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Proche-Orient. Philippe Luxereau : " Israël commet des crimes de guerre "

Lu sur L'Humanité : "Entretien avec Philippe Luxereau, responsable d’Israël et des territoires occupés pour la section française d’Amnesty International. Amnesty International vient de publier un rapport (www.amnesty.org) qui accuse Israël pour avoir détruit des milliers d’habitations palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, comme c’est le cas actuellement. Philippe Luxereau explique les motivations de son organisation

Sur quels éléments vous basez-vous pour accuser Israël de crimes de guerre ?

Philippe Luxereau. Essentiellement sur le droit international humanitaire. Il existe deux grands piliers, les traités internationaux, qui ont donné valeur légale à la Déclaration universelle des droits de l’homme, et le droit international humanitaire, en l’espèce la 4e convention de Genève de 1949 relative à la protection des populations civiles dans les situations de conflit. Ce n’est pas la première fois qu’Israël est accusé de crimes de guerre par Amnesty. Il l’a été aussi pour usage excessif de la force et homicides de civils au cours d’opérations armées. Dans la 4e convention de Genève, il est noté l’interdiction formelle pour une puissance occupante - ce qui est le cas d’Israël, bien qu’il s’en défende - de démolir les maisons et les biens appartenant à la population occupée, sauf nécessité militaire absolue. Ces démolitions sont une violation grave du droit humanitaire et il s’agit donc de crimes de guerre.

Quelle est la teneur, dans les grandes lignes, du rapport d’Amnesty International ?

Philippe Luxereau. La politique de démolition de maisons menée par Israël n’est pas récente, même si on en parle beaucoup maintenant. Depuis trois ans et demi, il y a eu environ trois mille maisons détruites dans les territoires occupés. En octobre 2003, il y a eu 130 maisons détruites en trois jours. Pendant la première quinzaine de mai, il y en aurait eu 191 de détruites. L’armée israélienne ne donne pas de chiffres. Mais il y a un recueil de données à partir d’associations, dont des associations israéliennes. L’UNRWA (l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) donne le chiffre de 2 150 maisons détruites en 2002-2003 dans la bande de Gaza et près de 600 en Cisjordanie pendant la même période. Il y a également destruction de très grandes surfaces de terres cultivables. Selon l’UNOCHA (l’office humanitaire de l’ONU), 10 % de la terre cultivable de la bande de Gaza a été détruite (et sûrement rendue impropre à la culture pour des années), de même que des centaines de puits, des pompes à eau, des dizaines de kilomètres de réseaux d’irrigation, sans compter des usines, des ateliers, des routes.

Le rapport note aussi que les femmes et les enfants sont particulièrement touchés par cette politique de destruction.

Philippe Luxereau. Tout le monde est touché. Plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens sont maintenant sans abri et souvent privés de moyens de subsistance. Et bien sûr, il y a beaucoup de femmes et d’enfants. Les femmes sont directement soumises à l’impact de ces destructions, parce que la maison est très importante pour la famille palestinienne, c’est là où règne la femme. Psychologiquement, c’est très dur. Et pour les enfants aussi : souvent ces destructions sont très violentes. Il n’y a aucun avertissement préalable, souvent ça se fait la nuit. Les gens ont un quart d’heure pour sortir, sans leurs affaires. Le rapport fait ainsi état d’un immeuble de sept étages à Naplouse. Au milieu de la nuit, les habitants (dont beaucoup d’enfants) ont dû sortir, vêtus comme ils dormaient, les soldats israéliens ont fait sauter les portes d’une école pour les y mettre, puis ils ont détruit l’immeuble. Il faut noter aussi que la plupart des victimes de ces démolitions sont parmi les plus démunis. À Rafah, c’est le camp de réfugiés. À Jénine, ça a été la même chose.

On ne peut pas ne pas penser à l’Irak et à l’attitude des forces d’occupation. Qu’en est-il de la situation pour les prisonniers palestiniens ?

Philippe Luxereau. Les prisonniers palestiniens sont divers. Certains sont inculpés, il y a plusieurs centaines de détenus administratifs, c’est-à-dire détenus pour des raisons de sécurité. Là, on est vraiment dans la politique sécuritaire, et même " préventive ", prônée par les États-Unis. Donc, pour des raisons de sécurité, on met des gens en détention sans limite de temps. Dans les prisons, il y a des mauvais traitements qui sont assimilés à la torture : privation de sommeil, isolement sensitif, immobilisation longue dans des positions douloureuses, utilisation des cagoules. Il y a pas mal de prisonniers politiques dans les prisons israéliennes.

Comment utiliser le rapport qu’Amnesty International vient de publier ?

Philippe Luxereau. C’est une enquête avec un rapport de faits relevés par Amnesty sur le terrain. C’est la confrontation des faits avec le droit international et aussi des recommandations. Celles-ci s’adressent en particuliers aux autorités israéliennes, mais pas seulement. C’est tout de même un rapport qui leur est adressé publiquement. Elles y répondront ou non. Ces recommandations vont de l’arrêt des destructions punitives à l’amendement des lois pour qu’il n’y ait pas de démolition sans notification préalable et possibilité de contestation. Nous recommandons également à l’Autorité palestinienne de tout faire pour empêcher d’attaquer les civils israéliens. Il y a également des recommandations à la communauté internationale, aux États, et particulièrement aux États-Unis, de mettre un terme aux ventes d’armes. Enfin, et c’est un peu nouveau, une recommandation à Caterpillar, la société américaine qui fournit à l’armée israélienne ses bulldozers utilisés non pas pour creuser des puits, mais pour détruire des maisons.

Entretien réalisé par Pierre Barbancey

Ecrit par libertad, à 15:44 dans la rubrique "International".



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