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Ne courrez plus vers l'effondrement. L'impossible et l'impensable vont se rencontrer !
Ce texte écrit par le groupe " Critica Radical " à Fortaleza au Brésil, est proche de l'institut de philosophie de la praxis de la ville. Il développe une critique radicale et renouvelée du capitalisme au sein du courant de la " critique de la valeur/critique du travail ", à la suite de penseurs comme Moishe Postone, Anselm Jappe, Robert Kurz, Norbert Trenkle, Jean-Marie Vincent, et des groupes allemands Krisis et Exit ! Le travail tel que nous le connaissons (et pas seulement le salariat, le travail collectivisé aussi comme le statut d'auto-entrepreneur, etc.) n'a rien de naturel et de transhistorique, il a un double aspects, il est à la fois et au même moment un travail concret individuel qui produit une valeur d'usage, mais il est aussi une médiation sociale entre les individus au travers des produits qu'ils fabriquent. Car le travail en lui-même est devenu un moyen, une connectivité sociale : il est un moyen dans sa dépense abstraite de se rapporter à l'ensemble des produits fabriqués par d'autres.

Il est donc du " travail abstrait " mutilé de toute ses caractéristiques concrètes. Je travaille pour acheter des produits que d'autres auront fabriqués. Le travail est une alors automédiation sociale qui crée une forme sociale d'interdépendance entre les individus historiquement spécifique au capitalisme, il est aussi une forme spécifique de richesse sociale que l'on ne connaissait pas avant (la valeur, au travers de sa détermination temporelle), mais aussi une forme de domination abstraite et impersonnelle, la domination d'un fétichisme réel produit par des abstractions réelles. Le seul sujet dans ce système social et historique ne sont pas les humains (ni les bourgeois, ni les capitalistes, ni le prolétariat, qui ne sont les supports de leurs propres rapports sociaux autonomisés et qui circulent dans leur dos pour faire face à eux comme une domination qui se présente comme naturelle), mais le sujet automate du rapport social du capital, c'est-à-dire la valorisation de la valeur, où le seul but est de faire de l'argent comme le poirier fait des poires. Mais la reproduction sociale de ce monde et de son sujet automate, connaît en son sein une contradiction fondamentale : le fondement de ce système qu'est la valeur se trouve en contradiction avec les effets de son propre développement, ce qui augure une théorie de la crise fondamentale du capitalisme dont l'effondrement de l'URSS n'a été que la première étape. C'est à cette compréhension du capitalisme qu'appelle le texte qui suit.  

NE COUREZ PLUS VERS
    L’EFFONDREMENT



L’impensable et l’impossible vont se rencontrer !



Un homme se tourmentait quand il voyait son ombre et il était de mauvaise humeur quand il remarquait ses traces. Un jour, il décida de s’en débarrasser. Il se leva et s’est mis à courir pour se libérer tant de l’une que de l’autre.


Mais l’ombre l’accompagnait toujours et, quand il posait le pied sur sol pour marcher, ses traces apparaissaient. D’après lui, son erreur était due au fait qu’il ne courait pas comme il fallait. Donc, il s’est mis à courir à toute vitesse et sans s’arrêter.


Un savant apprit l’histoire de homme et décida de l’aider. Le savant s’arrêta pour réfléchir et il découvrit une façon de mettre fin à la souffrance de l'homme. Mais quand il lui rendit visite, il apprit que l’homme avait succombé tandis qu’il courait. Le savant avait pensé qu’une chose, qui semblait impensable, constituait une réponse pour l’homme. Il suffisait qu’il s’abrite à l’ombre pour que la sienne disparaisse et qu’il s’arrête pour que ses traces ne se forment plus.


Des ombres et des traces menacent l’humanité et la planète. Elles annoncent que les êtres humains sont face à une crise sans précédent dans leur histoire. En pleine troisième révolution industrielle, le capitalisme, grâce à la microélectronique, rend pour la première fois le travail obsolète. En rendant obsolète le travail, il rend obsolète la société capitaliste elle-même avec ses fondements.


Voyons : le but de la production moderne est de transformer l’argent en plus d’argent. Cela n’est possible que parce que, dans le capitalisme, l’argent est l’incarnation du travail. À l'époque de son développement, des usines avec plus de 30 000 travailleurs ont surgi. Et cela a eu lieu parce que dans le capitalisme, le fondement du système consiste dans la valorisation de l’argent qui surgit comme une forme de richesse constituée par la dépense de travail humain direct, ayant à la base le temps de travail. En cela réside le coeur du système, la valorisation de la valeur, la valorisation de l’argent. Tous les obstacles qui se sont dressés face à ce but, y compris les obstacles révolutionnaires, ont été battus par la dynamique, par l’expansion et par l’implantation du capitalisme. Aujourd’hui, la production dépend moins du temps de travail et de la quantité de travail employé et beaucoup plus de machines fort sophistiquées et performantes – créées par la science et la technologie – dans la production. Comme on le sait, le capital ne peut pas supprimer totalement le travail vivant du processus de production de la marchandise. En fin de compte, de ce travail il extrait le surtravail et le profit. Mais, étant donné qu’il faut augmenter la productivité, en raison de la concurrence, le temps de travail demeure de plus en plus réduit.


Face à cet immense amas de travail mort, le travail vivant reste réduit au seul maintien et à la seule supervision de la machinerie technico-scientifique. L’augmentation continue de la productivité du travail atteint un tel niveau que la valeur nouvelle ajoutée à chaque unité de produit est tellement insignifiante et mesquine que la mesure par le biais de la valeur est devenue insoutenable. Par conséquent, ni le travail ni même le temps de travail ne sont plus les conditions principales de la production. Le travail commence à cesser d’être la source principale de la richesse et le temps de travail sa mesure. L’humanité se trouve donc confrontée à la suppression de la poule aux oeufs en or du capital, le travail.


 L’échange du travail vivant contre du travail objectivé se présente, alors, comme le dernier moment du développement actuel du rapport de valeur, de la production basée sur la valeur. Nous sommes en face d’une révolution qui change profondément le sens du rapport social, de la richesse, du temps et du travail. La limite historique du capitalisme apparaît.


La tentative de dépasser cette impasse par le biais de la spéculation boursière, c’est-à-dire l’argent produisant de l’argent, aiguise énormément la crise actuelle et dévoile les proportions ainsi que les conséquences de l’effondrement mondial. Des ordinateurs très sophistiqués, les nouveaux médias et les technologies de communication, des bulles spéculatives avec plus de 400 trillions de dollars dans les marchés boursier et immobilier n’arrivent plus à cacher cette réalité. La société solide de l'argent court de plus en plus pour se décomposer dans les airs. En outre, le travail, par ses racines, est aussi masculin, blanc et occidental. À cela s'attache une dépréciation des femmes. Tous les moments de la reproduction sociale séparés du travail leur ont été imposés. Ce qui revient à dire que le capitalisme ne peut pas être compris seulement comme la connexion entre ses formes catégorielles, mais aussi et toujours comme un processus de dissociation. Au code de la discipline au travail s'est aussi rattachée une dépréciation des personnes non blanches. Elles sont sensées être insoumises à la raison moderne. Par ailleurs, les crises internes du système sont constamment attribuées à un pouvoir étranger, extérieur. En ce sens, ce qui est arrivé aux juifs dans l'histoire européenne est tout à fait exemplaire.


En raison de cela, depuis les Lumières, le machisme, le sexisme, le racisme et l'anti-sémitisme étaient transmis avec la positivation du travail qui était à la base et faisait partie de la substance du processus de valorisation de la valeur, de l'argent. Si ce rapport essentiel a été surmonté, Il reste à surmonter la société elle-même, ainsi que les catégories sur lesquelles se fonde le capitalisme ; de cette manière, son dépassement s'impose ainsi que celui du machisme, du sexisme, du racisme et de l'anti-sémitisme.


Ainsi, il n'y a plus de retour possible aux Lumières, aux mythes de la révolution bourgeoise, à État des travailleurs, à une pré-modernité idéalisée, au romantisme agraire, etc.. En plus de cela, tous les mouvements sociaux, qu’ils soient de guérilla, révolutionnaires, politiques, de gestion de la crise, syndicales, paysans, ainsi bien que culturels, artistiques, étudiants, religieux, écologiques, féministes, des ONG's ET altermondialistes, etc, — qui ont fait partie de l'histoire de l'ascension et de la mise en place du système moderne de production de marchandises et de sa métaphysique réelle et qui, donc sont des mouvement qui n'ont pas transcendé l'ontologie capitaliste — tous sont devenus caducs. Et ils sont devenus caducs parce qu'ils n'arrivent à penser la critique et la pratique qu'à l'intérieur des catégories de la matrice capitaliste.


Cependant, les gens continuent à s'enfuir et ils ne s'arrêtent pas pour penser que cette forme de vie a vieilli, que ses chemins tracés n'ont plus d'issues, plus d'horizons et qu'à l'heure actuelle on atteint la limite du système. Pour ouvrir les horizons, à notre époque, il faut par conséquent se fonder sur une nouvelle théorie de la crise capitaliste pour penser et faire face au défi de la crise mondiale de la troisième révolution industrielle au XXIeme siècle. Une crise qui signifie l'effondrement historique du système et de tous les rapports sociaux correspondants. Une crise qui s'exprime en tant que crise écologique, crise de la société du travail, crise de la politique et de l'État national, de même que crise des rapports entre les genres.


Penser ce défi signifie réfléchir sur la question du dépassement de notre époque. Il ne s'agit pas que du dépassement de l'histoire qu'il y a eu jusqu'ici. En fin de compte, ce n'est pas que la Guerre Froide qui est arrivée à son terme. L'histoire mondiale de la modernisation est, elle aussi, arrivée à son terme. Ce n'est pas que de l'histoire spécifiquement moderne que l’on parle ici, mais de l'histoire mondiale des rapports fétichistes en général. Le fétichisme nous accompagne depuis le seuil de l'humanité. C'est pourquoi notre histoire est l'histoire des rapports fétichistes. Et pas seulement l'histoire contemporaine, il faut le dire. Même si les rapport sociaux ont été bien différents au cours de l'histoire des sociétés jusqu'à nos jours, une conclusion s'impose : toutes ces sociétés ont été dirigées par des moyens fétichistes. De même, il n’y a jamais eu de sociétés auto-conscientes, qui décidaient librement sur l'emploi de leurs possibilités. Le système moderne de production de marchandises ne représente que la dernière forme sociale de la dynamique aveugle du fétichisme.


De cette manière, le monde capitaliste commence, à partir de maintenant, à être perçu en tant qu'une étape passagère dans l'histoire de l'humanité. Et la consanguinité, le totémisme, la propriété du sol et la valeur sont, de la même façon, considérés comme des étapes plus longues de ce processus à travers lequel l'être humain s'est détaché de la nature, devenant un être relativement conscient par rapport à la première nature, mais pas encore par rapport à la deuxième nature, qui est sa propre connexion sociale crée par lui-même.


Pourtant, réfléchir à la nature du fétiche et à sa crise dans le contexte actuel nous permet de comprendre qu’est en marche une occasion à ne pas rater de construire d'ores et déjà une société auto-consciente, la société de l'émancipation humaine. Il faut penser l'impensable !


Le fondement du système producteur de marchandises — capitaliste ou socialiste — a atteint sa limite. Les ombres et les traces de ce système sont bien visibles. Mais la logique qui explique sa limite ne l'est pas. Elle exige de réfléchir sur l'essence et non sur l'apparence du capitalisme. Pendant longtemps cette pensée est restée impensable, occulte et inconnue. Aujourd’hui, à cause de la nature de la crise, elle vient à la surface, et en même temps elle exige son développement et impose le dépassement pratique du système. Si, dans le passé, la critique radicale du travail, de la dissociation-valeur et du sujet a été une possibilité non accomplie, elle est aujourd’hui devenue une nécessité indispensable, et il n'est plus possible de la remettre à plus tard pour des raisons même de survie. Il faut faire l'impossible !

Pour lire la suite ici

Ecrit par Diggers, à 16:57 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  eve196809
29-11-09
à 22:31

Tous ces textes emmanant de la théorie de la crise semblent renouveler la prophétie de Marx au sujet du dépassement du capitalisme. Ils insistent surtout sur l'histoire du fétichisme, comme véhicule permettant aux organisations humaines de communiquer à elles-même de l'intérieur.

La nécessité d'en sortir par "auto-conscience" le dit assez nettement.

mais cette conscience nouvelle semble impensable dans l'ancienne et sa praxis impossible. cela ressemble à une singularité de l'espace-temps humain concommitante au développement de la crise elle même.

cela semble bien diaphane comme réalité, voire utopiste; mais l'impuissance éclatante des processions, pétitions et autres votations à conjurer les effets de la crise ressemblent bien, eux aussi, à un rituel religieux "révolutionnaire" ou "réformiste" a peu près aussi efficace que le culte des saints et les processions d'autrefois.

Nous nous sentons certes un peu moins cons en assumant l'impasse citoyenne et/ou révolutionnaire dans ses démarches séculaires mais c'est peu agréable.

Ne serait-il pas intéressant d'expliquer à tous le fonctionnement de la mégamachine (au plan technique et scientifique) afin de distinguer enfin tous ce qui est fétiche de ce qui ne l'est pas ?

Une méga-leçon de choses techniques à l'usage collectif de la population.

Répondre à ce commentaire

  ferallamb
30-11-09
à 09:41

Re: se voiler la face

Du commentaire d'eve196809:
"Ne serait-il pas intéressant d'expliquer à tous le fonctionnement de la mégamachine (au plan technique et scientifique) afin de distinguer enfin tous ce qui est fétiche de ce qui ne l'est pas ?"

Je cite (et traduis) Derrick Jensen:
"Pour maintenir notre mode de vie, nous devons nous raconter des mensonges, en particulier à nous-mêmes. Ces mensonges sont nécessaires, parce que sans eux, beaucoup d'actes déplorables deviendraient impossibles."


Répondre à ce commentaire

  Takpi
01-12-09
à 05:58

Re: se voiler la face

réponse à eve196809

qui souhaite des textes qui expliquent mieux la mégamachine.

Dans la ligne du texte de Critica radicale montré ici, je conseillerai le site

http://palim-psao.over-blog.fr

qui reprend entre autre ce texte et en montre plein d'autres comme =

"Pourquoi l'effondrement écologique est dû à ladynamique de la valeur : une critique des "objecteurs de croissance".

Voir aussi les écrits de Clément Homs sur le site de décroissance.info, comme la présentation de Moishe Postone, les écrits de Michel HENRY

et en ligne les bulletins "Sortir de l'économie"

Pour comprendre les notions de "valeur", de "fétichisme", de "marchandise", et voir en quoi Anselme Jappe et les allemands du groupe KRISIS sont les continuateurs de Guy Debord, lire sur le net de Corentin Oiseau ="La société sans qualités", 35 pages pdf

Si j'ai bien compris, il est essentiel de saisir que la société capitaliste relève d'un mécanisme automate, logique automate de la valeur qui se valorise. Ces théoriciens démontrent que les critiques d'extrême gauche ne vont pas assez loin.

Personnellement, pour une autre approche, non issue du vocabulaire de Marx du chapitre 1 , section 1 du Capital, édition de 1873, base des gens de Krisis et de leur critique du Travail

j'aime bien de Serge Latouche "La Mégamachine..."

ferallamb

merci m'indiquer comment trouver des textes de Derrick Jensen en français, me semble que cet auteur est essentiel

Répondre à ce commentaire

  ferallamb
01-12-09
à 11:43

Re: Derrick Jensen

"merci m'indiquer comment trouver des textes de Derrick Jensen en français, me semble que cet auteur est essentiel"

Je n'ai encore jamais trouvé de texte traduit, à part des fragments. Pour l'instant il faudra se contenter de la BD qu'il a réalisée avec Stephanie McMillian "Pendant que la planète brûle"


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  Agatho
07-12-09
à 15:32

Délit de fuite

Derrick Jensen:
"Pour maintenir notre mode de vie, nous devons nous raconter des mensonges, en particulier à nous-mêmes. Ces mensonges sont nécessaires, parce que sans eux, beaucoup d'actes déplorables deviendraient impossibles."

Un jour je me suis pris une grosse claque en constatant  l'incommensurable gâchis qu'était l'humanité. Un gâchis planétaire, un gâchis des possibles, un gâchis de la fabuleuse histoire de la vie, l'ensemble orchestré par une civilisation grégaire et non respectueuse d'elle même. Ce jour là, j'en ai pleuré.
La société est schizophrène. Qui pourrait vivre en portant constamment le poids de la somme des atrocités commises? J'avoue que j'en suis incapable.

Cependant il y a une différence entre ne pas souhaiter vivre dans la honte et la haine pour des actions, des pensées que l'on a pas commise et y être indifférent. 
Quand on a fait le constat que les rouages de la machinerie capitaliste -dans toutes ses déclinaisons- ne s'entretient que par ce qu'il y a des individus conscients et inconscients  pour la huiler; et que la proportion des individus qui bichonnent ce système est largement plus importante que celle qui tente de le détruire...une sorte de fatalisme s'empare alors de nous...Qui n'a pas ressentie un jour ou l'autre ce sentiment caractéristique d'impuissance?
Car ne nous trompons pas, si le capitalisme semble aller à vaux l'eau, ce n'est malheureusement qu'une de ses caractéristique. Oui, le capitalisme est une crise permanente. Le capitalisme se régénère pendant ses phases de crises et cela peut durer longtemps.
Ceci dit, que nous reste t'il à faire afin de ne pas sombrer dans la morosité et la honte de notre impuissance?
 La création est salutaire.
Créer les conditions de rapports sociaux égalitaires c'est avant toutes choses se rapproprier des espaces où ces rapports serons possibles.
Créer afin de prospérer "en toute transparence" .
Afin d'être légitime aux yeux de la société, il faut que la critique de la société du travail s'incarne dans un concret "heureux" et pas seulement dans de l'écrit. Sur ce sujet, je pense à une proposition de Rakshasa d'il y a quelques années: http://endehors.org/news/prenons-le-maquis-economique
Pourquoi cette proposition n'a t'elle pas donné de suite productive?
Faut il en conclure que nous ne sommes capables que de jacasser en faisant des prédictions sur un éventuel effondrement du capitalisme? J'avoue que depuis quelques années et après avoir créé maints (vains?) collectifs de réflexion/action j'ai de plus en plus de mal à donner ma confiance. J'en suis venue à me dire qu'il me fallait faire des thunes afin de racheter un petit bout de ma planète afin d'y créer un "Jardin d'Epicure" autogéré et autonome qui lui même en prospérant pourrait engendrer des petits frères... C'est ce à quoi je m'emploies aujourd'hui en tachant de ne pas (trop) me trahir.
Et puis...faire sortir toutes ces réflexions des petits cercles dans lesquels elles finissent par tourner en boucles, c'est se confronter aux gens-tout-le-monde. En proposant des activités accessibles et tout en douceur par la pratique de l'autogestion, chacun tout le monde en vient à se rendre compte que la hiérarchie n'est pas une obligation afin d'être "efficace". C'est dans ces moments de convivialité que les consciences se réveillent, en arrivent à des conclusions...Il faut donner de la matière à réflexion sans être trop bourrins...les gens doivent en venir tout seul à certaine conclusions, ou du moins avoir l'impression d'y être parvenu par eux même.
C'est une tâche de longue haleine...mais ce genre d'éducation populaire "non violente" prend du temps!
Malheureusement même si il y a de moins en moins de boulot en occident, l'idéologie du travail elle n'est pas moribonde, loin s'en faut...il y a encore du boulot! ;-)
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  Rakshasa
07-12-09
à 18:08

Re: Délit de fuite

"Pourquoi cette proposition n'a t'elle pas donné de suite productive?"

Il y a bien eu une quinzaine de personnes à l'époque sur toute la France et en Suisse qui se sont intéressées à la chose.
De mon côté, là où j'habitais, nous nous sommes retrouvés pour des réunions sur le sujet, mais il y a deux raisons particulières qui m'ont fait décrocher, plutôt rapidement (quelques mois quand même et des dizaines d'heures de recherche).
- d'une, étant à l'initiative de cette proposition avec une autre personne, il nous est apparu, qu'en dehors d'un intéressé éloigné géographiquement, tous les autres étaient attentistes, étaient bien d'accord sur tout, mais ne faisaient rien. Qui plus est, d'une réunion à l'autre, on nous annonçait qu'untel ou une-telle pote de bidule était intéressé, donc "il fallait les prendre en compte, mais que là ils pouvaient pas être présents". Bref, on s'est retrouvé à organiser un projet en devant tout faire pour une masse stagnante, soi-disant ultra-radicale, en tenant compte de leurs exigences tout en devant revoir à la baisse systématiquement les nôtres. C'était surtout des gens motivés par le fait d'avoir un bon spot (ok, c'est chouette, moi aussi c'est pour ça mais pas que) sans compréhension que le projet était de faire autre chose que le énième squat urbain ou de cambrousse. Avec en prime le règne du pseudo-DIY ou autogestion est confondu avec "fais le tout seul sans rien proposer à personne juste pour ta gueule".
- de deux, c'était en pleine période d'émergence de mouvement insurrectionnaliste, et le projet que nous souhaitions en-dehors de la confrontation avec l'ensemble de la société, que nous souhaitions être une alternative ouverte sur la société a commencé à être pourri par "l'idéologie des warriors".
Et puis, je pense qu'en réalité, on est juste une poignée, toutes tendances anar confondues, et qu'on ne peut rien faire à part blablater sur de l'archéo-théorie livresque (marxisante c'est à la mode !), faire les pimpins dans un activisme de rue vain, et faire quelques micro-expériences sans importance autres que pour le microcosme libertoïde. Y'a que pour les services de renseignement et secrets qu'on est important. Même pas importants, juste utiles ! Les idiots utiles qu'on peut instrumentaliser aisément quand il y a besoin.
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  Rakshasa
07-12-09
à 18:49

Re: Délit de fuite

"Avec en prime le règne du pseudo-DIY où "autogestion" est confondu avec
"fais le tout seul sans rien proposer à personne juste pour ta gueule"."
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