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• lutter contre le pouvoir médical "absolu" pour que le patient (qui sait mieux que quiconque ce qu'il éprouve) participe activement à la démarche thérapeutique,
• proposer à chacun de prendre sa santé en main en lui offrant une information sérieuse sur l'alimentation,l'hygiène de vie, la prévention, etc.,
• parler des initiatives des associations, souvent peu connues du public malgré leurs compétences, faire connaître les droits des patients et de leurs familles.
A sa naissance, la revue sera souvent présentée comme la revue des médecines "douces", "alternatives" ou "parallèles" car c'était alors la première qui ouvrît ses colonnes à ces pratiques. Pourtant, l'essentiel n'était pas là : elle accordait tout autant d'importance à l'humanisation des hôpitaux, à la défense de la sécurité sociale, au problème de la déontologie comme aux questions de procréation, sans oublier les questions écologiques .... Pierre Clermont, le premier rédacteur en chef, venait de Politique-Hebdo, et la plupart des rédacteurs de la revue ont appris leur métier sur le tas. Cécile Beaudet, biologiste de formation, s'intéresse dès le départ à l'écologie et à la nécessité d'avoir une vie saine pour se maintenir en bonne santé.
Régis Pluchet travaillait en parallèle dans la revue écologiste La Gueule ouverte et était très sensible au développement des thérapies alternatives.
Un fonctionnement collectif
Au départ, la revue est portée par une SCOP, société coopérative ouvrière de production. C'est une forme de société où les salariés sont les principaux détenteurs du capital, ce qui permet un-fonctionnement assez horizontal entre tous : ce sont eux qui désignent leurs représentants au conseil d'administration et qui élisent leur PDG. Cela permet aussi un système de capitalisation par prélèvement sur les salaires. Avec le temps et l'évolution de la revue, la SCOP s'est transformée en coopérative SA qui est une structure au fonctionnement assez proche.
La revue n'a jamais ouvert son capital à des sources de financement extérieur, ne reçoit pas de subvention et a donc réussi à vivre uniquement de ses lecteurs.
Lensemble des salariés se prononcent sur l'investissement des sommes disponibles et peut donner son avis sur la gestion. Du côté de l'échelle des salaires, elle est limitée : le directeur actuel, Pierre Dhombre, gagne 1,3 fois ce que gagne le moins payé de l'équipe. Aujourd'hui, la revue compte une douzaine de salariés. Ceux-ci .travaillent en grande partie chez eux, de manière autonome. Ils se retrouvent chaque mardi en comité de rédaction où les dossiers sont suivis collectivement.
La santé de la revue
Après un essai de départ coûteux en kiosque, la revue met en place son propre réseau de distribution, essentiellement dans les magasins de diététique. Le développement de la revue permettra un retour en kiosque au milieu des années 80. En 1982, le local où se fait le journal est mis en vente et, devant la bonne santé de la revue, il en est décidé l'achat. Au milieu des années 80, L'Impatient atteint un sommet avec plus de 20 000 abonnés, le tirage atteint 70 000 exemplaires. C'est alors que le courant s'inverse pour cause de baisse du militantisme et de naissance d'autres revues qui se placent sur le créneau de la santé avec des moyens financiers sans commune mesure. En 1994, il ne reste plus que 9000 abonnés. Les locaux sont alors revendus et la revue déménage en 1997. L'équilibre financier est rompu et il faudra faire plusieurs fois appel à la générosité des lecteurs.
Le titre étant jugé peu compréhensible, £Impatient devient Alternative Santé / £'Impatient dans un premier temps, puis définitivement Alternative Santé en novembre 2004. La maquette est alors rajeunie et le nombre d'abonnés remonte progressivement pour revenir aujourd'hui à 16 000, auxquels il faut ajouter 2000 à 3000 numéros vendus en kiosque. La situation financière est enfin revenue à l'équilibre.
Notre santé est toujours à conquérir
Vingt-sept ans après, les objectifs initiaux sont toujours d'actualité. Si dans les années 70, on a observé une timide ouverture en direction des patients et des médecines complémentaires, la situation française aujourd'hui n'est pas au beau fixe. Que l'on pense au silence fait sur
l'épidémie de chikungunya à la Réunion, à la manière dont est protégé le vaccin contre l'hépatite B, dont les victimes se comptent pourtant par milliers, que l'on pense aux .multinationales qui attaquent en procès les faucheurs d'OGM,, au lobby nucléaire qui continue à exposer les sous-traitants aux radiations, à l'ordre des médecins qui fait barrage à la reconnaissance des médecines complémentaires (pourtant demandée par l'Europe) ou encore aux gesticulations médiatiques sur la
grippe aviaire, grippe probablement liée aux élevages intensifs et non à la faune sauvage. Fasse que la jeune génération, qui depuis quelques années semble de plus en plus intéressée par les débats politiques, se penche sur toutes ces questions.
MB
Alternative Santé, 11, rue Meslay, 75003 Paris, tél : 01.44. 54. 87. 00.
(1)Les Grands Médicaments, Ed. du Seuil. Réactualisé depuis 1980 en poche sous le tire Le Nouveau Guide des médicaments.
S!lence #339 octobre 2006