L'En Dehors

C’est pourtant vrai que c’est important d’être bien équipé…Pelé (meilleur footballeur de tous les temps pour les ignares et les fraîchement débarqués de la planète Mars, qui ont pourtant grâce à un louable esprit d’intégration déjà découvert «　En dehors　») a joué durant toute son enfance et même son adolescence, avec une boîte de conserve ou une boule de tissu comme ballon, matériel qui ne peut pas franchement être estampillé «　bonne qualité　».

Dans un registre différent, mais dans lequel «　la course à l’armement　» a lieu autant au moins que dans le sport, Charlie Parker pris par une espèce de tocade à un moment de sa courte mais étincelante carrière, taillait lui même ses anches (qui sont l’âme et la source du son des saxes (mais aussi des clarinettes, des hautbois, des bassons, et aussi des harmonicas et des accordéons…mais bref)) lui-même. Autant dire qu’il jouait avec une languette de roseau qui tenait plus du bâton de sucette que de ce que l’on fabrique aujourd’hui, avec des machine hyper précises et que l’on appelle «　anches　».

Et pour en finir tout court, mais aussi avec la musique et les saxophonistes, Coleman Hawkins le père du saxophone ténor quand il est venu faire le bœuf au hot-club de Lyon a emprunté un sax dont les clés tenaient grâce à des élastiques (et ce n’est pas une image!) son contrebassiste s’emparant lui d’un instrument qui traînait par là et dont les cordes devaient être à 5 bons centimètres du manche en bas de celui-ci (les instrumentistes à cordes me comprennent)! Inutile de préciser qu’ils ont comme on dit mis «　tout le monde d’accord　» en jouant toute la nuit comme des dieux.

Des exemples comme ça j’en ai trois palettes à la cave, quand tu veux j’te les sors.

Alors d’où elle vient te putain de phrase qui m’a servi de titre, tant il est vrai que comme la rumeur , la connerie si elle est injustifiable peut au mois être explicable.

1) Des marchands évidemment. Dans une société comme la notre pour travailler, ils ont inventé et popularisé cette phrase. S’ils laissaient entendre que l’on peut par exemple skier et se faire plaisir avec du matos qui vient d’une poubelle (celle d’un grand magasin de sport …vous voyez vraiment pas…) ou d’une brocante où il a coûté 5 euros comme mes filles ma compagne et moi le faisons…C’est leur ruine! Remarquons également que ce matos qui coûte maintenant un prix ridicule était considéré par les mêmes vendeurs (ou leurs pères spirituels…) comme le top il y a 20 ans!

La technologie aurait-elle donc tant évolué en si peu de temps? Non, pas dans le domaine du ski en tout cas! D’ailleurs, à vue d’pif en 20 ou 30 ans., vu que pour le ski y peuvent pas nous faire le plan du microprocesseur qui　 «　je vous l’assure messieurs, dames rend l’ancien modèle totalement obsolète　», ils nous ont 3 ou 4 fois le coup d’la «　nouvelle glisse　».

On a eu de mémoire, en gros, p’têt pas tout à fait dans l’ordre

-le ski compact( années 70? plus court, plus large),

-le mono -ski (80 en gros? Qui comme son lointain cousin le kini (mono) est seul…si seul) )

-Le surf évidemment qui je le rappelle est fait pour une neige poudreuse qui n’existe pratiquement pas dans les stations où vont quatre-vingt dix neuf pour cent des gens puisque les pistes y sont damées,

Et le dernier née, la dernière «　révolution　» (quand même des fois m.d.r!) avec passage au journal de 20 heures de la télé d’état lors de l‘arrivée de ce concept révolutionnaire (faut qu‘j‘me méfie, j‘commence à parler comme eux!): le ski parabolique.

En attendant quoi? Le ski rond? La glisse sur le cul( non ça c‘est pas bon on peut pas en vendre, tout le monde l‘a expérimenté à ses débuts en plus y a rien à vendre un cul tout le monde (ou presque!) en a un!)? Ou avec une plume au même endroit (j‘te dis pas quand tu tombes!)?

Les marchands ont donc de bonnes vieilles raisons de bons gros vieux commerçants bien craignos mais au moins cohérentes et logiques.

Ce qui reste plus obscur c’est pourquoi d’autres disent la même chose.

2) «　Les cons qui répètent sans réfléchir　»(attention pléonasme!) et ceux là …Putain, j’aurais du commencer par eux tellement y sont nombreux (sauf que si tu commences par «　les cons qui répètent　» vu qu’t’a pas encore dit quoi... ça marche pas trop)

Y répète aussi pour d’autres raisons…

En général y se sont déjà fait arnaquer et l’arnaque c’est comme le malheur: plus t’es nombreux, moins c’est lourd à porter. Aussi parce que comme ça, y justifie à leurs propres yeux un achat complètement compulsif, qui n’est que l’acquisition d’un doudou (un ski d’piste comme doudou? Y va bientôt falloir craquer aussi du pognon en chirurgie esthétique! C’est bon, ça fait encore marcher le commerce!), qui momentanément rendra leur vie moins moche!

3) Les journalistes plus ou moins spécialisés: eux c’est clair y sont achetés. Bien sûr sauf à de rares exceptions pas avec des sous, du genre monsieur Adidas qui file en douce des billets de 500 euros aux mecs de Stade 2, non c’est pas ça…Ils sont simplement employés (au sens premier du terme)par les fabricants pour, par l’intermédiaire du très haut niveau qui fait baver d’envie Josiane et Robert, que le matos soit vendu au plus grand nombre pour que ce beau système consumériste tourne rond (décidément c’que j’peux être drôle aujourd’hui, moi!).

4) Terminons l’énumération…(l’enfoiré qui a pensé «　c’est pas trop tôt«　, si j’le chope…Quand j’pense le temps et l’énergie que j’passe à vous expliquer comment fonctionne le monde plutôt que d’aller jouer à la coinche sur internet…moi, j’m’en fous je sais déjà comment y marche le monde…c’est pour vous!) par les obsédés du centième, les nœuds-nœuds de la perf, les zinzins du «　Bon point　» olympique (la médaille j’crois qu’ça s’appelle), ceux à qui en fait s’adresse ce matos élitiste et qui sont les seuls à pouvoir exploiter les progrès (réels mais infimes à l’échelle du charlot moyen!) du dit équipement.

Eux aussi ont tout intérêt à c’que monsieur tout le monde achète à un matos haut de gamme à des marques dont-ils ne sont plus que les VRP de luxe. Achat de monsieur tout le monde, qui permettra de financer des labos de recherche qui mettront au point le matériel ultra sophistiqué indispensable à la victoire du champion-VRP au niveau mondial.

Pourtant, il y a eu les Ethiopiens qui couraient (et gagnaient!) pieds nus (quel scandale, j’espère que depuis c’est interdit!) dans toutes les grandes compétitions internationales (imaginez d’ailleurs la timbale décrochée par le vendeur de pompes de sport qui aurait réussi à les persuader d’enfiler leur chaussures…combien d’années de salaire d’un paysan Ethiopien? Vertige…).

A l’opposé, proies faciles et victime de la mode, les ados de nos banlieues pensent que celui qui est rapide l’est parce qu’il a «　les chaussures qui vont vite　»(authentique).

On pourrait pas, une fois au moins, montrer à ces marchands qu’on est moins cons qu’ils croient?