d’immatériel, le mot n’a que peu d’utilité et de signification et est renvoyé à sa vraie et juste place. Mais nous vivons dans une civilisation ou la communication non verbale a perdu toute valeur. Et la reconquérir et se la réapproprier est une tâche révolutionnaire, car la révolution sera totale ou ne sera pas.

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  libertad
05-04-11
à 00:23

Re: Compléments

Didier l'En dehors n'est pas très cartésien :-) d'ailleurs dans l'En dehors d'Armand on retrouvait aussi pas mal d'articles sur le bouddhisme ou sur le taoisme.
Sur les liens entre bouddhisme et anarchisme on pourra lire avec intérêt :
la biographie de Gudo Uchiyama sur Wikipédia ( traduction ), bouddhiste anarchiste, condamné à mort en 1911.
Pour comprendre le contexte du mouvement anarchiste japonais lire :
Le mouvement anarchiste AU JAPON ( traduction )
et la bio de Shusui Kōtoku ( traduction )
Tout à fait d'accord avec ton commentaire
Didier connais-tu ce texte tout à fait passionnant ?  Hippie Roots & The Perennial Subculture : " Dans "Sur La Route" Kerouac a noté que en passant par Los Angeles à l'été 1947, il a vu «un Nature Boy avec la barbe et sandales".
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  Didier56
05-04-11
à 07:28

Re: Compléments

C’est la raison pour laquelle l‘EnDehors est le dernier site anarchiste français que je visite.

Hippie Roots & The Perennial Subculture démontre que les "hippies" furent une invention médiatique, ce que les Diggers (mais aussi Leary) ont dénoncé.

Ce mouvement a toujours existé dans l’histoire, probablement depuis Diogène. C’est l’approche globale, dont parle Morea, de la contestation de l’ordre établi.

Elle ne peut qu’avoir de nombreux points communs avec l’anarchie.

Mais ne me branche jamais sur ces sujets-là...
Répondre à ce commentaire

  libertad
06-04-11
à 22:25

Re: Compléments

Je ne sais pas si les hippies existent depuis Diogène mais à mon avis ils existent au moins depuis le 19 ème siècle. Voir par exemple Ascona-Monte Verita : voir ici
Il me semble que le lien est assez net avec le mouvement de "la réforme de la vie" en Allemagne voir par exemple Gusto Graser ici
L'article dont j'ai donné le lien au-dessus montre l'influence de ces allemands,  partisans la "réforme de la vie" sur les nature men américains puis sur la Beat génération.

On trouvera aussi des points communs avec le mouvement individualiste autour de l'anarchie et Libertad dont le look rappelle quelque chose, ces individualistes étaient fortement influencés par le mouvement de "réforme de la vie"

Répondre à ce commentaire

  Didier56
07-04-11
à 19:03

Re: Compléments

Il faudrait donner une définition de "hippie" . J’en suis incapable, ou, du moins, cette définition serait négative puisque le terme apparaît à peu près au moment du "Summer of Love", qui marque précisément le déclin de l’expérience communautaire de Haight Ashbury par l’afflux de "spectateurs" – au sens donné par Debord, plutôt que d’"acteurs" . Puis arrivera la maffia et les drogues dures.

Aucune mouvance ne s’est revendiquée "hippie". Ce terme n’a été utilisé que pour décrire un phénomène que l’on ne comprenait pas dans les médias.

La question autour du phénomène est l’éternelle (et fausse) question du "personnel" et du"politique" . Le "hippie" serait celui qui considèrerait la transformation personnelle comme moyen de changer le monde. (Turn in ; turn on ; drop out)

Il a été faussement opposé au "politique", les radicaux, alors même qu’une telle séparation n’existait pas. Les radicaux , mis à part les les groupuscules gauchistes tels que le Progressive Labor Party, ont adopté pour la plupart les modes de vie "hippies" – vie communautaires, usages de substances diverses, etc...

Toute la lecture des années soixante américaine est fondée sur des termes génériques ne recouvrant aucune réalité précise. Comme celui de "Nouvelle Gauche" qui ne pourrait que s’appliquer aux Students for a Democratic Society – SDS. Alors même que le SDS lui-même, n’a jamais été une organisation hétérogène , centralisée (Même si certains ont tenté de lui donner un pouvoir central). Chaque groupe vivait sa vie selon le contexte local, et travaillait selon les cas, avec des groupes divers. A peu près tous se fichaient totalement des directives et analyses du Bureau National.

La relation avec l’anarchie était purement intuitive, y compris chez la plupart des Diggers, qui en sont sans doute, avec les Motherfuckers, les plus proches.

Les nombreuses, et différentes, expériences communautaires, rurales et urbaines, également ;

Pardon de ne pas étayer cela par des exemples, le temps me manque et cela serait trop long.

Les racines de ce mouvement, comme tout autre, sont multiples, mais un aspect fascinant du mouvement dans sa diversité, est qu’il est très largement intuitif.

Quant aux "beats", la filiation est évidente, mais dans le sens inverse de celui que l’on considère généralement. Ce sont les beats qui sont venus aux nouvelles formes contre culturelles et non la génération des années soixante qui s’est inspiré des Beats. (Ginsberg, en est l’exemple le plus connu). Ce qui n’enlève rien à l’intérêt de ce mouvement "beat" et de la valeur d’un Kerouac, qu’il devient à la mode de dénigrer.

Je t’avais dit de ne pas me brancher.

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