Lu sur
le Monde libertaire : "− Tu sais que l’abstention peut être responsable de l’arrivée au pouvoir
de l’extrême droite ? Tu le sais ? Alors ? Tu as réfléchi pour les
élections ? Tu ne vas toujours pas voter ?
− À ton avis, mon camarade ?
− Bon, bon, après, faudra pas venir pleurer quand les fachos seront au pouvoir, quand ce sera trop tard.
− Ah, je m’y attendais à celle-là. Tu sais bien que ça n’a rien à voir.
−
C’est un peu court ta réponse. Il est bien connu que les électeurs de
droite et d’extrême droite, eux, se déplacent ; jamais ils ne manqueront
une élection. Alors qu’à gauche, les taux d’abstention ne cessent
d’augmenter.
− C’est exactement ce que je te dis ; les gens qui
veulent du social, ils ne vont plus voter ; ils croient surtout aux
luttes. C’est parce qu’ils ont compris, d’abord, que l’organisation
collective basée sur la délégation de pouvoir inconditionnelle ne sert à
rien. La délégation de pouvoir telle que nous la pratiquons en nous en
remettant au système parlementaire ne sert à rien.
− Moi, je te parle des fachos. C’est du sérieux !
−
Et moi, je te réponds tout aussi sérieusement, et je te dis que ce qui
fait monter l’extrême droite, c’est avant tout la misère et la menace de
la misère, que c’est voulu, et que ça divise, et que cette division,
c’est fait pour nous tenir tous en laisse.
− Moi, je te parle des élections.
−
Je sais bien, mais le lien est facile à faire : à force de s’en
remettre, par les urnes, aux uns et aux autres, de gauche ou de droite,
et à être perpétuellement déçus, la menace de se dresser les uns contre
les autres est de plus en plus présente. On cherche des explications à
l’échec, des boucs émissaires ! Cela soulage peut-être, mais il reste
une amertume ; c’est ça qui fait monter l’extrême droite : l’espoir que
ça change indéfiniment déçu. Je te dis qu’il faut prendre le mal à la
racine, repenser le système de la représentation et surtout refuser de
perdre notre voix.
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