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L'En Dehors


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Jeanne d'Arc et Adolf
Je me suis remis à la télé, dans la mesure de mes modestes moyens.
(Je n'en ai pas, je remplace par Zemmour et Naulleau, en tranches, sur Daily Motion.)
Cette année, ça démarre doucement, on les sent usés, polis par les vicissitudes.
Naulleau essaie de ne pas trop froisser les invités, ça ne lui réussit pas du tout.
On remarque maintenant son goût du bel écrit et, personnellement, je trouve ça mauvais goût.
Zemmour ne m'amuse pas beaucoup non plus, son marxisme d'extrême-droite commence à dater.
Il ressasse.
Son cas est cependant moins désespéré.
Il a de l'instinct, son esprit vif reste aux aguets.
Il a le flair pour reconnaître, même cachée sous des dehors anodins et folkloriques, la moindre facho-nazi.
Alors il se jette dessus, il s'en empare, il ne la quitte plus, c'est plus fort que lui, il faut qu'il y adhère.

La dernière fois, c'était à la rentrée, pendant la promo du livre de Lorant Deutsch, Métronome.
Il a failli se battre avec Ruquier qui voulait lui piquer le morceau.
Mais il a eu le dessus, et pu crier son enthousiasme.
Métronome est un bouquin sur Paris, 100 km2, 2 millions d'habitants, 2 000 ans d'histoire, je ne vais pas vous le raconter, de toutes façons je ne l'ai pas lu (et je ne le lirai probablement jamais).
Dedans, on y parle de Jeanne d'Arc.
Vous me direz, le rapport entre Paris et Jeanne d'Arc, qui n'y a jamais foutu les pieds, et pour cause, à son époque la capitale était acquise à la cause anglaise?
C'est là que Lorant Deutsch est fort : il l'y fait naître.
Pour faire d'elle une fille de France.
Pas de France le pays.
De France la famille.
Une Capet, si vous préférez.
C'est le passage du livre sur lequel Zemmour avait gravement flashé.
Je vous résume l'affaire (j'ai pas lu ce livre, mais j'ai lu celui d'où est tirée l'histoire).
Isabeau de Bavière (queen of chez nous à l'époque) s'était envoyée en l'air avec le frangin de son mari (the king, donc), Louis d'Orléans (ainsi se nommait le beauf).
Cette relation coupable eut un fruit : Jeanne.
Vous imaginez sans peine l'embarras dans lequel se trouvaient les amants incestueux.
Ils planquèrent la petite aussi loin de Paname qu'ils le pouvaient, en Lorraine, à Domrémy précisément, chez les D'Arc.
D'où le nom sous lequel Hollywood l'a connue, Joan of Arc.
Alors qu'en réalité, elle s'appelait de Valois.
Parvenue à l'age adulte, la délicieuse enfant n'eut rien de plus pressé que d'aller secourir son demi-frère, le Dauphin, présentement dans les ennuis, à Bourges.
Ce dernier, rapidement mis au parfum des liens de parenté qui l'unissaient à elle, l'aurait accueillie à bras ouverts.
Vous connaissez la suite, Orléans, Reims (pour le sacre), et Rouen (pour la grillade (de Cauchon)).
Et vous voyez sans doute tout l'intérêt que présente cette thèse audacieuse.
La France n'avait pas été sauvée par une fille du peuple, comme dans l'Humanité-Dimanche, mais par une princesse de sang royal, comme dans Point de Vue et Images du Monde.
Tant il est vrai qu'un pays n'est rien sans la race géniale de ses conducators.
Les yeux de Zemmour en pétillaient d'émotion.

Comme je vous l'ai dit, l'hypothèse d'une Jeanne d'Arc d'excellente famille, n'est pas une trouvaille de Lorant Deutsch.
Depuis longtemps on racontait qu'en fait elle n'avait pas brûlé, s'était mariée et avait fini dans la peau d'une baronne quelconque.
Elle ne prit du grade qu'avec Jean Jacoby et son livre, Le Secret de Jeanne d'Arc, Pucelle d'Orléans (paru en 1932 au Mercure de France).
Il obtint un succès considérable, et deux ou trois imitateurs s'emparèrent eux aussi du sujet.
L'autre impérissable succès de Jacoby parut en janvier 41.
Il s'intitulait Mil neuf cent quarante, et là je voudrais lâcher Eric pour m'intéresser à Bob.
Car Jacoby, c'est l'anti-Faurisson par excellence.
On se souvient que Robert (Bob) Faurisson, apôtre et martyr de l'inexistance des chambres à gaz, est aussi l'auteur de la proposition logique suivante : pas de chambre à gaz, pas d'holocauste.
Et bien, dans les tout premiers mois du pétainisme, on n'en était pas si sûr.
Jacoby aimait beaucoup le Maréchal (qui était un peu comme une deuxième Jeanne d'Arc) :
"Il me parait ainsi que la création d'un statut spécial pour les Juifs est une bonne solution, mais une solution provisoire." (p 153)
Car, en effet, qu'en faire?
"si les lois d'excetion se réduisaient à isoler complètement le Juif (...), ces lois ne seraient, en somme, qu'une condamnation à mort." (p 154)
Comme tu vois Bob, même sans chambre à gaz, il y en avait qui pensaient qu'on filait droit à l'Holocauste.
Je sais, tu prétends que jamais les nazis n'avaient songé à éliminer physiquement les juifs.
Les nazis, je ne sais pas (je ne lis pas l'allemand).
Mais Jacoby, si.
Il avait pensé à une solution qui ne serait pas provisoire :
"Les enfants mâles israélites subissant déjà une opération, établie par la religion - la circoncision. Il serait très facile de compléter cette opération par celle de la stérilisation." (p 153)
ça a l'air presque gentil, dit comme ça, mais attends la suite :
"dans un demi-siècle, le Juif deviendrait une rareté comme les aurochs des réserves américaines et avant un siècle la race d'Israel disparaitrait du monde." (p 154)
C'est malheureux à dire, mais les aurochs en question ne sont rien d'autre que les bisons, dont Buffalo Bill fit un si grand carnage, et dont la race fut anéantie parce qu'elle gênait le développement des USA.
Bon, Bob, je te laisse réfléchir à tout ça, je vais voir Eric.
Eric, je ne sais pas si tu as tout suivi, mais je te donne un conseil : méfie-toi de tes enthousiasmes.
Même quand tu crois qu'il s'agit de conneries sans importance, tu tombes toujours mal.
Je sais, tu n'y peux rien, c'est d'instinct.
Et bien, méfie-toi de ton instinct, essaie de le corriger, n'écoute plus Wagner, ne lis plus Maurras, n'écris plus au Figaro.
Deutsch, calme-toi, tout va bien, je ne ferai aucune vanne sur ton pseudo.
Ecrit par okounine, à 18:09 dans la rubrique "Actualité".



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