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L'En Dehors


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Mars 2006. Le retour de la peste bubonique.
Le mouvement auquel nous assistons depuis quelques semaines réjouit par sa vitalité et par les espoirs qu'il fait naître, ou renaître. Il y a une impertinence, presque une audace inouïe, dans cette rebellion. Tout se passe comme si la nouvelle génération avait cette capacité de voir au delà du miroir, de comprendre qu'un autre monde est non seulement souhaitable mais, surtout, possible. Et ce sont ces frontières là, celles du possible, qui sont peut-être en train d'exploser sous nos yeux. Se pourrait-il que les jeunes prisonniers soient en passe de découvrir que les murs de leur prison, de notre prison, sont en papier ?

Avoir 20 ans dans les ANPE.

Avoir 20 ans aujourd'hui c'est comme être dans une pièce aux fenêtres fermées, ou l'air est raréfié. C'est venir après, après tout, après tout le monde. Il y a eu 68, il y a eu les soixante-huitards , il y a eu Reagan, il y a eu Thatcher, il y a eu le mur de Berlin, il y a eu la gauche au pouvoir, tout a déjà eu lieu, être jeune dans ce monde là c'est avoir entendu dès le berceau cette voix qui te dis que tu ne feras pas l'histoire, car l'histoire n'est plus à faire.

L'histoire est finie, on ne respire plus, l'air manque. D'un coté l'économie de marché, de l'autre l'économie sociale de marché. Entre Barre et Minc, il y a asphyxie à la naissance.

Le CPE.

Pris de folie, d'un instinct de vie, les jeunes s'élancent contre une réforme, une bonne réforme, une nécessaire réforme, une inévitable réforme. Les geôliers pleurent, pleurnichent, la France n'est pas réformable, c'est la fin du monde. Car refuser la fin de l'histoire, c'est vouloir la fin du monde, ou du moins la fin de la France, c'est-à-dire en fait du monde.

Les syndicats sont bouleversés. Deux générations de travailleurs aussi. Pour eux tout était fini, depuis longtemps, interminable Camerone des luttes, avant la reddition finale. Parmi les syndicalistes, parmi les anciens syndicalistes, il doit y en avoir dont les enfants sont aujourd'hui dans les rues, dans les lieux occupés.

Les syndicats sont moribonds en France. C'est une bonne chose, ils ne pourront pas se dresser sur le chemin de la jeunesse. Pas de grève générale, surtout pas de grève générale, tout sauf la grève générale, tel est le credo
des syndicats. Il parait que les travailleurs ne sont pas prêts. Il faut dire que les travailleurs ont les murs en papier de la prison depuis si longtemps devant les yeux qu'ils ont peut-être fini par les croire en béton armé. Et puis d'ailleurs une grève générale pour faire quoi, pour demander quoi ? La suspension du CPE ? La négociation du CPE ? Si c'est pour demander ça, pour quémander ça, que les syndicats feraient grève, autant qu'ils restent chez eux. Les jeunes veulent le retrait pur et simple, et ils l'obtiendront, tout seuls , sans les syndicats, contre les syndicats, il faut juste qu'ils s'accrochent ferme à la barre, un peu de houle à affronter, c'est tout.

Et puis rien ne dit que le retrait du CPE soit l'horizon ultime de cette lutte.

La presse conservatrice française se fait prudente, elle sait que tout ça se passe en France, et qu'en France il y a parfois des surprises, alors mieux vaut les lisser un peu dans le sens du poil tous ces jeunes, car on ne sait jamais ce qui peut se passer. Après tout mieux vaut reculer un peu sur le CPE, il faut d'abord penser à tous les CPE qui suivront, et éviter les mauvaises surprises.

La presse conservatrice à l'étranger est moins prudente, elle a un peu oublié que les grippes françaises sont parfois contagieuses ; à force de répéter que l'histoire est finie on arrive à y croire. C'est un mélange de scandale et d'ironie, qu'est-ce que c'est que ces petits français qui ne veulent pas travailler et qui n'ont pas compris comme le libéralisme est merveilleux,une petite fièvre anachronique, une dernière apparition de la peste bubonique avant éradication finale.


Mais il est trop tard, il est déjà trop tard, l'envoûtement se dissipe, le filtre d'amour s'est éventé, quoiqu'il arrive maintenant la magie libérale ne prendra plus, les prisonniers ont pris gout à l'air frais. Rien n'est fini, tout commence.

Rokakpuos
Ecrit par rokakpuos, à 12:00 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Anonyme
22-03-06
à 12:26

Mais c'est qu'il est BEAU ce texte ! On a vraiment envie d'y croire, OUF ! D'ailleurs, on y croit ! Je suis trentenaire mais ça fait plus de dix ans que j'attends qu'un truc comme ça arrive. Maintenant ? Ce serait vraiment chouette !
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  Stenine
22-03-06
à 13:32

Je me révolte donc je suis! [un sage]
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