1953, réforme des retraites : quand les fonctionnaires défendent leurs acquis et leur statut…et gagnent.
Depuis l’éviction des ministres communistes en 1947, les gouvernements successifs s’ingénient à trouver des remèdes au déficit chronique des finances publiques. L’instabilité gouvernementale ne permet à aucun président de conseil d’aller au bout de leur logique. Arrivé au pouvoir le 8 janvier 1953, René Mayer1, Radical-socialiste, devient président du Conseil après la chute du gouvernement Antoine Pinay2. Mayer tient quelques mois et son ministère tombe sur une demande de pouvoirs spéciaux en matière financière. Après une crise ministérielle d’une durée de 36 jours, le vendredi 26 juin 1953, Joseph Laniel3 obtient l’investiture de l’Assemblée par 398 voix contre 206. Le 11 juillet, cette dernière accorde les pouvoirs spéciaux (autorisation de légiférer par décrets) à son gouvernement, donnant ainsi à l’équipe gouvernementale toute latitude de reculer les limites d’âge pour obtenir la retraite, d’amender la Sécurité sociale, de revoir les règles de l’avancement des personnels civils et militaires, de « réviser » les industries nationalisées.4