Lu sur
Libération : "La plupart d’entre nous entrent dans un couple avec la même nonchalance
que dans un jardin public ou dans un ascenseur. On y bouge, on ressent
et on attend presque les mêmes choses que tout le monde. Certains aiment
leur partenaire très fort, d’autres moins. Souvent, on se lasse au bout
d’un certain temps, et on recommence l’opération avec un autre. Et ceux
qui croient y trouver des extases uniques sont rassurés lorsqu’ils
découvrent qu’ils éprouvent, à quelques mots près, les mêmes émotions
que leurs voisins de palier. Bref, ceux qui aiment la création et
l’expérimentation, les aventures fortes et les vrais défis les cherchent
ailleurs, le couple étant une structure favorable pour se confronter
aux risques de telles entreprises pour les chanceux, et ennuyeuse pour
les malheureux. C’est pourquoi les
Lettres à Nora de James
Joyce, publiées en poche (1), est un livre si singulier. Prenant à
rebours nos pratiques pantouflardes, Joyce introduit dans le couple tant
d’inquiétude et d’absolu que l’on sort de la lecture de ces lettres au
mieux humilié, au pire déséquilibré.
Lire la suite
ici