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À la frontière du Canada et des États-Unis : anarchistes contre Minutemen
AUX ÉTATS-UNIS est apparue récemment une organisation de citoyens visant à protéger la frontière de leur pays. Ce groupe, constitué majoritairement d'hommes blancs, souvent armés, patrouille près de la frontière afin d'empêcher les immigrants illégaux de pénétrer sur le territoire américain. Se nommant Minutemen (en l'honneur d'un groupe de colons du xvrie siècle qui participa au génocide des Amérindiens), ils sont de soi-disant patriotes qui ont à coeur la sécurité de leur nation.


Mais il ne faut pas croire que ce mouvement fasse l'unanimité dans la population américaine. Même le très conservateur Washington Post les qualifiait de « underemployed amateurs more interested in posturing than problem-solving » («pauvres types sans emplois, plus intéressés par les armes que par les problèmes à résoudre»). D'ailleurs, la dernière manifestation publique de Minutemen, en Arizona, a attiré une foule d'opposants. Créé à la base pour patrouiller à la frontière du Mexique, le groupe se prépare maintenant à parcourir la frontière qui sépare le Canada et les États-Unis.
Ce groupe, bien que pathétique, peut malheureusement être la cause de problèmes graves. Le 7 septembre 2005, Shkelqim Harizi, un réfugié albanais, est mort noyé en essayant de traverser clandestinement la frontière à Windsor en Ontario. Ce genre d'accident est sujet à devenir de plus en plus fréquent avec l'arrivée de ces braves citoyens près de la frontière canado-américaine.
Le 15 octobre dernier, une poignée de membres de la NEFAC (la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est) sont partis de Montréal pour se rendre sur là frontière du Vermont afin de protester contre les Minutemen. La NEFAC est une organisation de révolutionnaires de la région du nord-est de l'Amérique du, Nord qui s'identifient à la tradition communiste dans l'anarchisme. Fondée à Boston en 1999, elle est un réseau de communistes libertaires anglophônes de la Nouvelle-Angleterre et de communistes libertaires francophones du Québec. Armés de bannières arborant le slogan « Arrêtons les Minutemen-Minutemen go home », ils ont rejoint à la frontière un groupe de résidents du Vermont, heureux de les accueillir. Quelqu'un a sorti un ballon de foot, et tous, des deux côtés, se sont mis à faire une partie sur la frontière.
Les manifestants sont ensuite allés se mettre à l'abri de la pluie dans un restaurant situé à 15 mètres de la frontière. Ce dernier est tenu par un réfugié syrien qui a quitté les États-Unis pour venir s'installer au Canada après les événements de septembre 2001 et la montée du racisme anti-Arabes aux États-Unis. Les employés étaient donc sensibles à la cause des manifestants et les ont accueillis chaudement en leur offrant le repas.
Les membres de la NEFAC expliquent ainsi leur action: « Les frontières ne sont pas là pour notre sécurité. Elles ruinent des vies et tuent des gens! Les frontières ne sont en fait construites que pour les pauvres à qui le pays est presque inaccessible. Par contre, pour les élites étrangères, il est relativement facile d'entrer au Canada. Les frontières n'existent ni pour les riches ni pour les grandes compagnies multinationales. Alors que la rhétorique de la liberté devrait s'appliquer à tous, ce n'est qu'une minorité qui en bénéficie; la grande majorité étant victimes d'incalculables contrôles et autres formes de répression. Les immigrants, jugés comme "illégaux", vivent extrêmement mal ces contrôles. »
« Nous ne pouvons pas oublier que cette frontière, que les Minutemen essaient de protéger, est elle-même une arme coloniale. Près de Tiohtia'ke (Montréal), le 49e parallèle passe en plein milieu de la nation souveraine de Kanien'keh (la nation des Mohawks). Depuis presque trois cents ans, cette frontière a divisé des autochtones entre "Américains" et "Canadiens", et a cherché à nier l'unité de Kanien'kehaka (Mohawks), sur les deux côté de la frontière, dans un projet d'assimilation et d'anéantissement. »
Espérons que leurs efforts porteront leurs fruits.

Jean-Nicolas Paul

Le Monde libertaire #1419 du 8 au 14 décembre 2005
Ecrit par libertad, à 23:53 dans la rubrique "International".



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