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L'En Dehors


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« Salope, va, c’est bien ! »
Lu sur Chiche : "C’est ce que m’écrit un jour un copain à la lecture de je ne sais plus quel « exploit » vaguement sexuel dont je ne me souviens plus. Plus tard la une d’un magazine attrape mon attention dans la rue : « Votre copine est-elle vicieuse ? Si oui, gardez-là ! » [1].Pour être comme il faut, bien dans ses pompes, il faut être une « salope ». Pour plaire à son jules, il faut être « vicieuse ». Deux mots qui dans un contexte sexuel peuvent aider à irriguer une queue et exciter monsieur, mais qui renvoient quand même un peu à des notions négatives, non ?
Notre vie sexuelle, à nous les filles, est ainsi soumise à une double pression : être bonne, aimer la queue, tout en sachant que ces deux « qualités » peuvent être mises à défaut, retournées comme un gant, et devenir des insultes.

Une injonction paradoxale
Une autre copain, pro-féministe, m’aide à mettre un nom bien connu sur ce constat : « l’injonction paradoxale ». Être à la fois « libérée » [2] sexuellement, se sentir bien dans sa peau, aimer le sexe… mais il faut rester une fille sérieuse qui rougirait devant une queue en érection.
C’est la vieille division des femmes : maman ou putain… sauf qu’aujourd’hui il faut être les deux à la fois ! Jouer avec les identités, passer de l’une à l’autre, sans s’y laisser enfermer. Un vrai numéro d’équilibriste !

Un dosage parfait
Être sexy, s’habiller mini pour offrir un joli spectacle et se sentir désirable, et en même temps ne pas ressembler à une pute.
Se montrer ouverte aux aventures amoureuses, mais ne pas avoir l’air trop disponible pour ne pas subir la drague lourde/l’agression.
Ressembler aux filles des magazines alors qu’on sait bien qu’elles se feraient agresser ou violer dans n’importe quel milieu qui ne serait pas surprotégé.
L’injonction paradoxale est un désagrément certain pour les filles des centres-villes à qui l’on fait des remarques quand elles sont jolies… et quand elles ne le sont pas assez. Mais c’est une pression parfois tragique pour les nanas des banlieues qui disent s’attifer en jogging pour en pas être la prochaine victime d’un viol collectif.

Répondre aux remarques de ceux qui nous voudraient plus comme ci et moins comme ça, ignorer les injonctions (parfois relayées par les autres femmes) sur notre corps, notre apparence, notre comportement, n’est pas facile, mais c’est par ces petites révoltes que passe la reconquête de notre liberté.

Aude Vidal

[1] Max, juin 2002

[2] voir le texte « Après la révolution » pour les guillemets"
Ecrit par libertad, à 23:56 dans la rubrique "Le privé est politique".

Commentaires :

  Anonyme
11-03-03
à 18:55

Si je ne m'abuse "l'injonction paradoxale", qui se dit aussi "double contrainte" est issue d'une théorie américaine fondée par Gregory Bates, un systémicien.
Je ne suis pas très calé sur cette question, mais il me semble que la la systémique s'interesse aux relations au sein d'un système. Pour penser ce problème, je pense qu'il faut prendre en compte ce qui se joue entre femmes et hommes (je généralise exprès mais si c'est abusif).
Il existe en réponse un fantasme masculin de la domination et de la concurence pour la possession entre hommes. Nous (les hommes) ne sommes pas assurés de tenir "notre" femme.
C'est cette volonté de puissance qui nous fait envisager les relations ainsi.
Notons que cette posture est très certainement inconfortable : il n'existe aucune guarantie pour cette possession si ce n'est de, sans cesse, toujours y revenir, toujours contrôler.

De cette souffrance il est plus économique de destructurer sa "chose". Car il faut bien convenir que ce tu nommes est une chosification : comment s'appartenir si on est sans cesse défini d'une façon paradoxale. Bateson y voyait une cause de la schizophrénie chez la perssone soumise à cette double contrainte (notons que pour que cela réussise il faut y ajouter une relation de dépendance comme celle d'un parent et son enfant dans nos sociétés).

Accepter sa vulnérabilité, son besoin de l'autre, d'un autre qui ne soit ni une garantie de son pouvoir, ni un modèle, me paraît être une sortie de cet enfermement.

Malheureusement notre société valorise le pouvoir.

Nous sommes tous responsables de cette situation, nous seuls pouvons la changer.
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