Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Sommet climatique de Copenhague : 1,200 limousines, 140 avions privés et des en-cas au caviar
--> Par Andrew Gilligan - Publié dans le 'Daily Telegraph' : 10:55PM GMT 05 Dec 2009
Dans une journée ordinaire, Majken Friss Jorgensen, la PDG de la société qui loue le plus grand nombre de limousines à Copenhague, affirme n'avoir qu'une douzaine de véhicules sur la route. Durant le « sommet qui va sauver le monde » qui s'ouvre demain, il y en aura 200.

« On pensait qu'ils n'utiliseraient pas beaucoup de voitures, puisqu'il s'agit d'un réunion sur le climat » dit-elle. « Mais il semble bien que quelqu'un a consulté les prévisions météo, la semaine dernière. »

Mme Jorgensen affirme que, entre elle-même et ses concurrents, le total des limousines louées pour la semaine prochaine va passer le cap des 1200. Rien que les français ont téléphoné jeudi dernier et en ont commandé 42. « Il n'y a pas assez de limousines dans le pays pour répondre à la demande » continue-t-elle. On a dû en faire venir de plusieurs centaines de kms, de l'Allemagne et de la Suède. »

Et combien de voitures électriques ou hybrides dans le tas ? « Cinq » dit-t-elle. « Le gouvernement a bien quelques voitures à carburant alternatif, mais les autres seront à essence ou au diesel. On n'a pas de véhicules hybrides au Danemark, malheureusement, à cause des taxes exorbitantes qui les grèvent. C'est très absurde, mais typiquement danois. »

A l'aéroport, on attend jusqu'à 140 jets supplémentaires rien que pendant la période de pointe, à ce point au-delà des capacités que des avions devront aller se garer aux aéroports régionaux – ou en Suède – en attendant de récupérer leurs passagers VIP pour leur retour.

En plus des 15000 délégués et fonctionnaires, des 5000 journalistes et des 98 chefs d'état, la capitale danoise aura l'insigne honneur d'accueillir Leonardo DiCaprio, Daryl Hannah, Helena Christensen, l'archevêque Desmond Tutu et le Prince Charles. Un sénateur républicain US, Jim Inhofe, arrive en jet à la tête d'une « équipe de la vérité » récusant le changement climatique. Les plus grands hôtels – tous réservés à 750 Euros la nuit – préparent les menus de réunion climatique à base de coquille st Jacques, de foie gras et de canapés au caviar (tout cela assurément très durable).

A l'autre extrémité du spectre politique, les trottoirs ont commencé à se remplir de manifestants de toute l'Europe, un peu moins policés. Dans la célèbre commune anarchiste de la ville de Christania, ce matin, parmi les vendeurs de joints et les murs couverts de graffitis, ils ont commencé leur « réunion climatique des gens d'en bas », complète avec une « yourte des conteurs » et un « enterrement du jour » pour des idées aussi « réchauffantes » et corrompues que la « croissance économique ».

Le gouvernement danois s'est montré rusé en dépensant un millions de couronnes (environ 140000 Euros) à monter le KlimaForum pour les contestataires, une « conférence parallèle » dans le magnifique centre sportif de DGI-byen. On espère ainsi, admettent les fonctionnaires, qu'ils dépenseront leur énergie juvénile sur les murs d'escalade, dans les piscines dernier cri et les pistes de bowling. Mais, à tout hasard, le Danemark s'est fait livrer son premier canon à eau – pour le nom duquel un quotidien a organisé un concours – et s'est accordé des pouvoirs policiers extraordinaires. Les autorités ont exhibé avec fierté leur nouvelle prison temporaire : 360 cages dans une brasserie abandonnée, pouvant contenir 4000 détenus.

Et, comme on est en Scandinavie, même les prostituées contribuent au bien être de la planète. Vexé qu'un dépliant de la commune enjoigne les délégués « à se montrer durables, de ne pas acheter du sexe », le syndicat local des travailleur/se/s du sexe – elles/ils sont syndiqué/e/s ici – a annoncé que tous les 1400 délégués auront droit à une relation gratuite sur présentation de leur carte de délégué. Le terme 'carbon dating' prend ici un sens complètement différent ('date' peut signifier à la fois sortir avec, 'fréquenter', et dater, comme on date les fossiles au carbone : NDT)

Au moins, le sexe restera neutre en termes de CO2. D'après les organisateurs, la conférence de 11 jours, si on inclut le voyage des participants, produira un total de 41000 tonnes « d'équivalent gaz carbonique », à peu près le même montant pour la même période qu'une ville de la taille de Middlesborough (150.000 hab. - en France : un peu plus que la ville de Tours)

On pourrait être tenté, à ce point, de dénigrer toute l'entreprise comme un cirque ridicule. Beaucoup de participants n'ont pas besoin d'être là. Et, bien loin de « sauver le monde », les principaux chefs d'état sont déjà d'accord que cette conférence n'aboutira à aucun traité compulsif, et l'on n'aura à la fin qu'un simple communiqué d'intention.

Au lieu de réductions rapides et modestes des émissions de carbone – par exemple 2 pour cent par an, dès l'année prochaine – pour lesquelles ils pourraient être tenus comptables, les politiciens se rallieront autour de cibles fantastiques telles que 80% d'ici à 2050, quand très peu de ces dirigeants seront encore en vie ou, à tout le moins, au pouvoir.

Même s'ils s'engageaient sur quelque chose de précis, les expériences passées nous montrent qu'en fait les participants ne se montreraient pas liés par leurs promesses. La plupart des pays - sauf la Grande Bretagne – sont loin d'honorer les garanties, légères pourtant, qu'ils avaient données au dernier grand sommet sur le climat, à Kyoto.

Mais les délégués se rencontrent sous un spectre : pour la première fois, ce n'est pas seulement la méthode, mais l'objet complet de la question du changement climatique qui est mis en doute. Des courriels ont été divulgués qui montrent des savants de premier plan en train de conspirer pour trafiquer les données susceptibles d'affaiblir leur cause. Ces courriels renforcent maintenant le camp des sceptiques. L'Australie a voté contre les lois de lutte contre le changement climatique. L'exhortation inhabituellement effrénée du secrétaire d'état (GB) Ed Miliband à propos des « saboteurs » de la question du changement de climat correspond bien aux craintes réelles du gouvernement (GB) de voir se dissiper la dynamique actuelle qui entretient leur cause.

A Copenhague, on pouvait aussi distinguer une humeur plus modeste chez certains délégués. « Si ça ne marche pas, ce sera à cause de notre présomption » dit Simron Jit Singh, de l'Institut de l'écologie sociale. « parce que nous sommes ici, en train de discuter avec des gens qui sont probablement d'accord entre eux, nous pouvons ne pas assimiler la remise en question de nos opposants. Nous avons l'impression que nous sommes les bons, les chevaliers sans reproches, et qu'ils sont les méchants. »

Comme le suggère M. Singh, la question la plus importante n'est pas de savoir si les avocats de la cause climatique ont raison quant aux faits – ils ont probablement raison – mais s'ils ont bien présenté leur cas. Les prédictions apocalyptiques et l'intégrisme religieux de certains activistes – des enterrements simulés de la croissance économique et des trucs de ce genre – peuvent conduire à une certaine hostilité, et cela pourrait expliquer pourquoi le grand public ne semble pas partager les préoccupations de ceux qui vont se retrouver à Copenhague cette semaine.

D'une façon assez perspicace, M. Miliband a dit qu'il était essentiel de donner aux gens une vision positive d'un avenir où l'émission de carbone serait limitée. « Si Martin Luther King avait dit : 'j'ai fait un cauchemar', les gens ne l'auraient pas suivi ».

Durant les deux semaines qui viennent, la vision positive peut ne pas ressortir de la rhétorique échauffée du centre de conférence, mais de Copenhague même A part les limousines, c'est une ville pleine de bicyclettes, bourrée de vieux bâtiments reconditionnés, bien isolés, qui semble incarner les plaisirs civilisés de la vie dans un minimum de gaz carbonique, sans le puritanisme tant chéri par les Verts britanniques.

Et à l'intérieur du centre, tout n'apparaît pas aussi négatif. Même la ruée soudaine pour les limousines peut ne pas être un si mauvais signe. Cela veut dire qu'il y a des gens importants, et signifier qu'il sentent que quelque chose pourrait être en train de se passer ici.

Les USA, qui ont rejeté Kyoto, sont maintenant dans le bain, peut être trop mollement selon la plupart des délégués. La décision du président Obama de prolonger son séjour à Copenhague peut annoncer une forme d'accord entre l'Amérique et la Chine : ce qui est indispensable pour toute action mondiale effective, et c'est quelque chose qui pourrait représenter une « victoire » dans les discussions.

Le « vent » déplacé cette semaine sera considérable, toute la procédure certainement risible, mais il serait prématuré de considérer déjà cette conférence comme un échec.

Original sur :

http://www.telegraph.co.uk/earth/copenhagen-climate-change-confe/6736517/Copenhagen-climate-summit-1200-limos-140-private-planes-and-caviar-wedges.html

Traduction par Borogove

 

 

 

 

Ecrit par libertad, à 20:27 dans la rubrique "Ecologie".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom