L'En Dehors

Mais bref, trève de farfelues digressions anatomiques: une idée m’a traversé. «　Laquelle? Laquelle?　» hurle la cohorte de mes disciples avide d’accéder à la révélation promise.

Alors voila, j’accouche, j’avoue, je me mets à table. Je m’suis dit «　Cette course (je parle du Tour de France … c’est dans le titre… si vous suivez pas on va jamais y arriver!) c’est quand même tout un bazar pour pas grand- chose. Je m’explique. L’idée de base, c’est de savoir qui arrive à rouler le plus vite sur son vélo (arrêtez-moi si j’me trompe), pour ça il faut pédaler (en tout cas sur mon biclou c’est comme ça) , pour aller plus vite il faut pédaler plus fort que les autres (ça m’paraît clair), pour pédaler plus fort il faut plus se doper (c’est l’évidence même), donc CQFD: Le Tour de France est en fait un concours d’ingestion de substances plus ou moins comestibles , comparables à ceux du plus gros mangeur de boudin, de tripes ou de pieds de cochon. On a simplement remplacé les fleurons de la gastronomie française précités par des stéroïdes anabolisants, de l’EPO ou des corticoïdes qu’il faut réussir à avaler sans être malade ( «　sans être malade　»tout de suite, le mignon p’tit cancer des testicules à la soixantaine ça vaut pas, t’façon à c’t’âge là, tu vauds plus rien sur un vélo, tout l’monde s’en fout!).

«　C’est injuste, c’est faux, «　Le Tour　» (comme disent les vrais aficionados, oubliant au passage et entre autres celui d’Espagne et celui d’Italie), c’est pas comme le concours du plus gros mangeur de boudins!　» entends- je dire par mes contradicteurs les plus obtus. C’est vrai, c’est pas pareil, y a même une grosse différence: c’est qu’y a les messieurs de la lutte anti-dopage qui corsent le jeu: il faut prendre le plus de came possible …sans qu’ça s’voit! C’est vachement dur! Est-ce qu’on vérifie la propreté des serviettes des mangeurs de boudin? Il y aurait sans doute là aussi des choses pas très claires à découvrir…

Alors moi, je propose deux trucs à le fédération internationale de cyclisme:

1) De fusionner avec celle des mangeurs de boudin, quand on a autant de points communs autant se regrouper on gagnera plein de temps et donc de sous en gestion et en administration.

2) On arrête le Tour de France tel qu’il se pratique. De toute façon ça intéresse plus que ma mère parce qu’elle voit le temps dans les régions traversées. On lui enverra les relevés de températures par fax d’un Tour virtuel…ça f’ra pareil. On renvoie Yvette Horner à la maison et tous ces véhicules polluants au garage.

A la place, on assoit les coureurs avec tout ce dont-ils ont besoin pour s’éclater: les cachetons, les gélules, les piquouses, les patchs, tout, tout, tout, à volonté, payés par le budget «　vélos　» dont on n’aura plus besoin (des vélos pas du budget , ça coûte la peau du cul ces produits…).

Là, à un top chrono, (faudra bien penser à ne pas licencier tous les chronométreurs, eux y s’ront encore un peu utiles), les mecs auront le droit de se défoncer à mort pendant le temps que durait une étape (y faut garder un peu le vocabulaire du vélo pour que, dans des siècles , les gens se rappellent que c’était une course «　à bicyclette　»). A la fin le monsieur du contrôle anti-dopage il arrive et il fait pisser tout le monde dans le bocal (c’est pour ça que ce brillantissime exposé à pour sous-titre «　Propositions pour un sport plus propre　», avec ma formule, pas encore entérinée par la Fédération internationale de cyclisme, j’en conviens) tout le monde sera contrôlé).

Alors là les contrôlés positifs, attention, ça rigole pas: exclusion immédiate (ça, ça change pas). Les autres c’est aussi comme maintenant, c’est çui qu’ a pris le plus de came qu’a gagné l’étape.

Alors, j’entends d’ici la voix de ceux qui re fusent tout progrès, toute innovation, des réactionnaires de tous bords en un mot: ce sera moins spectaculaire , y aura plus les chutes (vous trouvez pas suspect vous toutes les gaufres qu’ils prennent? Ma fille, à 5 ans, elle tombe moins qu’eux! S’ils savent pas faire de vélo y z’avaient qu’à prendre natation comme sport, au moins tu tombes dans l’eau, tu t’fais moins mal!),, y aura plus les klaxons qui font Babalabalabalabala, y aura plus de course quoi!

Eh bien moi je dis: oui, c’est vrai, ces objections sont acceptables, mais je répondrais et concluerais qu’il faut savoir ce que l’on désire et que si on veut à l’avenir un sport plus propre, il faudra savoir faire des concessions.