Lu sur CMAQ : "La recherche complaisante fait référence aux études et aux rapports produits par des gens ayant un intérêt particulier à atteindre une conclusion prévue d’avance. Le féminisme politiquement correct est tristement notoire pour sa recherche complaisante et pour sa méthodologie médiocre qui accompagne si souvent un parti pris politique. La théorie est présentée comme un fait, les comptes-rendus anecdotiques comme des données solides. Ceux qui apportent des preuves contradictoires sont calomniés à travers des attaques ad hominem (contre la personne).
De telles « recherches » pourraient être rejetées comme étant sans valeur et sans pertinence si elles ne formaient pas la base de tant de politiques publiques. La diffamation féministe pourrait être disqualifiée comme une mauvaise plaisanterie si elle n'avait pas brisé la vie des gens. Dans l’état actuel des choses, le féminisme politiquement correct et les légendes urbaines qu'il crée font du mal à des gens innocents. Et on ne doit jamais l’ignorer.
En 1994, Christina Hoff Sommers a révélé des légendes urbaines que le féminisme a propagées à travers le public nord-américain dans son livre
Who Stole Feminism? How Women Have Betrayed Women (Qui a volé le féminisme ? Comment les femmes ont trahi les femmes). Des exemples de légendes urbaines féministes incluent :
* 150,000 femmes américaines meurent d'anorexie mentale chaque année. Sommers est remontée à la source de la statistique et a constaté que 150,000 personnes souffrent d'anorexie, avec une mortalité annuelle tournant autour de 100 personnes.
* La violence conjugale grimpe de 40 % le dimanche du Super Bowl. Quand elle a retrouvé la source, la « chercheuse » a refusé de vérifier ses données, prétextant que l'étude n'était pas « du domaine publique ».
* Une étude de March of Dimes
* a constaté que battre une femme durant sa grossesse était la principale cause de malformation à la naissance. Mais March of Dimes n'a fait aucune étude du genre et fut cité incorrectement.
De telles légendes urbaines sont utilisées dans une campagne de peur pour soutenir les demandes de lois et l’accroissement du financement au profit des femmes.
Pendant ce temps-là, ceux qui osent défier les découvertes politiquement correctes « d'études » approximatives ou inexistantes risquent d’être calomniés ou pire encore. Trois chercheurs pionniers de la violence conjugale - Murray Straus, Richard Gelles et Suzanne Steinmetz - ont dû affronter cette ruse du politiquement correct qui réduit au silence les dissidents. Ils ont mené une étude aujourd’hui modèle (1980), « Behind closed doors: Violence in American Families » (Derrière les portes closes : la violence dans les familles américaines), qui montrait que les hommes et les femmes amorcent la violence conjugale à un taux similaire, bien que les hommes subissent moins de blessures.
En conséquence de cette étude et de sa poursuite de la recherche, la carrière de Straus fut compromise par des attaques personnelles violentes, incluant une fausse rumeur qu'il était un batteur de femmes. Ainsi que le remarque Gelles, presque tous les chercheurs masculins ou auteurs qui ripostent aux légendes urbaines féministes sont taxés d’être des batteurs de femmes. Les chercheurs féminins ne s’en tire pas mieux. La famille de Steinmetz - incluant ses enfants – ont subi des menaces de violence physique, et une conférence à laquelle elle devait parler reçut un appel à la bombe.
À ce jour, la plupart des gens que je connais qui se prononcent avec un tant soit peu d’efficacité contre le féminisme politiquement correct sont calomniés et visés par l'intimidation. Assurément, je reçois ma part de diffamations étranges et de menaces. Pourtant, il est essentiel que ces stratégies de voyou ne permettent pas de réduire au silence la recherche valable et les opinions dissidentes.
Il est important pour les gens de regagner confiance dans la recherche objective, fondamentale pour l'établissement des faits. Les campagnes de peur ont été utilisées si abusivement par les avocats du politiquement correct que le syndrome de « Pierre et le loup » commencent à s’installer. La « recherche » imprécise et médiocre a été utilisée pour sonner l'alarme si souvent qu'un public cynique commence à ignorer les données valables. Qui peut les blâmer d’avoir cette réaction ?
Mais la recherche honnête est possible. Et les médias doivent cesser d’être complice des fausses alertes et de diffuser des inexactitudes. Même une attention superficielle aux règles du bon sens permettrait aux journalistes et aux reporters de filtrer les pires légendes qui se font passer pour des faits, au lieu de les transmettre aux auditeurs comme des « nouvelles ».
Quels sont certaines de ces règles du bon sens ? Les médias devraient ignorer, ou questionner rigoureusement n'importe quel rapport qui contient ou utilise :
* un langage fortement émotif ;
* des recommandations politiques spécifiques ou demandes de financement ;
* une approche « d'instantanéité » plutôt que des données sur plusieurs années ;
* des anomalies internes et non expliquées ou des contradictions ;
* Sans preuves empiriques en appui ;
* qui ne révèle pas ses paramètres, par exemple une marge d’erreur ;
* qui ne révèle pas l’affiliation pertinente des chercheurs ;
* qui repose sur un échantillonnage non représentatif ou petit ;
* qui n'essaye pas de vérifier les dires ;
* qui met l’emphase sur des faits anecdotiques ;
* qui ne vérifie pas indépendamment les propos des sujets.
De plus, les médias devraient arrêter de traiter les attaques personnelles et la calomnie comme s'ils étaient des contre-arguments. Quand les hommes qui questionnent les données des féministes sont pourfendus comme des batteurs de femmes, les journalistes devraient exiger la preuve incontestable de cette accusation criminelle. Quand les femmes qui critiquent se font menacer et calomnier, les journalistes devraient mettre en évidence la propension du féminisme à détruire des vies au lieu de s’occuper des arguments.
Si les médias prenaient ces premières mesures, peut-être alors le public regagnerait confiance dans un autre aspect essentiel du débat public. L'idée d'un désaccord honnête est possible entre gens qui se respectent, au lieu de ces séances de médisance qui passent pour du dialogue dans les talk-shows « brutaux ».
J'ai appris de Queen Silver, une femme qui était ma meilleure amie et une inspiration jusqu'à sa mort il y a quelques années, que le désaccord respectueux était possible. Nous n'étions pas d'accord sur presque tout en politique. Grâce à Queen, j'ai découvert que quelqu'un qui s'oppose diamétralement à moi sur des questions importantes pouvait avoir bon coeur et se soucier tout aussi bien que moi de la justice.
Une génération a été éduquée à croire que crier est débattre, que diffamer une personne est un argument et que la recherche valable n’existe pas. On ne doit pas permettre à cet héritage du politiquement correct de perdurer.
Wendy McElroy
* Le March of Dimes est une agence nationale américaine de santé, fondée en 1938 par le Président Roosevelt pour vaincre la poliomyélite.
à 10:19