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Lu sur Increvables anarchistes : "Criminaliser les mouvements sociaux. Bleus, Blancs ou Rouges, c'est un grand classique des gouvernements. C'est le cas de la France du XIX siècle, mais aussi des autres pays européens. Des bolchévics aux néo-staliniens, en URSS (du "bandit anarchiste Makhno", aux "déviants" des années 1980), les Etats-Unis avec l'assassinat de Sacco & Vanzetti,...
Dans l'Europe de l'après Mai 68 l'ensemble des gourvernements pratiquent à la fois la "stratégie de tension" (Italie 1969 197...), l'assassinat légal (Allemagne) ou les lois anti-casseurs en France.
Aujourd'hui, les nouvelles lois dite LSQ (gouvernement Jospin) ou LSI (gouvernement Raffarin) de la France socialiste et Chiraciste de l'an 2000 ont une fonction précise :
Moins un gouvernnement est capable de résoudre les problèmes sociaux, plus il a besoin de trouver des boucs émmissaires (les pauvres, les juifs, les étrangers,...), plus il fait voter des lois pour criminaliser l'opposition sociale.
En France à la fin du XIXè siècle, le pouvoir vit dans la peur d'une nouvelle "Commune". Très présent dans les organisations syndicales (CGT et Bourses du travail) anarchistes et révolutionnaires sont au cœur des luttes sociales.
Le congrès anarchiste de Londres préconise la "propagande par le fait". Les premières actions des camarades vont faire entrer le mouvement anarchiste dans un cycle maintenant bien connu :
"Provocation - répression - manifestation ".
Le pouvoir afin d'effrayer la petite bourgeoisie et une partie du peuple n'a alors de cesse de "criminaliser" les militant-e-s qui le combattent : entre 1892 et 1894, l'assemblée vote les lois anti-anarchistes ou lois scélérates.
En 1893 - 1894, crier "Vive Ravachol" ; "Vive Vaillant" ou plus simplement "Vive l'anarchie" est donc passible purement et simplement d'un à cinq ans de prison ! Pour éviter que les procès ne servent de tribune aux accusés, la reproduction des débats dans la presse est interdite ! Toute propagande anarchiste était assimilée à du terrorisme (y compris par la diffusion de chansons).
Dans le même temps, la photographie s'est industrialisée.
Sous l'impulsion d'Alphonse Bertillon, la police constitue un fichier spécifique dédié aux anarchistes. Il sera dupliqué en plusieurs exemplaires afin que chaque grandes villes en possède un.
Entre 1893 et 1894, plusieurs centaines de camarades anarchistes seront ainsi photographiés et fichés.
Des connus : S. Faure, E. Pouget, M. Luce, Malatesta, Ravachol, Jean Grave,... mais surtout des hommes et des femmes aujourd'hui inconnu-e-s : français-es- ; Italien-e-s, Belges, Espagnol-e-s,...
Les visages tuméfiés de certains nous montrent que déjà à l'époque, les escaliers des commissariats étaient glissants !
Voici une partie des notes et des photos de la police :
Alfred Barreyre (30 ans) arrêté le 2 07 1894 | Caroline Herman, couturière arrêtée le 21 03 94 | |
Alphonse Biais, tourneur arrêté le 2 07 1894 | Augustin Dupuis, forgeron arrêté le 3 07 1894 | |
Emile Henry le premier fiché | Ravachol comdamné le 27 04 1892 | Emile Pouget, publiciste arrêté le 26 04 1892 |
Maximilien Luce peintre dessinateur, arrêté le 06 07 1894 | Georges Mocquet 17 ans tapissier, arrêté le 6 01 1894 | Pellaz Perronne cuisinière, née en savoie, arrêtée le 8 03 1894 |
La fiche de Louise Michel au retour de sa déportation de Nouvelle Calédonie. | ||
Zanini Marie, cuisinière, italienne réfugiée | Pioger Louise, giletière, arrêtée le 8 03 94 | Petitcolin Henri, vernisseur, arrêté le 2 07 94 |
Autres articles :
Bagnards anarchistes ; Les lois scélérates ; 1892-1913 Anarchisme et banditisme ;
Anarchisme et banditisme (articles de Malatesta) ; Déviance et punition en société anarchiste ;
les Temps Nouveaux ; Zo d'Axa ; La chanson anarchiste avant 1914 ;
le Père Peinard : hebdomadaire et almanach anarchiste ; Propos sur le sabotage (E. Pouget) ;
La Mistoufe hebdomadaire communiste anarchiste dijonais ; Histoire des bourses du Travail ;
le syndicalisme révolutionnaire face à l'Etat (1895-1914) ;
A lire :
Paul Roussenq, la bagnard de St Gilles (éditions du Monde libertaire) ;
Moi, Clément Duval : bagnard et anarchiste ; Les bandits tragiques (Bernard Thomas) ;
Travailleur de la Nuit, Marius Alexandre Jacob ; Les vies de Marius Alexandre Jacob (Bernard Thomas) ; Eugène Dieudonné (éditions du Monde libertaire