L'En Dehors

Au-delà de ce symbole que nous attaquons de manière puérile et sauvage, c'est le cadre même de l'organisation quadrillée de nos vies, de nos actes et de nos pensées que nous souhaitons briser : le pouvoir n'a d'autre consistance que la force policière omniprésente, qu'elle ait ou non un uniforme, qu'elle soit ou non assermentée, dans la rue, dans les écoles, dans les collèges, dans les lycées, dans les universités, dans entre-prises, dans nos têtes. . . Par cet acte de sécession avec l'ordre établi, nous entendons ruiner salement sa vitrine rouennaise.

La rhétorique idéologique de l'UMP ne nous convainc pas plus que les mensonges de leurs prédécesseurs. Le gouvernement aspire uniquement à la construction d'un rapport au monde qui lui garantisse une dépendance totale des individus. De fait, il a tout intérêt à ce que les problèmes demeurent car lui seul peut alors apparaître comme l'instance salvatrice. Celle qui sait et peut décider de leur résolution par des spécialistes, des gestionnaires sociaux de l'individu et du système. Sa mainmise sur toutes les instances républicaines, législatives, judiciaires, sociales, culturelles, nous interroge non-seulement sur sa légitimité démocratique, mais également sur le bien-fondé d'un pouvoir représentatif qui visiblement ne représente que ses propres intérêts. Nous pensons que tenir de beaux discours, voter, manifester, ne sert malheureusement à rien. A la parole de persuasion nous préférons l'action, c'est pourquoi nous agirons encore et à nouveau en silence.

En allant recouvrir d'excrément -symbole d'un rejet viscéral- la vitrine de l'UMP, nous entendons leur adresser un premier avertissement.

Nous déféquons sur les trottoirs où se promènent les beaux principes et nous urinons dans les flûtes à champagne du nouvel empereur de l'UMP.