-Accusé de terrorisme, le dissident Peng Ming a été condamné à la prison à vie. On se souvient que Peng Ming avait acquis une notoriété de "terroriste" en projetant d'utiliser une montgolfière pour déverser 2000 tracts sur la Place Tiananmen. Il avait réussi, après plus d'un an en camp de travail, à s'enfuir de Chine mais les autorités Birmanes l'avait arrêté sous prétexte d'un trafic de fausse monnaie. Echange de bons procédés entre polices : la Birmanie l'a livré aux autorités chinoises. D'après l'agence officielle Xinhua, Peng Ming aurait recruté des membres pour son organisation afin d'entreprendre des actions violentes telles que des assassinats et des enlèvements. Il est supposé avoir financé ses activités politiques grâce au trafic de fausse monnaie ainsi que 6 kidnappings qu'il aurait organisé en Chine entre 2002 et 2004.
-L'OMC à Hong
Kong à M-2 : le jour approche et l'inquiétude monte. Plus que deux mois avant
la réunion de l'OMC à Hong Kong, et dans la ville les préoccupations tournent,
selon une habitude désormais universelle, autour du sécuritaire. Les spectres
de Seattle ou de Gênes hantent la ville.
Cela fera bientôt 40 ans, depuis 1967 et les évènements liés à la révolution
culturelle chinoise, que la police locale n'a pas eu a gérer d'incidents,
autant dire que l'habitude s'est perdue. S'il arrive que des manifestations
très importantes, par le nombre, aient lieu à Hong Kong, elles sont toujours
pacifiques, et il suffit par exemple qu'un policier soit légèrement poussé ou
qu'un manifestant voit sa banderole confisquée pour que les journaux télévisés
et la presse annoncent en boucle que des troubles se sont produits lors de
telle ou telle manifestation. L'OMC tient une réunion importante à Hong Kong,
et il y aura de l'ironie puisque à 200
ou 300 mètres à peine du lieu des
réunions, se trouve une caserne de l'Armée Populaire de Libération de la Chine
"communiste", bref : l'organisation mondiale du commerce n'a rien à
craindre. On se souviendra qu'à l'époque de Seattle c'était cette même Chine
"communiste" qui avait protesté contre les perturbateurs
anti-capitalistes.
Il y a donc toute
l'ironie et l'absurdité des temps derrière cette réunion de l'OMC à Hong
Kong.
Il est toutefois
à noter que les autorités locales ont pris des décisions courageuses malgré
leurs angoisses sécuritaires, en effet les lieux de rassemblement qui ont été
accordés aux participants du contre sommet, à savoir un stade et un dock, se
situent tout près du sommet officiel. Environ
10 000 personnes seraient attendues. Par contre les parcours des manifestations
n'ont pas encore été fixés. Il semblerait par ailleurs qu'un effort certain
sera fait , probablement en coordination avec des services de police de nombreux pays, du coté de l'aéroport et des
autres points d'accès de la ville, et il n'est pas improbable que des visiteurs
à l'aspect "subversif" - et il en faut peu pour avoir l'air
"subversif" dans une ville comme Hong Kong - pourraient subir
quelques contretemps à l'arrivée.
Du coté
responsabilité, car il faut bien quelqu'un à blâmer en cas de problèmes, c'est
a une activiste locale, Elisabeth Tang, que revient la charge de la
coordination des divers groupes attendus pour le contre sommet.
-Wang Binyu a été
exécuté le 19 octobre. Venu de la campagne pour travailler à la ville, Wang
Binyu s'était retrouvé employé sur des chantiers de construction dans la région
de Ningxia. Ses patrons avaient, comme cela arrive si souvent en Chine, prit un
retard conséquent dans le versement de son salaire,et Wang Binyu avait alors
décidé de réclamer et s'était vu insulté en retour. Wang Binyu perdit alors son
sang froid et tua 4 personnes parmi ses anciens patrons et collègues de
travail. Le cas de Wang Binyu fit un peu de bruit en Chine car il était
symbolique du sort de ces millions de travailleurs venus des campagnes qui se
retrouvent traités comme des esclaves dans les villes, et dont on oublie
souvent de verser les salaires. Personne ne connait les chiffres réels, mais
rien que d'après l'agence officielle de presse Xinhua il y aurait environ 2
milliards d'Euros de salaires impayés à ces travailleurs venus des campagnes. D'autres
travailleurs dans le même cas que Wang Binyu choisissent pour leur part de se
suicider, souvent en se jetant du haut des immeubles en construction sur
lesquels ils travaillent afin d'attirer l'attention.
-Un forum Internet
sur l'éducation sexuelle crée et animé par madame Ai Xiaoming, professeur de
littérature à l'université de Zhongshan, a été fermé début Octobre par la
police de Canton. Il semble en effet que Ai Xiaoming, dans la rubrique
"défense des droits des femmes" de son forum, ait commis l'imprudence
de commenter un certain nombre d'événements tels que manifestations et
révoltes. Déjà le 26 Septembre elle avait été insultée et frappée dans un
village lors d'une visite à des victimes d'injustices.
-Les chinois ont
la possibilité de se plaindre. Le gouvernement central prétend généralement que
la plupart des problèmes viennent de
dysfonctionnements au niveau local. Suivant une tradition millénaire un
certains nombre de chinois décident parfois, confiants dans la bonne volonté
des autorités centrales, de monter à la capitale pour y exposer leurs
doléances. A Pékin le traitement des plaignants suit assez souvent le processus
suivant : dans un premier temps la police de Pékin remet le plaignant entre les
mains de la police du lieu dont le
plaignant est originaire, ensuite la police locale décide de la manière la plus
appropriée de répondre a ces quêteurs de justice, et cela peut aller de la
simple expulsion avec renvoi vers la province d'origine, jusqu'à des méthodes
plus énergiques tels que le passage à tabac ou encore, comme c'est parfois le
cas à Shanghai, un séjour logé-nourri-traité en hôpital psychiatrique.
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