Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Le jour des femmes est arrivé.
Lu sur Oulala.net : "Depuis des siècles, dans toutes les sociétés hiérarchisées, la plupart des femmes ont vécu soumises à l'autorité des mâles, pères, frères, maris ou autres.C'est que, mères, elles sont les matrices de la reproduction de l'homme en tant qu'être vivant, et leur soumission, greffée sur cette nécessité, constitue alors la cellule reproductrice des relations autoritaires, caractéristiques des organisations sociales pyramidales. Certes, par le jeu de miroirs des divisions internes à ces structures, la femme détient à son tour une partie de l'autorité dans certains domaines, variables selon les cultures, mais le fondement de toute autorité se trouve dans le rapport de soumission qui fait coïncider la reproduction biologique avec la reproduction des relations de pouvoir. C'est pourquoi le phallus, qui n'a biologiquement aucun moyen de blesser ou d'en imposer à quiconque, est devenu symboliquement sceptre, crosse, sabre ou goupillon, tous emblèmes d'autorité d'un maître sur ses esclaves (avoir de l'autorité de dit alors métaphoriquement « en avoir au cul »).

Comme tout mouvement dit de « libération », celui des femmes peut s'orienter sur deux voies différentes, également possibles, et divergentes : 1) changer le mode de distribution des rôles entre dominateurs et dominés (prendre le pouvoir), ou bien 2) créer les situations rendant impossibles les rapports de domination (abolir le pouvoir). Le premier objectif est celui dit de la parité, qui vise à instaurer entre les humains un système de compétition et de domination ne dépendant pas des sexes (ou des races, selon la perspective dite « politiquement correcte » et sa stratégie dite de « discrimination positive »). L'autre objectif est celui de la liberté, généralisée à toutes les entreprises humaines, dans un système social d'où seraient absents les rapports de compétition et de domination.

Ces deux courants, l'un paritaire et l'autre libertaire, ont parcouru, depuis leur apparition, les divers mouvements de libération des femmes (et, à leur suite, ceux de libération des homosexuels). La différence entre ces deux tendances est de taille. D'un côté, elle renforce les mécanismes d'inégalité et d'injustice. D'un autre, elle vise l'harmonie sociale, selon des principes d'égalité et de justice.

On se souvient de cette blague idiote, rapportant la visite d'un infirme au bras coupé à une source miraculeuse. Ayant supplié la divinité de « faire que ses deux bras soient pareils », il s'est retrouvé manchot. Ainsi les féministes qui revendiquent le même pouvoir que les mâles participent-elles, en confirmant la logique de la domination, à l'asservissement de l'humanité sous toutes ses faces. Les monstres d'Etat comme Catherine de Russie, Victoria, Margaret Thatcher et consoeurs, font équilibre aux Napoléon, Hitler, Staline, Bush et confrères.

La promotion de la femme à l'intérieur d'un système de domination est pour celui-ci le meilleur des arguments publicitaires. Le nombre de femmes chefs d'entreprise, par exemple, permet de dédouaner la fonction patronale de ses connotations seigneuriales. Rien de tel qu'une femme d'affaires pour redorer le blason de l'affairisme en général. Bientôt, on verra des femmes politiques porter les mêmes uniformes cravatés que leurs homologues masculins. La logique de la parité aura atteint son sommet d'absurdité quand il y aura autant de femmes que d'hommes chez les fascistes, les tortionnaires ou les serial killers.

Pendant longtemps, l'Eglise de Rome n'a pas reconnu aux femmes le privilège d'avoir une « âme ». Mais cela ne les empêchait pas d'avoir du coeur, de la douceur, de l'affection, et de la beauté. Il n'est pas sûr qu'elles aient collectivement gagné à l'acquisition d'une âme, car promues ainsi dans les rangs des fidèles, elles sont entrées dans la spirale des obligations religieuses et des servitudes associées. Nombre d'entre elles ne sont pas pliées aux nouvelles règles, et ont brûlé sur les bûchers que la barbare Eglise dressait sur les places publiques pour éliminer physiquement comme sorcières ou hérétiques celles et ceux qui osaient vouloir vivre selon des principes de liberté.

Dans un premier temps, la soumission de l'épouse à l'époux avait trouvé dans la parole de Dieu les mêmes justifications que la soumission des sujets au prince. Le droit divin servait de cause à toutes les manifestations de l'autorité. Puis est venu le temps de l'abolition des privilèges aristocratiques et leur remplacement par les mérites de l'argent. La raison profane du plus fort s'est substituée aux raisons sacrées d'être le plus fort. Ce n'est plus la volonté divine, mais les effets rationnels de la « sélection naturelle », qui justifient désormais l'inégalité pratique entre des hommes, par ailleurs reconnus théoriquement comme « libres et égaux ». Cette théorie de type darwinien, affirmant « que le meilleur gagne » (ou le plus adapté, ce qui revient au même), signifie qu'on accorde aux puissants le mérite d'avoir gagné et, partant, d'être les plus méritants. Quand la preuve qu'on est bon réside dans la réussite, ceux qui sont au sommet n'ont plus besoin de la bénédiction du ciel pour s'affirmer meilleurs que tous les autres. L'excellence ne descend plus d'en haut, mais surgit de la terre pour auréoler le front des propriétaires. De ce fait, la nécessité naturelle de la compétition justifie toutes les injustices. Sa publicité occupe alors les écrans de la propagande moderne, sous forme de matchs sportifs, de films de guerre, de concours en tout genre et de discours. Il faut persuader les gens qu'aucune autre société n'est possible que celle où le pauvre (le faible) est « libre » d'être l'employé du riche (le fort). La cellule de base de ce faux choix reste la famille patriarcale, où la femme et les enfants (les faibles) doivent obéissance au père (le fort). Ainsi les structures héritées de l'ordre religieux servent-elles les objectifs des maîtres de l'économie.

Le respect de l'autre, sans quoi l'humanité n'est qu'un vain mot, est fondamentalement le respect pour la femme. Car l'homme s'humilie en humiliant celle sans qui l'humanité ne serait pas. C'est d'ailleurs en traitant de « femme » son ennemi mâle que le macho lui signifie son mépris, montrant par là son peu d'estime pour les femmes et, partant, pour l'humanité en général. Rien d'étonnant à ce que de tels êtres soient célébrés par les médias comme des exemples de virilité (vaillant guerrier, flic de choc, justicier impitoyable, etc.) et appelés à défendre l'ordre contre les rébellions qui les menacent. La misogynie, soeur jumelle de la discipline, est la vertu première des armées (seule La Madelon est acceptée dans l'espace guerrier des « poilus »).

La femme soumise est au coeur de la servilité. Son humiliation est la matrice par où se reproduit l'exploitation de l'homme par l'homme, déshonneur essentiel qui bafoue le sens de l'humain. C'est pour cela que les sociétés hiérarchisées, où des minorités exploitent à leur profit des majorités de gens asservis, ont toujours imposé comme vertu cardinale l'obéissance de la femme. Grâce à cette soumission peuvent en effet être engendrées toutes les autres formes d'asservissement, notamment celui de l'enfant.
L'humiliation de la femme est le motif de base sur quoi se brodent toutes les injustices.

Le respect de l'autorité, qui fait de l'obéissance une vertu, impose à tous l'absence de respect pour les individus, à commencer par la femme. C'est pourquoi l'insoumission, autrement appelée rébellion, est dans les sociétés autoritaires et inégalitaires le crime par excellence. Que les puissants laissent à quelques femmes une part du pouvoir ne changera jamais la logique du système de la domination. L'humiliation partagée est le sort des couples modernes qui, ayant opté pour la parité des charges dans l'exercice des fonctions, doivent avec ensemble plier la nuque devant leurs employeurs communs.

Mais on constate que, malgré les promesses publicitaires des employeurs et les louanges adressées aux femmes qui ont croqué la pomme de la domination, il en est peu parmi elles pour se bousculer aux postes de pouvoir qui leur sont proposés. Certes, peu d'emplois valent qu'on se batte pour les remplir. Devenir caissière dans un supermarché, contrôleuse de bus ou fliquette, n'offre pas assez de satisfactions pour rendre attractive la « libération par le travail ». Quand l'esclave domestique du mari devient esclave salariée de son patron, il lui faudrait un maximum d'aveuglement pour croire qu'elle y gagne en dignité. De fait, la plupart des femmes au travail ne s'y sentent pas plus libres que leurs collègues masculins. Seules quelques-unes, qui compensent leur manque de phallus, symbole sexuel de la domination, par un excès de plaisir à participer au pouvoir, montrent à qui veut les croire le visage satisfait de leur émancipation. Leur joie de porter les insignes de fonctions jadis réservées aux hommes devrait porter écrite sur son front l'inscription : Arbeit macht frei. C'est sans doute pour cela que la journée du 8 mars a toujours été la plus officiellement célébrée dans les sociétés les plus totalitaires, staliniennes ou nationalistes. N'importe quelle dictature sait aujourd'hui présenter au monde un parlement élu et un ministère de la condition féminine.

Mais je préfère évoquer la beauté de ces femmes superbes pour qui la lutte de libération n'a jamais été un combat promotionnel, mais participe de cette universelle pulsion vers la liberté qui caractérise, mieux que les guerres menées par les puissants et les victoires commerciales des marchands, l'histoire humaine. Ces femmes insoumises portent haut l'étendard de la liberté, ensemble avec les filles et les fils rebelles, en vue de la construction d'un monde égalitaire et fraternel. C'est pourquoi tous les hommes ont vocation à être des femmes, « ni putes, ni soumises », mais aussi ni proxénètes, ni instruments de soumission.

Paul Castella"
Ecrit par libertad, à 17:05 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  Anonyme
15-03-03
à 18:58

Femmes et (ou) hommes: mêmes luttes émancipatrices de ce vieux monde aliénant.

Merci,Paul CASTELLA, pour ce superbe article adressé à toutes les femmes et à tous les hommes (gros-maigre, grand-petit, valide-handicapé, peau acnéique-bonne santé épidermique...) luttant contre l'eugénisme social, politique, économique, culturel.... et (ou) luttant pour une société humaine véritablement tolérante, juste, respectueuse de l'autre et (ou) de soi. Je te salue bien bas.PENELOPE
Répondre à ce commentaire

  ImpasseSud
17-03-03
à 11:28

Re: Femmes et (ou) hommes: mêmes luttes émancipatrices de ce vieux monde aliénant.

Pénélope, tout à fait d'accord avec toi, et merci d'avoir trouvé les mots pour le dire
Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom