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L’expulsion difficile de l’Euskal Jai (Pampelune)

Lu sur Samizdat.net : "Les habitants et les commerçants de la vieille ville de Pampelune viennent de passer une semaine en état de siège. Les touristes et les pèlerins du Chemin de Compostelle qui ont approché ces jours-ci le coeur médiéval de la capitale de la Navarre n’ont pas pu non plus profiter de la tranquillité estivale de la paisible ville. Depuis lundi dernier, la police a commencé l’expulsion et la démolition du gaztetxe (local d’activités pour les jeunes) situé dans le fronton [terrain de pelote basque] presque centenaire Eskal Jai, dans la rue San Agustin. Les uns et les autres ont pâti en première ligne des violents affrontements entre jeunes et forces de l’ordre.

Les quatre jours d’expulsion de squatteurs et les troubles qui en ont découlé se sont soldés pour le moment par six blessés à divers degrés reçus à l’hôpital, l’arrestation de 60 personnes et le saccage de 50 containers d’ordures, parmi une longue série d’incidents.

Pendant toute la semaine, différents corps de la police ont surveillé les rues qui entourent l’ancien fronton expulsé. Le trafic est resté coupé. Les voisins ont dû montrer leurs documents d’identité pour pouvoir entrer et sortir de leurs maisons. Les commerçants ont eu beaucoup de difficultés à travailler. Les bars et les restaurants ont vu leur activité gênée par des dizaines de charges policières contre les barricades, et les squatteurs ont essayé plusieurs fois de revenir par les toits jusqu’au vieux fronton, dont les pelleteuses envoyées par la municipalité avaient commencé la démolition. Au cours du dernier assaut, hier, une altercation entre un policier municipal et un assaillant s’est conclue par une chute de deux mètres de ce dernier, sans qu’il ne souffre de blessures graves.

Lorsque les agents de police sont entrés lundi matin dans le gaztetxe, composé d’un fronton et d’un édifice voisin de trois étages, ils ont trouvé un espace fortement blindé. La municipalité et le gouvernement de Navarre affirment qu’il existe dans la région un noyau d’idéologues « professionnels » du squat qui pratiquent une méthode de « résistance à la volonté démocratique » de chacune des deux institutions. Leurs élus, de l’Union du Peuple de Navarre (UPN, la branche du PP en Navarre), indiquent que ce mouvement s’est déjà manifesté au printemps, lors de la difficile expulsion des villages d’Itoiz et Artozqui, qui allaient être noyés par un nouveau lac de barrage. Dans ces deux localités, des dizaines de jeunes se sont enfermés des jours durant, avant qu’on puisse les déloger.

Pampelune a vécu dans l’été 2002 une série d’incidents similaires, avec une succession de journées de troubles et d’arrestations, concernant le projet de la mairie de transformer la place du Castillo, le coeur de la ville.

Face aux critiques de l’opposition municipale (PS, IU [communistes], EA-PNV [nationalistes basques] et Aralar) quant au manque de dialogue et à la fermeté des méthodes de l’opération, la maire Yolanda Barcina a réitéré que l’expulsion avait été approuvée par une décision de justice et qu’elle avait été la seule manière de déloger les personnes qu’elle a défini comme « des squatteurs professionnels qui ont des antécédents en matière de désordres urbains et de résistance à l’autorité. » Seuls 16 des squatteurs détenus sont de Pampelune. Quatre sont étrangers et les autres viennent d’autres régions d’Espagne.

L’opposition entière a critiqué le début de la destruction d’un édifice datant de 1909 alors même qu’il y restait plusieurs jeunes, certains encore enfermés dans des bunkers dans la cave, suspendus aux murs extérieurs et à la structure métallique qui couvrait l’ancien terrain de pelote basque, ou encore aux bras insérés dans des tubes, eux-mêmes cimentés aux murs. Les portes et les fenêtres avaient été scellées à l’acier et au béton pour compliquer l’assaut policier.

L’IU a demandé que le ministre de l’Intérieur, José Antonio Alonso, explique au parlement les raisons de ce qu’il considère comme un acte policier disproportionné. L’entreprise propriétaire du fronton l’avait fermé en 1978. En 1994, il fut squatté par des jeunes qui depuis lors y avaient développé des activités sociales, culturelles et de loisirs, en se branchant illégalement sur les réseaux d’eau et d’électricité.

En juin dernier, la mairie a acheté le terrain pour 1,2 millions d’euros, avec l’idée de constuire un centre sportif pour les habitant-e-s du quartier. L’état ruineux de l’immeuble, les activités gastronomiques sans licence et les actes d’organismes liés à Batasuna [les soi-disant terroristes basques] fêtés dans le local ont amené la mairie à solliciter l’expulsion, en accord avec le jugement qui l’autorisait depuis le 12 Août. L’union de quartier de la vieille ville, Alde Zaharra, a soutenu les squatteurs, et les résidents des rues les plus proches ont fait de même par des caceroladas [manifestations sonores de casseroles et autres instruments de cuisine] de protestation contre la présence policière.

Toutes les personnes arrêtées ont été laissées en liberté en attendant le procès. La police les accuse d’usurpation, résistance et désobéissance grave, et dans certains cas d’attentat à l’autorité. Le conseiller général Juan Ramon Ràbade considère qu’il y a parmi les détenus des « idéologues de la bunkerisation«, qui ont organisé une résistance »parfaitement planifiée. »

Tout au long de la semaine, les rassemblements de soutien au squat ont dégénéré, plus de 50 containers ont été brûlés, des vitrines ont été cassées, des cocktails molotov, des pierres et des bouteilles ont été lancés sur la Police. L’expulsion semble avoir réactivé des scénarios de kale borroka que la ville n’avait plus connus depuis longtemps.

Des groupes masqués ont brûlé un guichet d’information touristique et ont attaqué un distributeur de billets de banque par des cocktails incendiaires. La police en est venue à tirer des balles en caoutchouc sur des véhicules qui klaxonnaient en faveur des squatteurs. Les agents de police ont empêché un assaut au siège de la société publique Pampelune Centre Historique, propriétaire du terrain qu’occupait le gaztetxe.

Article traduit de El Pais du vendredi 20 Août 2004

Source : https://squat.net

Ecrit par libertad, à 13:33 dans la rubrique "International".



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