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L'En Dehors


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Lieux et Pratiques O : introduction
--> Petit conte sans prétention en guise d'introduction
C’était il y a très longtemps, c’était à l’époque d’«il était une fois», c’était aux temps du NOUS. En ces temps-là, voyez-vous, la terre était vivante, il n’y avait ni bien ni mal car la vie ça n’est ni bien ni mal, voyez-vous, mais la vie ça meurt.

En ces temps-là donc, voyez-vous, il y avait toutes sortes de formes de vie, car la vie est généreuse, voyez-vous, car la vie ça donne, et ça se donne, et ça s’abandonne.
Et dans toutes ces formes de vie, voyez-vous, apparurent de nouveaux animaux. Ceux-là étaient étranges, voyez-vous, et bien démunis, peut-être pourrait on dire pas très réussis ou pas bien finis, voyez-vous : pas de plumes, guère de poils, un peu fripés avec leurs peaux lisses, et pas de griffes, et pas de becs, et pas de cornes, et pas d’épines, et pas de crocs, et pas de groins, pas de racines, ni de branches, ni de pollen, pas d’ailes, ni de fleurs, ni de pistils, ni d’écailles, ni de dards, ni d’étamines, ni de carapaces, ni de gros points rouges pour dire aux autres «je suis pas bon à manger»... Enfin, franchement, à l’époque, personne n’aurait pu imaginer qu’ils allaient prendre autant de place. Ils mangeaient un peu de tout et n’avaient guère d’utilité. Mais la vie est gratuite, voyez-vous, et se soucie peu d’être rentable ou efficace.
Alors ceux-là en leur enfance durent bien se débrouiller ensemble, et ils inventèrent bien des choses pour se débrouiller ensemble, voyez-vous, et toutes ces choses, bien des personnes, et des très savantes en ont parlé et mieux que moi, voyez-vous. Mais ce dont je me souviens, c’est de cela : pour vivre, il fallait vivre ensemble, il fallait le NOUS.

On m’a raconté que pas très loin d’ici, au bord de la mer du milieu, certains de ces aimaux imaginèrent que NOUS, ça pouvait s’écrire, et ils l’écrirent ainsi : nouV, et ils dirent que ça voulait dire connaissance. En tous cas, ceux-là inventèrent diverses choses comme les catégories, la politique, les atomes, la philosophie, l’histoire, l’éthique, la rhétorique et bien d’autres choses que l’on continue de transmettre aujourd’hui. Leurs voisins qui n’étaient pas de reste inventèrent quant à eux le monothéïsme. Il paraît qu’ailleurs, dans d’autres terres, vers d’autres mers, d’autres inventèrent d’autres formes encore et que tout cela, c’est ce que l’on appelle la culture, et que sans la culture ces animaux seraient peut-être morts en bas âge. Ce qui est sûr, c’est que les NOUS se multipliaient et que plus ils se multipliaient plus ils avaient de chance de rencontrer d’autrs NOUS et donc d’inventer des VOUS ou des EUX.

Avez-vous déjà constaté comment l’âge transforme les êtres ? Je connais un platane sauvage, jamais taillé en trois cents ans, qui abrite généreusement sous ses feuilles les êtres assommés de soleil au mitan d’août. Je connais un tilleul, de six cents ans celui-là, vaillant malgré la foudre qui le fendit en deux voilà bien longtemps, et vaillant malgré le muret qui l’encercle, et vaillant malgré le goudron qui le cerne. Et je connais des oliviers sans âge, modestes et noueux, silencieux et austères... Je connais aussi des arbres étriqués que par pudeur je ne nommerai pas, de ceux qui luttent droits bien serrés les uns contre les autres pour dresser leur tête jusqu’à la lumière qu’il faut gagner l’un contre l’autre, l’un par dessus l’autre, et leurs troncs sont secs et gris, et leurs branches meurent l’une après l’autre, et elles meurent en bas près d’eux tandis qu’ils se dressent bien droits, si droits, si hauts, et rien ne pousse à leurs pieds, et rien ne vit sous leurs feuiillages. J’en connais d’autres encore, des isolés ceux-là, qu’on a oubliés dans un coin et qui se ratatinent et qui dépérissent et qui n’en finissent plus de dépérir.
Ce n’est pas facile, voyez-vous, écoutez les arbres... Les animaux étranges ont oublié d’écouter les arbres...

Pourtant NOUS vieillit lui aussi. Et il faut avoir bien vécu pour bien vieillir. Et il faut avoir bien nourri pour être bien nourri. Et il faut avoir été bien nourri pour bien se nourrir. Tout ça n’est pas facile, vous savez. Tout ce qui vit meurt un jour et ce n’est pas triste, et ce n’est pas mal, vous savez. L’âge du NOUS a vieilli, voyez-vous, et puis il est mort. Alors les animaux étranges, les descendants de ceux de la mer du milieu, vous vous rappelez, ceux des catégories, de l’atome, de l’histoire, du monothéïsme, etc... et bien figurez-vous qu’ils ont inventé le JE et le TU et ils ont appelé ça l’individu.

Provisoire


Ecrit par provisoire, à 19:37 dans la rubrique "Pour comprendre".



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