Lu sur Prochoix : "Suite à la connaissance que nous avons eu de nouvelles violences faites aux femmes travaillant à Hassi-Messaoud en Algérie, nous vous retransmettons ce mail à envoyer de toute urgence.

Par ailleurs, nous avons fait savoir aux associations qui ont retransmis l’information que nous aimerions faire plus, et proposé un rassemblement à l’ambassade d’Algérie, et, si possible, devant tous les consulats en France.

Une réunion des associations de femmes en Algérie étant prévu ce dimanche, nous attendons de leurs nouvelles afin, si possible, de se mobiliser le même jour qu’elles, partout où cela sera possible, avec toutes les associations qui le voudront.

Lettre à envoyer par courrier ou par mail à :

Madame Rashida Manjoo, Rapporteure spéciale sur les violences faites aux femmes , OHCHR-UNO, 8-14 Avenue de la Paix, 1211 Geneva 10, Switzerland , mail : vaw@ohchr.org

Madame,

Je tiens à vous alerter des faits extrêmement graves qui ont lieu actuellement dans la ville de Hassi-Messaoud, base pétrolière du sud algérien.

Depuis plus de 2 mois, des femmes, venues des 4 coins du pays afin de subvenir au besoins de leurs familles travaillant dans les bases pétrolifères, se font agresser régulièrement la nuit. Elle sont violées, torturées, brulées vives. Leurs maisons sont saccagées et pillées par des hommes armés de gourdins, de haches, de couteaux, leurs têtes encagoulées ou même, à visages découverts. La plupart du temps, les femmes ont beau hurler, aucun voisin ne leur vient en aide. Lorsqu’elles se rendent au commissariat, elles doivent supplier pour que leurs plaintes soient enregistrées par des policiers méprisants. Ces crimes ne sont jamais poursuivis en justice.

Nous savons aussi que des meurtres ont eu lieu. Il y a une dizaine de jours une femme a été brûlée vive et se trouve actuellement dans le coma à l’hôpital de Ouargla.

Dans la nuit du dimanche 12 avril, les agressions ont redoublé. Les femmes que nous avons eu au téléphone parlent d’un imam qui aurait incité les hommes à passer à l’acte.

Ces crimes sont la conséquence directe de la tragédie du 13 juillet 2001 dont il est important de rappeler les faits : plus d’une centaine de femmes furent violées, torturées et enterrées vivantes par 400 à 500 hommes. Sur cette foule ayant commis ce pogrom, seuls vingt-neuf hommes ont été accusés. De ce nombre, 3 hommes seulement ont réellement purgé des peines. Les autres ont été condamnés par contumace ou encore, innocentés !

Aujourd’hui, dans cette atmosphère où l’impunité fait loi, les femmes sauvagement agressées ne savent plus vers qui se tourner. Devant la non assistance des pouvoirs publics, nous vous prions d’intervenir de toute urgence auprès du gouvernement algérien afin qu’il assure la sécurité et l’assistance légitimes de toutes ces citoyennes algériennes.

Veuillez agréer, Madame la Rapporteure spéciale, l’expression de nos sentiments les meilleurs

SIGNATURE

Marche Mondiale des Femmes, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris Tel 01 44 62 12 04, 06 80 63 95 25 site : www.mmf-france.fr ; www.mmf2010.info