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L'En Dehors


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Le Matin du 31 mai 1907 : Faux Monnayeurs
M. Matha, dont les déclarations parurent au juge insuffisantes, a été également mis en état d'arrestation Son remplaçant au « Libertaire » présente chaudement sa défense.

Nous avons, raconté hier de quelle façon la police de sûreté, après avoir découvert dans la banlieue nord un premier noyau de faux monnayeurs, fut amenée à arrêter quatre anarchistes surpris en flagrant lit, d'émission de fausse monnaie.

Nous avons dit également à la suite de quelles circonstances M. Hamard crut devoir perquisitionner aux bureaux du journal anarchiste Le Libertaire, 15, rue d'Orsel, et l'étrange découverte qu'il y fit.
C'est à la suite de cette découverte que M. Leydet, juge d'instruction, fit mander dans la soirée à son cabinet le rédacteur en chef du Libertaire, M. Matha. Celui-ci renouvela les déclarations qu'il avait faites déjà à M. Hamard, à savoir qu'il ignorait le contenu de la caisse trouvée dans la cour
du journal, que celle-ci avait été déposée par un individu dont il ignorait le nom.
Mais ces déclarations n'ont pas satisfait M. Leydet, qui a ordonné aussitôt l'arrestation de M. Matha.

Cette arrestation a produit un grand émoi dans les milieux libertaires.

Ceux-ci se défendent énergiquement de rien connaître de la bande de faux monnayeurs découverte par la police de sûreté.

                           La défense de M. Matha.

Nous avons vu hier au Libertaire un des principaux rédacteurs de ce journal, M. Georges Durupt, qui est venu remplacer momentanément M. Matha.

Notre rôle, nous a dit M. Durupt, n'est pas d'apprécier les actes des faux monnayeurs ni de prendre parti pour ou contre eux. Sans doute, nous le savons, certains libertaires prônent la fabrication de la fausse monnaie comme un moyen d'action directe. Mais ce n'est pas une raison pour englober tous les anarchistes dans une bande de faux monnayeurs, et pour conclure du particulier au général. Il paraît que certains des individus arrêtés se réclamaient de théories anarchistes. C'est possible. En tous les cas, je puis vous affirmer que, sauf Cibot, sur le compte de qui nous sommes fixés, nous ne connaissons aucun des autres, et, s'ils sont venus ici, nous ne
nous en souvenons point.

                               La caisse compromettante.

- Pourtant, la caisse découverte dans vos bureaux.

- La caisse !. Mais elle était au repos depuis le mois de janvier. Les clous qui en fixaient le couvercle étaient tout rouillés. Elle avait été apportée par un inconnu qui, nous ayant dit être chassé par son propriétaire, nous demandait de la lui garder quelques jours. Il nous avait affirmé qu'elle contenait des outils. Ainsi que Matha l'a claré au chef de la Sûreté, il arrive fréquemment que des passagers, gênés par un bagage trop encombrant, prient le directeur du Libertaire de le leur hospitaliser. Naturellement, il serait peu conforme aux idées libertaires de refuser un service aussi anodin. Matha est donc victime de sa trop grande complaisance, de sa bonne foi, et ceci ne suffit pas pour inculper un homme de fabrication ou de recel de fausse monnaie.

D'autre part, comment admettre que Matha ait eu l'enfantillage de laisser exposée il tous les regards une caisse aussi compromettante ? Matha n'est pas un enfant Il sait trop bien que le Libertaire est sous le coup de perquisitions permanentes.
Les affiches antimilitaristes, le 1er mai, tout ceci apportait autant de prétextes à perquisitions.

Mais alors pourquoi, lorsque le chef de la Sûreté lui désigna la caisse et lui demanda ce qu'était cela, Matha répondit-il que c'étaient des vieux numéros du Libertaire, des"bouillons"

Eh bien quoi d'extraordinaire ? La caisse saisie par M. Hamard était à peu près enterrée sous les Il bouillons ur. Matha ne voyait donc que ceux-ci lorsque M. Hamard désigna l'amoncellement, et il ne pouvait entrer dans son esprit de prétendre que la caisse contenait des "bouillons".

                              Mauvais moyen.

Enfin, un dernier point pour finir, termina M. Durupt. Matha, personnellement, a toujours dissuadé les compagnons de se livrer à la fabrication de la fausse monnaie.
Il estime que ce n'est pas un moyen de propagande anarchiste, et que les risques à courir sont disproportionnés aux bénéfices hypothétiques. Non, l'inculpation ouverte contre Matha ne tient pas debout, et nous avons la certitude qu'au Palais on s'en rendra rapidement compte.

Telles furent les déclarations du remplaçant de M. Matha au Libertaire.

M. Leydet a chargé hier M. Forest, expert à la Monnaie, d'examiner les fausses pièces saisies, dans le but d'établir la date de leur fabrication.

M. Matha a choisi comme défenseur M. Willm.

Ecrit par libertad, à 21:44 dans la rubrique "Histoire de l'anarchisme".



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