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BILAN DES LUTTES : A QUAND LA FIN DES ILLUSIONS ?
--> MATIERE A REFLEXION POUR L'ETE
C’est l’heure des bilans de cette « année sociale ». Deux ans après l’arrivée de la droite la plus conservatrice depuis la fin de la seconde guerre mondiale,… et son extraordinaire efficacité pour faire passer ses réformes, on ne peut que constater l’impuissance du mouvement social et la faillite de toutes les stratégies politico-syndicales.

 

Le bilan est un désastre social et rien ne laisse envisager l’éventualité d’un changement…

 

 

 

LA CHUTE VERS L’ABIME

 

 

Tout ce qui constituait les acquis sociaux de la Libération est en passe d’être détruit.

 

Condition de travail, stabilité de l’emploi, rémunération, protection sociale, retraites, service public, système de santé,… rien n’est épargné pour satisfaire les exigences du Capital. Surfant sur une mondialisation marchande gourmande de bas salaires et de hauts profits, de même que sur une crise financière provoquée par le système lui-même, les pouvoirs en place tiennent le discours d’un « réalisme » et d’un « impératif économique » qui n’exige des sacrifices que des plus défavorisés.

 

Ce désastre social s’accompagne bien sur d’une attaque gravissime contre les libertés. Le système, incapable d’assurer par un lien social solide une stabilité sociale et à plus long terme, une paix sociale, compense ce manque par un renforcement de son autoritarisme : violences systématiques, contrôles multiples – sous le fallacieux prétexte d’un terrorisme à géométrie variable et d’un impératif de sécurité (pour qui ?).

 

Ces atteintes aux libertés sont portées par des mercenaires, qui se parent du titre pompeux de « service public ». D’une brutalité allant crescendo – « bavures » continuelles, renouant avec la tradition des rafles - ils se savent systématiquement couverts par leurs maîtres et leurs valets et par leurs « syndicats » soumis aux autorités.

 

La mystification atteint son paroxysme avec le discours écologique qui sert bien évidemment d’alibi, essentiellement électoral, à un pouvoir qui tient avec brio un double discours… celui de la croissance et de la rentabilité et celui de la préservation de l’environnement. Inventant au passage un concept mystificateur : le développement durable,… auquel adhèrent bon nombre de soit disant opposants à la politique du Capital.

 

L’avenir est sombre d’autant plus que rien ne semble s’opposer à cette chute.

 

 

DES SYNDICATS A BOUT DE SOUFFLE

 

 

Divisés, bureaucratisés, encroûtés dans des pratiques obsolètes, les syndicats, incapables non seulement de gagner de nouveaux acquis sociaux, le sont encore plus pour préserver les anciens, et ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils ont été. Verrouillant et monopolisant toute contestation ils en organisent le spectacle inutile et affligeant d’une contestation anémiée.

 

La robotisation des tâches et la mondialisation marchande, avec leurs cortèges de délocalisations, de licenciements et d’exclusion rendent ceux-ci totalement inadaptés aux nouvelles conditions de la lutte des salariés.

 

Incapables de comprendre une telle situation, et surtout de remettre en question les intérêts immédiats de leurs bureaucraties, ils essaient de donner l’apparence du « réalisme »( ?), de la « modernité »( ?) et de la combativité ( ?).

 

De manifestations en pétitions, de « négociations » en délégations, ils perdent tout crédit auprès des autorités qui les savent impuissants… Ils arrivent encore, mais de moins en moins, à mobiliser dans des actions inutiles et ridicules : manifestations à répétition et grèves de 24 heures… suivant le bon vieux précepte : « Il vaut mieux ça que rien » ( ??)

 

 

UNE OPPOSITION POLITIQUE DEBILE ET RECUPEREE

 

 

Le Capital à tellement bien su intégrer la pensée social démocrate que, sur le plan politique, celle-ci, a complètement, politiquement, disparue,… ce qui explique – au-delà des luttes de clans - l’insignifiance des « partis socialistes » qui ne se distinguent en rien des autres partis du Capital.

 

Le principe de la régulation, et la dernière crise nous le confirme, a parfaitement été intégré par les gestionnaires du Capital, même les plus libéraux…. Sortant ainsi le « pain de la bouche » d’une social démocratie qui perd tout son sens.

 

Quant aux autres organisations, à la gauche du fantôme social démocrate, elles continuent à fantasmer sur  des « luttes » - modèles 19e et 20e siècle triomphants -, ne se rendant même plus compte, obnubilées par les textes sacrés qui leur servent de référents, que les conditions de développement du Capital, et donc de lutte contre lui, ont radicalement changé.

 

Toutes ces organisations arque boutées dans des pensées périmées, glissent peu à peu vers un électoralisme qui renforce leur bureaucratisation et donc leur intégration à une classe politique parasite qui constitue, en liaison avec les médias, le meilleur vecteur de la mystification politique et donc de la pérennité du système marchand.

 

Ce dernier a réussi, magistralement, à faire croire, et en particuliers aux organisations politiques que seules les voies – électorales - qu’il offre en matière de changement, sont les bonnes…Il ne reste plus à celles-ci, d’habiller ce principe d’un discours radical et empreint d’effluves révolutionnaires (voir tous les discours de l’extrême gauche – Verts compris)

 

 

LE MYTHE DE LA « RENTREE SOCIALE CHAUDE »

 

 

C’est le vieux serpent de mer de la lutte sociale. Il devient aujourd’hui un élément indispensable du discours politico-syndical dans la mesure où, toute année sociale se termine sur un échec cinglant,… et qu’il faut bien entretenir l’espoir…. Espérant que les vacances, pour celles et ceux qui en prendront, panseront les plaies en faisant oublier les défaites les atermoiements et les trahisons.

 

En guise de « rentrée chaude », syndicats et organisations politiques vont en fait nous resservir les plats refroidis des mobilisations indigestes : manifestations, grèves de 24 heures, pétitions, négociations,…. En nous expliquant doctement qu’ « il n’y a que ça au menu ».

 

Gare à celle ou celui qui ne jouera pas le jeu. L’anathème tombera, assimilant le récalcitrant à l’utopiste, l’aventuriste, voir dans le pire des cas, le provocateur, liquidateur et autre « agent du Capital » … on connaît le discours.

 

La température de la rentrée n’est pas fixée par les salariés en lutte mais par leurs « représentants légitimes » (10% de salariés sont syndiqués,… c’est dire!), par des organisations que MEDEF et Pouvoir veulent/souhaitent responsables, mais incapables… autrement dit qui, finalement, passeront, comme elles le font depuis des mois, par les seules conditions du patronat et du pouvoir politique.

 

Et puis attention !… comme cette année, l’année prochaine est une année électorale – élections régionales – des places sont à prendre, des féodalités locales à renforcer ou à conquérir. Alors soyons responsables… des luttes sociales soit, il en faut, on ne peut pas ne pas en mener,… mais les élections sont sacrées et il ne faudrait pas confondre les deux et que les unes nuisent aux autres. Si les luttes sociales peuvent servir de spectacle en vue des élections, et grappiller quelques voies, parfait,… c’est d’ailleurs à cela que servent essentiellement, pour les politiciens, les luttes sociales. « J’y étais moi Monsieur !... », « Nous vous soutenons, donc !… », « Nous sommes solidaires,… », et au passage : « Où sont les cameras ?... ».etc….

 

Une rentrée chaude on vous dit !

 

 

L’ILLUSION JUSQU'A QUAND ?

 

 

Tant que nous fonctionnerons sur ce schéma qui consiste à croire que par le simple discours, la magie d’un programme, le pouvoir de séduction d’un politicien, son agitation dans les médias et la délégation de pouvoir,… nous changerons quelque chose, l’illusion continuera. Depuis deux siècles le système se perpétue en faisant croire que… et, sur le fond, rien ne change !

 

Vouloir changer, c’est d’abord abandonner nos vieilles croyances, nos dogmes et remettre nos certitudes en question,… même si l’exercice est douloureux,… et il l’est.

 

Vouloir changer et convaincre qu’un autre monde est possible, c’est commencer à faire. Nombreuses et nombreux sont celles qui font, qui organisent de nouvelles solidarités, de nouveaux réseaux d’échanges,… Là est probablement la voie essentielle du changement, il nous faut la généraliser et l’élargir, peu à peu, à tous les domaines de la société civile, activités économiques et luttes.

 

Utilisons notre énergie à bon escient et non en vaines luttes symboliques qui ne profitent qu’à des bureaucrates et arrivistes qui se foutent pas mal de notre situation et de notre avenir.

 

 

L’abstention lors des consultations électorales est certes un indicateur du degrés de discrédit des institutions et des politiciens, mais une attitude de refus, même si elle est justifiée, ne fait pas une stratégie d’action,… or c’est à cette seconde tâche que nous devons nous consacrer dès à présent. Alors, et seulement alors, notre défiance prendra une dimension positive tournée vers l’avenir.

 

 

30 Juin 2009  Patrick MIGNARD

Ecrit par PatrickMignard, à 22:54 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Rappeuse
01-07-09
à 22:48

"une stratégie d'action "  !!!!!

belle exercice de lucidité politique, mais la conclusion sur une stratégie semble ignorer le multiple des " Nous".
Répondre à ce commentaire

  PatrickMignard
02-07-09
à 08:02

Re:

C'est vrai,... reste effectivement à définir ce "Nous"... c'est un travail, entre autre auquel nous devons nous atteler dès à présent,... et non plus raisonner selon les vieux concepts classiques de "classe sociale exploitée".... Voir à ce propos l'article précédent sur "OU EST PASSE LA CLASSE OUVRIERE ?"
Répondre à ce commentaire



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