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le blog flegmatique d'Anne Archet : "Mon grand-père, un brave type droit comme un piquet, aimait me taquiner
quand j’étais enfant. Un jour, alors que j’étais en visite chez lui et
que je prenais place à la table pour le repas, il m’a demandée: «As-tu
travaillé aujourd’hui?». Je n’avais que six ans, alors je lui ai
évidemment répondu que non. Il a alors enlevé mon assiette en me disant:
«Travaille pas, mange pas». Évidemment, ce n’était dans son esprit
qu’une blague sans conséquence, mais moi qui aimais tant les plats que
cuisinait ma grand-mère, j’ai fondu en larmes. Cette injonction m’a
semblé si cruelle, si injuste, que je n’arrivais pas à croire qu’un
homme que j’aimais puisse penser une telle chose, qu’on puisse refuser à
une gamine qui a faim de la nourriture sous prétexte qu’elle a passé sa
journée à jouer, alors que la marmite était pleine de bonne soupe et
qu’il y en avait de toute évidence assez pour tout le monde. Ma mère,
tout en me consolant, s’est un peu engueulée avec son paternel, en lui
demandant qu’est-ce qui lui avait passé par la tête pour me faire une
blague aussi idiote. Il a tout simplement répondu: «Il faudra bien un
jour qu’elle apprenne qu’on a rien pour rien dans la vie.»
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