Lu sur
La feuille charbinoise :
Mollie Steimer est une personnalité peu connue et pourtant fort
intéressante du mouvement anarchiste. Elle a eu une destinée hors du
commun, ayant dû changer à plusieurs reprises de pays d’adoption et
testé aussi bien les geôles capitalistes que celles de la Russie
soviétique. Cet oubli de la mémoire collective, que je vais essayer de
« réparer » un peu, est sans doute lié au fait qu’elle n’a jamais été
une théoricienne, mais plutôt une femme d’action, totalement investie
dans les luttes quotidiennes, en particulier dans la solidarité avec les
victimes de la répression de tous bords… Une « indignée » avant l’heure
puisque le terme est à la mode ! Nul doute qu’elle aurait fait partie
de la fraction la plus radicale du mouvement OWS (Occupy Wall Street) !
Mollie Steiner est née le 21 novembre 1897 à Dunaevtsky en Ukraine. Elle
émigre aux Etats-Unis en 1912, avec l’ensemble de sa famille, et
s’installe à New York. Elle trouve du travail dans une fabrique de
vêtements et se lance, très jeune (15 ans) et avec des convictions
solides, dans la lutte syndicale. Elle découvre les livres de
Kropotkine, Bakounine et Emma Goldman et adhère très rapidement aux
idées anarchistes largement répandues dans le milieu ouvrier auquel elle
appartient. En 1917 elle participe à la création du groupe Frayhayt,
rassemblant une douzaine de militants anarchistes juifs installés à New
York. Les membres du groupe partagent un grand appartement dans le
quartier de Harlem et organisent de nombreuses réunions militantes à
cette adresse. Ils font l’objet d’une surveillance active de la part de
la police US. Ils publient un journal clandestin, écrit en yddish et
intitulé « the storm ».
Lire la suite
ici