Exploitation. Grands crus amers pour les Sahraouis
Lu sur
l'Humanité : "À Bordeaux, des travailleurs immigrés floués par une société de travaux
viticoles luttent avec la CGT pour faire respecter leurs droits.
Bordeaux (Gironde), envoyé spécial. « Ce
contrat et ce salaire, c’est mon droit. Je n’ai peur de personne et
j’irai le chercher. » Dans sa tente de fortune sous le pont Saint-Jean
de Bordeaux, Hamada Dih explique comment, après dix-huit jours à
travailler dans les vignes du Pessac-Léognan, il se retrouve avec une
paie en liquide de seulement 200 euros. Et il n’est pas seul. Parmi les
quelque deux cents Sahraouis qui campent près de la Garonne, une
vingtaine déclarent avoir travaillé dans les châteaux des grands crus
bordelais sans qu’aucun contrat ne leur ait été proposé. « Cela fait un
an aujourd’hui que je suis ici », se souvient Hamada. En quittant le
camp de Tindouf, dans lequel il a toujours vécu et où l’attendent sa
femme et ses cinq enfants, il ne pensait certainement pas vivre de
nouveau sous une tente. Informés par des amis qu’une société embauchait
de nombreux ouvriers viticoles au moment des travaux dans les vignes,
lui et ses compagnons d’infortune ont posé leur baluchon à Bordeaux. Ils
ont alors rencontré Mohamed Karam, patron des sociétés Karagri et Les
Cépages, qui proposent des prestations aux propriétaires viticoles. Ces
derniers, plutôt que de signer autant de contrats qu’il y a de salariés,
n’ont plus qu’à régler une seule facture au prestataire en fonction de
la tâche effectuée.
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