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Commentaires :
kuriakin75 |
L'autogestion c'est aujourd'huiDeux sites très pros et très complets pour mieux connaître concrètement ce que représentent aujourd'hui les SCOP (société coopérative de production) et l'autogestion, les nombreuses expériences qui fonctionnent et se développent aujourd'hui en France, le cadre juridique qui permet, entre autre, aux salariés de reprendre une entreprise en difficulté (la "réactivation") ou à un petit patron partant, par exemple, à la retraite de transmettre son entreprise à ses ouvriers (bin oui ça existe) sous forme de coopérative.
> SCOP Entreprises : http://www.scop.coop/p193_FR.htm > Autogestion.coop : http://www.autogestion.coop/ Evidemment, ces sites n'ont pas vraiment le look révolutionnaire-"Grand Soir", mais apportent beaucoup d'informations et de solutions, qu'on n'aurait même pas imaginées. Les Scop en chiffres : En 2008, on comptait : 1 893 Scop / 39 929 salariés / 3,8 milliards d'euros de CA Définition de la SCOP (par scoop.coop) : La Scop est une société commerciale qui vit et se développe dans le secteur concurrentiel avec les mêmes contraintes de gestion et de rentabilité que toute entreprise. Son originalité : les salariés sont associés majoritaires de l'entreprise dont ils détiennent au moins 51% du capital. Tous les salariés ont vocation à devenir associés dans des modalités définies par les associés existants et avec leur accord. En étant associés majoritaires de la Scop, les salariés décident ensemble des grandes orientations de leur entreprise et désignent leurs dirigeants (gérant, conseil d'administration, etc.). Ils décident également du partage des bénéfices qui ont une double vocation : privilégier ceux qui travaillent dans l'entreprise, sous forme de participation, d'intéressement, voire de dividendes, et penser aux générations futures en constituant des réserves qui consolident les fonds propres et garantissent la pérennité de l'entreprise. La Scop peut accueillir tous types d'associés extérieurs, dans la limite de 49% du capital et de 35% des droits de vote, attribués comme pour le salarié selon le principe " une personne = une voix ", quel que soit le montant du capital détenu. Répondre à ce commentaire
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Broutchoux 08-01-10
à 17:53 |
Re: L'autogestion c'est aujourd'huiAu delà des critiques que l'on peut faire sur l'autogestion en milieu capitaliste, la SCOP permet d'introduire de la démocratie dans des endroits ou il y en a généralement pas.
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Diggers 13-01-10
à 16:20 |
Je vois vraiment pas ce qu'a d'anticapitalisme, l'autogestion anarchiste du travail ? On peut au contraire penser que le problème n'est pas que le gentil, honnête et naturel travail des charmants travailleurs est vilainement exploité par le méchant capital, ses capitalistes, patrons et politiciens au garde à vous. Le problème n'est pas une question de gestion patronale par en haut, on peut très bien auto-gérer par en-bas toujours la même horreur économique, c'est-à-dire d'auto-gérer toujours les mêmes catégories économiques (capital, argent, bon de travail donnant un droit de consommation, etc.), c'est-à-dire encore vivre dans toujours les mêmes formes de vie et de socialisation, et en premier lieu sous le diktat du travail abstrait et de la domination du temps. Au travers d'une nouvelle réflexion sur ce qu'est vraiment le travail et la valeur, pour ce qu'en Allemagne on appelle la " wertkritik " (Critique de la valeur), le problème est moins dans la société capitaliste de libérer le travail du capital, mais de se libérer du travail, parce que celui-ci n'a rien de naturel ni de transhistorique : loin d'être perçu comme hétérogène à la dynamique du capital comme le pense le marxisme ou l'anarchisme du travail (du type " tout est à nous, rien n'est à eux ", affirmons le gentil travail contre le capital), le travail en est une forme d'existence, en tant que principe de médiation sociale abstrait entre les individus (les positions de la wertkritik et sa critique du travail, ne peuvent être assimilé aux positions de Paul Lafargue dans Le droit à la paresse et à son utopie industrielle de l'automatisme technologique).
L'autogestion c'est le capitalisme, et elle connait sa comique réalisation dans l'actionnariat salarial (la joie de s'exploiter soi-même). C'est d'ailleurs très clair cette auto-aliénation caractéristique du paradigme de l'auto-gestion au niveau aujourd'hui de la figure de " l'auto-entrepreneur " : Cf ce texte L'autoentrepreneur et le cadre coercitif et totalitaire de la dynamique de la valeur. Le problème n'est pas vraiment celui d'une gestion alternative de toujours les mêmes formes de médiations sociales, mais celui de la persistance de ses dernières et de leurs effets abstraits, automates et pervers, qui constituent des processus de rapports sociaux qui circulent dans notre dos et viennent s'opposer en face des individus comme leurs étrangers et dominateurs. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 13-01-10
à 20:36 |
Re:Oui, la scop est une manière "moins pire" de composer avec le travail. On peut espérer, au moins qu'elle puisse être école de démocratie directe, invitant les individus à s'occuper toujours plus directement de tous les aspects de la vie en société... mais oui, on reste enferrés dans les chaines du travail.
Quand les assemblées, les conseils, les associations libres ou autres organisations horizontales populaires pour l'exercice de la démocratie directe pousseront, nous saurons enfin peut-être comment en finir avec le travail. Enfin pour l'instant c'est de la science-fiction... Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 13-01-10
à 23:27 |
Re:Par contre le mouvement des entreprises récupérées en Argentine, même si on est dans un cas similaire d'autogestion en système capitaliste, on a pu voir, si mes souvenirs sont bons, le développement à partir de cette autogestion d'autres initiatives de solidarité, telles que des mutuelles pour les soins, des cantines, des crèches... et au passage une augmentation des revenus (jusqu'à 7 fois l'ancien salaire) pour les associés-salariés.
Alors, ce n'est pas le rêve révolutionnaire, on pourrait même y voir une forme contre-révolutionnaire au regard de la critique du travail, mais on peut aussi comprendre l'urgence de la situation dans cette époque où il n'y a pas vraiment de mouvement révolutionnaire à même d'y faire face (pas de mouvement révolutionnaire du tout en fait). Pas simple. Pour ma part, je me suis pendant de nombreuses années de militance anti-travail (Krisis à la main, les situ dans l'autre ou encore le manifeste des chômeurs heureux), cassé le nez sur l'impossibilité de la critique en acte. A part, ne pas travailler et dépendre des maigres subsides de l'Etat (produits aussi du travail), je n'ai rencontré personne échappant au totalitarisme du travail. Quant certains pensaient y échapper, c'était pour donner dans ce que Jean-Pierre Baudet appelle le travail marginal (même la réappropriation individuelle peut devenir un travail). Je continue malgré tout à espérer, mais l'espoir c'est ce qui reste quand les possibles ont été épuisés. Si Diggers et d'autres avez des idées de critique en acte (à part se laisser mourir, hein :) !), je suis prêt à étudier les propositions. Répondre à ce commentaire
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Diggers 01-02-10
à 19:50 |
Re:D'accord avec ce que tu dis
A mon sens, aujourd'hui, il est sûr que l'on peut réfléchir à des pratiques alternatives y compris en les auto-critiquant sans cesse, mais surtout c'est d'une façon nouvelle de penser le capitalisme qu'il faut travailler pour s'y opposer. Or, il faut bien voir qu'on est plutôt démuni, la gauche classique est pétris pense que les catégories économiques qui règlent nos vies sont éternelles et suprahistoriques, et elle ne veut que redistribuer autrement toujours les mêmes catégories économiques. Les anarchismes, qui sont un peu la matrice de mon adolescence où j'ai milité, sont ambigues. D'un côté leur refus de l'Etat, et de tout pouvoir séparé, est capital, cependant, est-ce que la forme de domination contemporaine aujourd'hui s'exerce directement, le courant de la microphysique du pouvoir de Michel Foucault qui influence certains copains anarchistes est important comme beaucoup s'en rendent compte pour complexifier cette question. Cependant, le trou noir des anarchismes, c'est vraiment sa réflexion sur l'économie. Trop longtemps, parce que Proudhon a été un ancien artisan typographe imprimeur, il s'est opposé au travail moderne le plus capitaliste, au nom du travail de l'artisan qui maitriserait son travail. On a alors penser la " réappropriation " du travail en idéalisant le travailleur individuel maître de ce qu'il fait. L'anarchisme n'a pas vu la véritable nature du travail dans la société moderne (mais les marxistes non plus), c'est à dire le double caractère du travail comme dit la " critique de la valeur ". On a alors simplement dans le cadre de se volonté de se " réapproprier " le travail, défendu l'auto-gestion du travail, en faisant comme si la question du travail et de son sens n'était qu'une question d'organisation du travail sur les lieux de travail, indépendamment de sa nature profonde, de cette fonction socialement auto-médiatisante qu'il joue entre les êtres modernes, comme dit Postone. On a alors défendu l' auto-gestion, et l'ultra-gauche historique (la vraie) a défendu les conseils ouvriers. Et les courants anarchistes qui ont défendu (ce qui n'est évidemment pas le cas des Endehors !) l'autogestion, ont finalement en faisant cela eu un point commun avec les marxistes, ils pensaient que le travail était naturel et évident, et suprahistorique, qu'il n'était que le métabolisme de l'homme et de la nature, qu'il était hétérogène au capitalisme donc, et qu'il suffisait de libérer le travail du capital. Beaucoup savent sur ce site des Endehors, qui est une autre perspective de l'anarchisme (pourtant bizarrement on voit dès fois apparaître des textes autogestionnaires ?), ce qu'a été l'expérience des entreprises et usines autogérés en Catalogne pendant la guerre d'Espagne. Murray Bookchin en a parlé. On sait l'expérience impuissante qu'a été l'expérience des montres LIP. Donc à mon sens, malgré mon accord avec le refus du pouvoir chez l'anarchisme historique, il faut revoir toute la compréhension de l'économie. Donc, que faire ? Réfléchir à nouveau d'abord, remettre en chantier tout ce que l'on pense sur le capitalisme dont nous faisons parties. La critique de la valeur, est un courant multiforme où rien n'est arrêté et définitif, c'est un courant en évolution, mais qui a repris à zéro une réflexion sur le travail, la valeur, ce qu'est le lien social dans les sociétés modernes. Et si on ne peut lui demander des solutions clés en main toute faites, on peut aussi y réfléchir et voir qu'est-ce qui empêche de faire naître un autre monde. Répondre à ce commentaire
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kuriakin75 02-02-10
à 02:28 |
Re: Un peu de poésie...Mais comme nous le faisait chanter le vieux poète Charles d'Avray : « ... C'est reculer que d'être stationnaire, On le devient de trop philosopher, Debout ! Debout ! Vieux révolutionnaire Et l'Anarchie enfin va triompher ! " Et il ajoutait, quand même, dans un de ses couplets : « Empare-toi maintenant de l'usine, Du capital ne sois plus serviteur, Reprends l'outil et reprends la machine, Tout est à tous, rien n'est à l'exploiteur. Sans préjugés, suis les lois de nature Et ne produis que par nécessité, Travail facile ou besogne très dure N'a de valeur qu'en son utilité (...) » A force de couper les cheveux en quatre, le changement social attendra bien encore deux ou trois siècles... Répondre à ce commentaire
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Diggers 02-02-10
à 13:50 |
Re: Un peu de théorie... quand même ;-)Ouai, c'est joli et romantique cette chanson militante, mais elle est complètement coupée de l'expérience historique des entreprises autogérées (j'ai parlé de Barcelone en 36-38, mais tous les autres exemples le rejoignent) qui n'a rien changé au capitalisme. Une entreprise autogérée subit comme toujours les lois du marché, doit donc rationaliser son organisation, réduire les coûts, augmenter les rendements, se mouler dans la concurrence, etc. Alors que l'on gère patronalement par en haut l'horreur économique, ou qu'on auto-gère par en bas, la seule alternative qui existe, c'est l'auto-gestion de toujours la même horreur économique. On auto-gère toujours les mêmes catégories économiques qui nous dépassent et donc nous sommes les créatures instrumentalisées, les appendices, les supports. On laisse penser que dans le capitalisme les rapports sociaux ne sont que des rapports de volonté, et qu'il suffit de s'organiser différement dans toujours les mêmes formes de vie et de socialisation. ça c'est ce que pense l'anarchisme historique qui a toujours fait l'apologie du retour à un sorte de travail individuel sur le modèle de l'antique artisan qui maitrisait ce qu'il faisait et qui y mettait du sens (le travail comme oeuvre chez Arendt). Mais quoi, est-ce que vivre sans patrons, c'est vraiment révolutionnaire ? L'artisan chauffagiste chauffagiste ou l'auto-entrepreneur c'est vraiment génial ? le capitalisme, c'est pas qu'un problème d'organisation du travail et de suboordination juridique du salarié vis à vis d'un patron.
Or, le capitalisme ne fonctionne pas du tout comme cela, c'est faux de dire que les rapports sociaux qui constituent cette société sont des rapports de volonté. En fait tout travail, même auto-géré est capitaliste, il est immanent au capitalisme. Car le capital n'est pas une somme d'argent du type trésor amassé dans un coin, c'est un rapport social. L'argent ne s'accroît qu'au travers d'une dépense abstraite de travail. Et il faut aller plus loin que la dénonciation de l'exploitation du surtravail dégageant une survaleur base du profit, c'est la valeur en elle-même qu'il faut critiquer, car elle est une forme de vie et de socialisation historiquement spécifique au capitalisme, et n'existait pas dans d'autres sociétés. En réalité, le lien social qu'est la fonction travail dans nos sociétés (avant le travail n'avait pas cette fonction de relier), est pervers et tragique, c'est par la dépense particulière sous une forme abstraite d'un travail social global que je me relie aux autres, mon travail ne m'appartient pas, je suis un rouage d'une totalité qui me dépasse et qui me consomme, me consume, je ne suis qu'un prestataire de ce travail abstrait global qui s'incorpore comme valeur aux marchandise que je fabrique, et qui justifie et rend possible ma survie. Si bien que ces rapport sociaux abstraits dont je ne suis que le support quand je travaille, circulent dans mon dos et me déterminent pour me faire leur créature. Le travail devient alors une domination impersonnelle et indirecte, qui crée une société aveugle, inconsciente et automate, où ce ne sont les humains qui sont des sujets conscients et portant leur propre volonté, mais ce sont ces mécanismes automates de rapports sociaux qui deviennent les véritables sujets. Pour poursuivre la réflexion et comprendre un peu mieux cette manière de réfléchir la machine sociale capitaliste : Ils ne le savent pas mais ils le font : le mode capitaliste de production est une fin en soi irrationnelle Pourquoi critiquer radicalement le travail ? Qu'est-ce que la valeur ? De l'essence du capitalisme. Une introduction. Alors oui, c'est plus compliqué qu'une chanson, mais si on si penche vraiment c'est particulièrement stimulant car je pense que c'est intéressant d'essayer par tous les moyens de repenser une théorie critique radicale du capitalisme, avec nous dedans. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 02-02-10
à 17:17 |
Re: Un peu de théorie... quand même ;-)Oui enfin la chanson dit aussi:
"Et ne produis que par nécessité, Travail facile ou besogne très dure N'a de valeur qu'en son utilité (...)" On retrouve ici la question de la valeur d'usage par opposition à la valeur d'échange et à la valeur morale du travail. A moins de trouver une immense corne d'abondance magique, faut bien produire ce qui nous permet au minimum de survivre, sinon de vivre (le superflu nécessaire entre-autres). Même cueillir et chasser, c'est produire selon l'usage. Or cette production, il faut bien l'organiser entre humains, à moins d'aspirer à la loi du plus fort, du plus débrouillard, etc... L'autogestion libertaire, c'est bien ça il me semble, non ? L'organisation collective de la production pour le nécessaire de chacun. Tu reprends souvent l'exemple de l'artisan et de l'auto-entrepreneur, mais il ne s'agit pas là d'autogestion. Auto-entrepreneur est un relooking du statut fiscal "BNC" (Bénéfice Non Commercial) qui existe depuis longtemps. C'est de la profession libérale, et ce n'est pas parce que dans "auto-entrepreneur" il y a "auto" que cela a un rapport avec "autogestion" qui concerne une dimension collective. Répondre à ce commentaire
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kuriakin75 11-02-10
à 01:57 |
Témoignages vidéoLongue interview vidéo de militants CGT Philips EGP Dreux. Enregistrée le 11 janvier 2010. Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/xc4aa5_philips-egp-dreux-partie-1-sous-con_news Partie 2 : http://www.dailymotion.com/video/xc4aox_philips-egp-dreux-partie-2-sous-con_news Partie 3 : http://www.dailymotion.com/video/xc4b5h_philips-egp-dreux-partie-3-sous-con_news Répondre à ce commentaire
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kuriakin75 19-02-10
à 23:33 |
Première victoireComme c'est quand même cool de suivre les bonnes nouvelles, même si elles risquent d'être de courte durée, en voici une, toute chaude : le tribunal de Chartres vient de rendre sa décision : il ordonne la suspension du projet de licenciement à Philips Dreux, la reprise du travail des salariés (souvenons-nous que la direction leur avait demandé de s'abstenir de venir à l'usine il y a quelques jours), le rétablissement des relations contractuelles avec les représentants des salariés... Tout cela sous contrainte de 25000 euros/jour de retard. 1000 euros seront également versés à l'UD CGT et à l'UD FO, 2000 euros au CE du site de Dreux et au CCE du groupe.
Ce matin encore, le président de Philips France avait confirmé, sans états d'âme, qu''il n'y aurait plus d'emplois Philips à Dreux prochainement." Profitons-en pour saluer également l'autre lutte qui s'engage, se développe et se durcit dans l'unité chez Total. Tous ensemble, nous gagnerons. Répondre à ce commentaire
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Diggers 21-02-10
à 12:58 |
Re: Un peu de théorie... quand même ;-)Oui Rhakassa, mais le propre de la critique de la valeur, c'est justement de ne surtout pas opposer la gentille valeur d'usage et le bon travail concret, à la vilaine valeur d'échange et au travail abstrait. Comme le fait l'anarchisme historique (je pense surtout à Proudhon) et le marxisme. Mais de les voir comme les deux pôles aimantés de l'existence même du travail comme médiation sociale générale, fonction qu'il n'a que dans la forme sociale capitaliste. La valeur d'usage et le travail concret n'existent donc pas en eux-mêmes dans les sociétés précapitalistes en leur sens, renvoyer ces deux notions modernes sur les sociétés passées c'est justement grandement naturaliser les formes capitalistes en les disant éternelles et existants de tout tant, en un sens. La valeur d'usage et le travail concret sont donc déjà des catégories fétichistes. Mais là je ne te démontre rien, je te donne simplement les résultats. Il faut aller voir la démonstration dans " Les Aventures de la marchandise " et dans le " Manifeste contre le travail " (les textes de Gérard Briche aussi développent cela sur le site " critique radicale de la valeur "). Mais dès que j'ai moment, j'essaye de résumer la démonstration. Répondre à ce commentaire
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Rakshasa 22-02-10
à 05:33 |
Re: Un peu de théorie... quand même ;-)Oui, Diggers, je ne fais pas de la valeur d'usage une "bonne" valeur, je pense qu'elle est plus difficilement dépassable car liée aux nécessités ou du moins, et c'est là qu'elle prend caractère de "valeur", ce que nous croyons être nécessaire en société capitaliste. C'est aussi le travers du retour à la terre que dénonce le texte "critique du travail marginal...", où la valeur d'usage vient alimenter la fierté du travail "bien fait" et opère un retour des acteurs dans l'idéologie du travail.
Et d'ailleurs, c'est très certainement une erreur de ma part que d'utiliser cette notion de "valeur" puisqu'elle est intimement liée à tout système basé sur l'échange (même le potlach qui est un don avec impératif de réciprocité ultérieure ). A partir du moment ou il y a transaction il y a création de valeur comme justification de la transaction elle-même. C'est un système qui se mord la queue, "une abstraction qui nous domine" comme dirait l'autre. Bref, il convient de s'en libérer ok. On peut bien aller voir du côté des primitivistes pour un retour à l'état de chasseurs-cueilleurs ou encore du côté des philosophies du dénuement, mais je ne pense pas qu'il s'agisse de propositions tenables si l'on ne souhaite pas vivre en communauté distante du reste de la société, en secte politique (une secte n'étant pas forcement coercitive ), voire seul. Je ne pense pas que beaucoup de gens soient réceptifs à ces propositions aujourd'hui, et l'abolition du capitalisme dépend de tout le monde ou presque. Reste donc à savoir, si nous ne voulons pas d'un système d'échange, ni du travail qui l'accompagne, de quelle manière nous subvenons à nos besoins réelles. Il y a quelques temps maintenant, je disais (sur un blog que je ne tiens plus à jour ) que toutes les nécessités devenaient des marchés et que seul l'exercice de la démocratie directe permettrait des changements radicaux. Je le pense toujours aujourd'hui, car je pense que seule la population formée volontairement (ou par les conditions historiques pour les plus marxiens) en assemblées, en conseils, sur des principes de démocratie directe est à même de savoir ce dont elle a besoin pour vivre et comment elle le produirait et le distribuerait. Si ce cas se présentait un jour, je serais de ceux qui proposent le partage des tâches et leur rotation ainsi que la redistribution gratuite. Et si je suis critique quant à certaines démarches critiques, c'est quelles prennent souvent la forme d'intellectualisme élitiste accessible à quelques théoriciens et spécialistes, qui isolent de l'action leurs constats. Cela ne me suffit plus. La tâche est pharaonique. Les dominos cascadent. :) Répondre à ce commentaire
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à 00:34