Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Liberté… et l’égalité, et la fraternité, bordel ?

Ouch, voilà qui s’appelle partir avec un handicap sévère. Un article dans un journal anarchiste qui semble démarrer par une apologie de la devise de la République, ça la fiche mal. Pour autant, liberté, égalité, fraternité, y a pas de droit de propriété sur ces trois mots, à ce qu’on sache. Ces valeurs appartiennent au patrimoine de l’humanité, si l’on peut dire. Pour peu que ladite humanité ne s’en tienne pas qu’à les affirmer, du moins. Mais aussi à les mettre en pratique. C’est un peu cela le problème, en fait. La République brandit ces trois mots comme un étendard, mais ils restent trop souvent lettres mortes, pour bien des catégories de la population. Liberté toute relative dans l’exercice du parlementarisme politicien, égalité plus que discutable au regard de la distribution des richesses… La fraternité, sincèrement, on en parle ? Pour un peu, on en sourirait de ce mot-là. Un peu gênés, certains ont même parfois pris le pli de le remplacer par le terme de « solidarité ». Fraternité, oui, ça renvoie à « frères »… et les sœurs dans tout ça, elles deviennent quoi ? La fraternité encombre un peu.


Pourtant… Pourtant, la fraternité, c’est d’abord le souci de l’autre, le devoir de prendre soin d’autrui comme s’il était ton propre frère, comme si elle était ta propre sœur. (Vous avez demandé Caïn ? Ne quittez pas, je vous le passe!) La liberté, c’est bien joli. Mais sans la fraternité, c’est juste la loi des plus forts qui survivent et qui sont autorisés à tout pour cela. Y compris piétiner les faibles. Les « forts », les « faibles » ? Dame ! Cela signifierait-il que l’égalité n’est qu’un leurre ? Une illusion ? Une caution de la bonne conscience ? Ne nous y trompons pas. L’égalité dont on parle, c’est l’égalité de droit, mais aussi l’égalité sociale. La liberté, c’est bien joli, mais sans l’égalité, c’est du flanc. La porte ouverte au paternalisme, les vannes lâchées de toutes les discriminations, inégalités de traitement, entre riches et pauvres… Le fin mot de l’histoire, le voilà. Y a pas de forts ni de faibles. Y a des riches et des pauvres. Et si on laisse faire – liberté – les riches restent toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres. Oh bien-sûr ! On peut continuer à faire s’extasier les gogos avec des « contes de fée », le petit gars parti de rien qui devient patron d’entreprise. Ou star du foot. Ou la gamine qui… Ascension sociale extraordinaire, preuve que quand on veut, on peut. En réalité, culte naïf de l’exception qui confirme la règle. Selon que vous naîtrez puissant ou misérable… Sans la fraternité, l’égalité c’est : « Démerde-toi, en principe, on a toutes et tous les mêmes chances au départ... » En principe.


Liberté, ou libertés, puisque le pluriel semble plus seyant cette saison en la matière. Qui parle de liberté sans égalité ni fraternité, il faut se méfier d’elle, il faut se méfier de lui. Parler de liberté, c’est à la portée du premier ou de la première imbécile venue. Osons le dire. La preuve, il suffit de voir qui brait « liberté(s) » à pleins poumons dans les manifs anti-pass ou anti-vax. C’est là que la confusion guette, où l’absence de culture politique se fait sentir (et ça schlingue) et où la misère en matière de connaissance scientifique ferait presque rigoler. Le vaccin contre le ridicule n’a pas encore été inventé. Heureusement, il ne tue pas, dit-on.


A juste titre, sans doute, on a fait de la vaccination, puis du pass sanitaire, une question politique. A juste titre car tout est politique. Tout, sans exception. On ne parle pas de la politique de partis, en l’occurrence. On parle des enjeux de la vie en communauté, des conséquences que cela a sur toutes et tous de défendre telle ou telle décision. Le problème, c’est de ne pas prendre les choses à l’envers. Et de ne pas tomber dans le panneau des stratégies politiciennes. Macron prend une décision. J’aime pas Macron. Donc par principe, je m’oppose à sa décision. Pavlovien, ou peu s’en faut. Du coup, on a droit à toutes les déclinaisons des slogans anti-macroniens, Macron, Macron, Macron. Comme si c’était Macron le problème ! Il fait partie du problème, certes. Mais pour nous, anarchistes, pas question d’en démordre : c’est l’État le problème. C’est le fait qu’il y ait un gouvernement, quel que soit son bord. C’est le fait que les décisions qui concernent chacune et chacun soient prises dans un hémicycle dysfonctionnel. Le problème, c’est le pouvoir. Le pouvoir confisqué, et non partagé. Le pouvoir est maudit s’il ne sert pas les intérêts de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Les anarchistes, plus catholiques que le Pape ? Plus Républicains que les Républicains ? Oui, n’est-ce pas, puisque ce qu’ils disent (liberté, égalité, fraternité), ils et elles se proposent de le faire.


Les éternels gogos qui défilent au nom de la liberté, des libertés, contre l’obligation vaccinale ou le pass sanitaire, en plus d’être des tanches en matière scientifique ou médicale (Si si, écoutez leurs arguments. On est au niveau de : « Moi quand je regarde l’horizon, je le vois bien que la Terre est plate ! Pourquoi on nous impose de croire qu’elle est ronde ? »), ces éternels et éternelles gogos, disions-nous, qui pleurnichent pour la liberté et contre la dictature, il convient de les plaindre. En réalité, ils et elles se sont détournées des « politicards », des « merdias officiels », et ne savent plus à quel saint se vouer. C’est un facteur d’anxiété et d’angoisse. Leur propension, du coup, à se tourner vers n’importe quel gourou, n’importe quel média alternatif, n’importe quelle experte ou expert autoproclamé, trouve un semblant d’explication. Ils et elles ne sont plus tout à plaindre, en revanche, au-delà de ce constat. Car on sait aussi bien que ce sont celles et ceux-là qui claironnent leur amour de la liberté qui s’aplatiront comme des carpettes le jour où émergera de la mêlée l’homme ou la femme providentielle qui mettra fin à toute forme d’exercice de la liberté. La vraie.


Christophe

Groupe Ici & Maintenant de la FA

Ecrit par libertad, à 11:27 dans la rubrique "Pour comprendre".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom