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REFUSER LE TRAVAIL, C’EST BIEN... DEPASSER LE TRAVAIL C'EST MIEUX !
--> A propos de " Attention Danger Travail " de Pierre Carles

Par Gérard Briche. Texte rédigé pour un débat lors de la projection du film « Attention Danger Travail » de Pierre Carles, au festival Avatarium à Saint-Etienne, le 22 novembre 2003. Avec une sympathie évidente pour ses auteurs et la dimension critique du sujet qu'ils cherchent à traiter, ce texte montre l'intérêt mais aussi les limites théoriques véritables du film quand il parle de ce qu'est le « travail » (qui sous le capitalisme n'est pas une simple activité, mais doit être considéré d'abord comme un « rapport social » spécifique à la fois au fondement et au fonctionnement du capitalisme, cf. Postone), et il nous invite tous à repenser vraiment la théorie critique du capitalisme, de manière radicale, c'est-à-dire aller voir ce que sont les racines sociales même de cette société fétichiste, pour les découvrir comme ni naturelles, ni transhistoriques, mais à abolir. Donc, comprendre ce qu'est réellement le «  travail » sous le capitalisme, pour vraiment chercher la possibilité de son dépassement. Car il existe autour de ce qu'est le « travail » une grande confusion entretenue à la fois par le marxisme traditionnel qui a toujours été dans la continuité de la théorie naturaliste de la valeur-travail portée par l'économie politique classique, mais aussi bien sûr par les sciences économiques qui naturalisent les types de rapports sociaux que nous avons tous les jours, pour mieux faire accepter l'idée de l'éternisation de ces évidences prétendument indéboulonnables - mais en réalité socialement constituées par des formes de socialisation particulières - que seraient la marchandise, le travail, l'argent, etc., en un mot le capitalisme dont en l'état nous faisons tous socialement partie, qu'on le veuille ou pas. Un des apports majeurs de la « critique radicale » est dans la localisation de la forme la plus fondamentale des relations sociales qui caractérise la société capitaliste : le caractère double du travail, où le même travail par un certain côté est un travail concret (il fait une valeur d'usage) et par un autre côté il est aussi au même moment du « travail abstrait ». Comme l'a montré Moishe Postone, dire que le travail a une dimension abstraite (dimension qui dévore le côté concret), « signifie que le travail sous le capitalisme a aussi une fonction sociale unique (...), il n'est pas seulement le travail comme nous l'entendons dans le sens transhistorique commun [une simple activité de force ou intellectuelle, et qui en effet a de moins en moins de sens], mais il est aussi une activité de médiation sociale historiquement spécifique » (il est un moyen qui grâce à la forme sociale de sa dépense, va me permettre d'obtenir des produits fabriqués par d'autres). De là les objectivations de cette fonction historiquement spécifique du travail dans le capitalisme (la marchandise, le capital), qu'est la dimension abstraite du travail, sont autant des produits concrets du travail que des formes objectivées de médiation sociale


Palim Psao


Qu'est-ce que montre le film « Attention Danger Travail » ? Il montre des hommes et des femmes qui ne veulent plus, qui ne veulent pas du travail. Refuser le travail, ça semble à première vue proprement scandaleux. D'ailleurs, et le témoignage de V. le montre, on se sent coupable de refuser un travail alors que tant de chômeurs sont eux, à la recherche du travail. Et il faut bien travailler pour avoir de quoi vivre, pour avoir accès aux biens de consommation... Ah bon ? Voilà pourtant une idée fausse !

  Ce n'est pas l'homme qui consomme : c’est le travail qui consomme l'homme

  Certes, plus encore que l'accès aux moyens matériels d'existence, le travail est dans cette société le mode même de l'existence. On travaille pour gagner sa vie ; et, comme le constate Y., ancien chef d'entreprise et chômeur épanoui, « gagner du fric pour tenir ce système de vie ». Oui, ce « système de vie » où on travaille, non pour produire quelque chose d'utile, d'enrichissant pour l'homme, mais pour avoir de l'argent. Pour consommer ce qui n'a été fabriqué que pour être acheté par des gens qui travaillent pour gagner de l'argent pour consommer ce qui n'a été fabriqué que pour... Stop ! Dans ce cycle infernal, l'homme n'est qu’un maillon : le « sujet automate » de cette société, c'est le processus dans lequel le travail « concret » est indifférent. Parce que seule importe la production d’une marchandise, quelle qu'elle soit, qui réalise plus d’argent que sa production en a coûté. Bref, seul importe le travail « abstrait » dans lequel de la force de travail humaine est dépensée pour une production en tant que telle indifférente. Et dans ce processus, l'homme n'est qu'une marchandise que le travail consomme. Que le travail mutile l'homme, que vivre n'est guère plus que « survivre », l'exemple de la chaîne le montre de manière poignante ; mais les travailleurs du télé-marketing en sont une actualisation frappante. Ou les livreurs de pizzas : « pas de temps à perdre... on est là pour bosser! »

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Ecrit par Diggers, à 23:07 dans la rubrique "Pour comprendre".



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