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Irak. Les commandos secrets de Donald Rumsfeld

Lu sur L'Humanité : "Le journaliste Seymour Hersh révèle dans le New Yorker la création d’unités spéciales de tortionnaires pour les prisons irakiennes. Une unité secrète du Pentagone, créée par Donald Rumsfeld, dirigeait la conduite des interrogatoires et des tortures en Irak. C’est une nouvelle révélation de Seymour Hersh, journaliste au New Yorker, qui avait déjà publié l’enquête du général Taguba et les premières photos de sévices sexuels infligés aux prisonniers d’Abou Gharib. Cette opération secrète, le programme d’accès spécial (Spécial Access Program), a un bureau dissimulé au Pentagone. Elle fonctionne à l’aide de codes qui autorisent et comptabilisent les résultats des méthodes dont le monde entier a pu être le témoin. Le SAP dispose de ses propres unités dans l’aviation, dans la marine et de réseaux dans la CIA et les autres services d’espionnage où ont été recrutés ses spécialistes. Les bourreaux ont carte blanche, et sont assurés d’être couverts, n’ayant ni identité connue, ni courrier ouvert, ni budget.

Selon un ancien responsable de la CIA interrogé par Seymour Hersh, " le président Bush avait été informé de l’existence du programme " dont seulement deux cents personnes ont connaissance. Le secrétaire d’Etat à la Défense, Donald Rumsfeld, et le chef d’état-major, le général Myers, " sont à l’origine de ce programme, dont on ne connaît que la partie émergée ".

Le sous-secrétaire d’État à la Défense, chargé des renseignements, Stephen Cambone, un fidèle de Rumsfeld, fervent partisan de la guerre en Irak, supervisait les activités de ces commandos de l’ombre. Il passe pour ne pas avoir caché son mépris envers la CIA pour ne pas avoir apporté les preuves que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive. Ce qui lui vaut une amitié certaines dans les rangs des professionnels qui commencent aujourd’hui à lever le voile sur la sale guerre. Sans doute aussi pour esquiver leurs responsabilités.

Cambone a pour adjoint le lieutenant général William G. Boykin, autre personnage controversé, selon Seymour Hersh, pour avoir à l’automne dernier, dans une église de l’Oregon, assimilé le monde musulman à Satan.

Le SAP avait été formé quelques mois après l’attentat contre le World Trade Center alors que l’armée américaine avait pour mission de traquer les chefs taliban. À cette époque, l’un d’eux aurait échappé à un bombardement, car il fallait l’autorisation de détruire une voiture civile inconnue, ce que refusa le conseiller juridique du Pentagone interrogé en ligne.

L’affaire mit Rumsfeld en colère et le SAP fut créé dans le plus grand secret pour court-circuiter tout ce qui pouvait sembler recourir à une consultation des conventions de Genève. Vint ensuite la création du camp de Guantanmo " et de centres secrets de détention dispersés dans le monde " où les prisonniers " étaient considérés comme des combattants illégaux " non assujettis au droit international.

Le commandant du camp de Guantanamo, le général Geoffrey Miller, fut envoyé en août 2003 pour accélérer la procédure des interrogatoires en expliquant aux militaires qui en étaient chargés " qu’il n’y avait pas de règles ". Les humiliations sexuelles étaient un des moyens recommandés par ces spécialistes ayant lu un essai sur la culture et la psychologie arabe (la Pensée arabe, de 1973), décrivant les tabous sexuels de la société musulmane, qui était devenu " la bible des néoconservateurs, à l’égard des Arabes " remarque un universitaire consulté par Seymour Hersh. Les photographies des actes humiliants servaient à menacer les prisonniers d’être utilisées auprès de leurs familles, de leurs amis, pour les déshonorer.

Les enquêteurs spéciaux n’opéraient pas tous en uniforme. La générale Janis Karpinski, qui était chargée à cette époque de la prison d’Abou Gharib, confie à Seymour Hersh qu’elle " pensait que la plupart des civils qui se trouvaient là étaient des interprètes ". Elle n’avait aucune idée, affirme-t-elle, de ce qu’ils faisaient réellement dans le système pénitentiaire.

Il fallait à tout prix obtenir des renseignements alors même que les expériences précédentes de la CIA avaient montré qu’aucune information fiable ne pouvait être obtenue sous la torture. Les spécialistes de l’agence décidèrent, selon le New Yorker, de prendre leur distance avec le SAP et l’un de leurs conseillers démissionna du SAP.

Ce serait le 13 janvier qu’un jeune policier en service à Abou Gharib a averti la division d’enquête criminelle de l’armée des tortures en fournissant un CD, avec des photos, qui fut communiqué trois jours plus tard à Rumsfeld. Lequel en informa le président Bush. Ils savaient qu’il n’allait plus être possible de dissimuler la vérité. Pourtant ils ont continué à nier, en prétendant, devant le Congrès, qu’il ne s’agissait que de quelques brebis égarées. Bien que les rapports de la Croix-Rouge internationale et de Human Right Watch aient signalé dès décembre que les sévices étaient banalisés dans les prisons sous contrôle américain.

L’informateur de Seymour Hersh lui a affirmé que " le SAP est encore en activité. Personne ne parlera. Ainsi seuls ceux qui vont être jugés sont des gens sans défense, les pauvres gosses qui sont au bout de la chaîne ".

La commission d’enquête du Congrès ira-t-elle jusqu’à l’autre bout de la chaîne ?

Jacques Coubard

Ecrit par libertad, à 12:34 dans la rubrique "International".



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