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Grève générale au Pays basque
Lu sur OCL : "Le 31 mars dernier, était rendu public un appel à la grève générale pour le 21 mai. Cette journée de lutte, de mobilisation, de blocage de l’économie est convoquée par la majorité syndicale du Pays basque sud, regroupant dans cette action unitaire six organisations (ELA, LAB, ESK, STEE-EILAS, EHNE et Hiru) « contre la destruction des emplois, le chantage patronal et les politiques sociales et budgétaires » et pour exiger que les instruments politiques et économiques soient déterminés par « les personnes qui en ont besoin et non pas par les élites économiques ».

Les grandes organisations syndicales de l’Etat espagnol, (UGT et Commissions Ouvrières), mais plus petites au Pays basque sud, ont multiplié les appels contre la grève, s’alignant sur la Confebask (le patronat) confirmant qu’elles ne sont rien d’autre que les principaux soutiens au gouvernement socialiste de Madrid.

A l‘opposé, cet appel à la grève a reçu le soutien de tout un ensemble de mouvements sociaux, de collectifs de lutte (contre le TGV…), assemblées de chômeurs, collectifs de femmes, de solidarité avec les immigrants… En Navarre, des mobilisations, des marches ont eu lieu en janvier et février, débouchant sur la collecte de 10 000 signatures contre les licenciements et la politique économique du gouvernement.

A noter que la CNT (anarcho-syndicaliste) et la CGT (alternatif d’inspiration libertaire) ont également appelé à la grève pour ce 21 mai, appel qui a reçu en outre, hors Pays basque, le soutien d’une trentaine de syndicats (Galice, Andalousie, Asturies, Catalogne, Guadeloupe, Martinique, Corse, Guyane…). Par ailleurs, les Iles Canaries devraient être affectées par un mouvement de grève ce même jour.

Le 12 mai dernier on apprenait que 785 comités de délégués du personnel étaient mobilisés dans tout le pays basque sud pour le succès de la grève. La veille de la grève, le nombre de ces comités d’entreprises dépassait le millier auquel se sont joint 537 coopératives de travailleurs.

Premiers comptes rendus

Aux premières heures de la grève, des dizaines de piquets étaient mis en place un peu partout.

Au prétexte de respecter le « service minimum », les forces de l’ordre sont très tôt intervenues pour essayer de casser le mouvement ou en tout cas de le minimiser.

Les premières arrestations ont eu lieu ce matin, notamment sur un piquet de grève devant le grand magasin « El Corte Inglès » de Vitoria.

Dans la nuit, un jeune homme a été arrêté également à Vitoria alors qu’il aurait été ne train de seller les serrures d’un lycée avec de la silicone. A Donostia, vers 7 heures du matin un manifestant a été arrêté pour avoir empêché la sortie d’un autobus. Il est accusé de « résistance et désobéissance » à la police.

A Trapagaran, un membre d’un autre piquet a été aussi arrêté.

A 11 heures du matin, on comptait déjà 5 arrestations.

A Bilbao, la Ertzaintza (police basque) a chargé un piquet d’une centaine de personne devant un terminal de bus.

Sabotages Des installations ferroviaires ont touchées.

A Portugalete, une chaîne a été placée sur une caténaire, bloquant totalement le trafic en direction de Bilbao.
Par ailleurs, selon la compagnie de train, la ligne entre Zalla y Balmaseda a connu un sabotage : des inconnus ont coupés les contrepoids d’une caténaire. Du coup, des trains diesel circulent mais pas les électriques. Les attaques aux caténaires ont été multiples : à Pobes (Alava), entre Andoain y Tolosa, entre Tolosa y Legorreta, à Ategorrieta (près de Donostia)…

Barricades de feu : A Deustua, entre Zizurkil y Asteasu, à Iruñea, sur l’A-8 à la hauteur de Zumaia.

Serrures bloquées : A Iruñea, plusieurs centre éducatifs, une bibliothèque, un marché municipal…

Un premier bilan, fait apparaître une assez forte participation dans l’ensemble du pays, et « pratiquement totale » les zones industrielles et les villes de l’intérieur. Le centre de Bilbao est bloqués par la foule, depuis le « Corte Inglés » jusqu’au musée Gugghenheim où le personnel est en grève. La manifestation commence à se mettre en place avec à sa tête un tracteur du syndicat paysan EHNE.

Les manifestations auront lieu dans l’après-midi mais déjà la tension est très forte puisqu’à Gasteiz (Vitoria) une première charge policière près d’un centre commercial où étaient réunies un millier de personnes.

13h40 - Bilbao : Succès de la manifestation. Vient tout juste de se terminer l’acte final de la manifestation de midi à Bilbao, qui s’est écoulé depuis la Plaza Moyua jusqu’à la fin de la Gran Via. Les gros camions du syndicat Hiru ont permis de faire une scène où des représentants syndicaux ont pris la parole. 

La première intervention est de STEE-EILAS, qui a fait défendu de la grève et a dénoncé la manipulation de l’information et la quantité de mensonges qui ont été déversés sur les organisateurs. Il a insisté sur l’importance de l’unité syndicale pour donner une solution à la crise du capital favorable pour les travailleurs, soulignant que « nous avons prouvé que nous pouvons et nous savons faire les choses bien avec un niveau de grande unité. » 

Est ensuite intervenu Ainhoa Etxaide, la nouvelle secrétaire générale de LAB, qui a conclu que la journée d’aujourd’hui est « l’une des plus grandes mobilisations de ces 4 dernières décennies en Euskal Herria Sud. » Elle a également souligné qu’à cette journée ont participé des dizaines de milliers de femmes « et c’est là le moyen de renforcer la classe ouvrière. » 

Avant la fin de la manif, il a demandé à tous les présents de s’asseoir dans la rue, ce qui a servi à rendre visible une image impressionnante avec des dizaines de milliers de personnes assises dans la Gran Vía.



Devant tout ce monde assis, est intervenu Adolfo Muñoz, secrétaire général de ELA. Il a insisté sur le fait que les conditions de la grève ont été affectées par les calomnies répandues les médias de communication. Il a fait valoir que « ce que nous avons fait aujourd’hui la majorité syndicale basque exception faite de UGT et CCOO, est de ne pas permettre qu’il existe une solution à la crise contraire aux intérêts de la classe ouvrière. » Il a préconisé la mise en place d’un salaire social pour toutes les personnes touchées par la crise, la solidarité avec les chômeurs touchés par les Eres (expediente de regulación de empleo, mesures de chômage collectif) ainsi que la population immigrée. « Maintenant, il veulent essayer de nous tromper en disant que c’est une crise globale et dire ainsi que la solution doit être globale, pour éviter d’avoir à assumer la responsabilité qu’ont les patrons basques et tenter de justifier la destruction massive d’emplois qui se fait ici », a condamné le leader de ELA. « Ils veulent instrumentaliser la peur collective que crée la crise pour en tirer profit, avec l’objectif de se débarrasser des emplois stables et de générer les pires conditions de travail. Les patrons souhaitent deux choses :

1) La paix sociale pour gérer la crise et d’imposer ses intérêts et

2) Un syndicalisme docile et c’est pour ça qu’ils veulent continuer de les financer.

Nous n’allons pas offrir la paix sociale. Le syndicalisme que nous représentons a la responsabilité de faire ce qui nous appartient et d’imposer nos intérêts de classe. C’est cela notre travail », a-t-il conclu. 

Enfin, depuis le mégaphone, il a été rappelé qu’il y avait encore 2 personnes détenues par la police et a été exigé leur libération. Puis, les manifestants ont chanté l’Eusko Gudariak et l’Internationale.

A Iruñea (Navarre), la manifestation a rassemblé plus de 12000 personnes.

A Donostia, des milliers de personnes se sont retrouvées dans la rue. En tête, plusieurs tracteurs. En queue de cortège se sont fait remarquer les opposants au TGV regroupés derrière une banderole disant « Détruisons le capitalisme et des faux opposants ».

« L’Ertzaintza (police basque) a tenté de contraindre le droit de grève ». Avec ces paroles fortes s’est exprimé au collectif La Haine Miguel Perera, secrétaire de l’action syndicale du Comité national de la CNT-AIT, après qu’aient été terminées les actions de la matinée. Pour lui, l’action de la police a été totalement disproportionnée et excessive avec contrôles d’identités arbitraires et menaces de poursuites ... le tout dans un contexte de normalité au moment de réaliser des piquets d’information. Il estime que la participation à la grève est beaucoup plus forte que ce que les médias en disent, en mettant l’accent sur la grande manifestation de Vitoria avec près de 7.000 personnes, quelque chose de rarement vu dans la ville. Par rapport à son syndicat, la participation à plutôt été de témoignage à Gasteiz, mais pas en Biscaye, où le syndicat possède une force relative ce qui lui a permis de participer à des piquets, de mener ses propres actions mais aussi sur le côté gauche de Gipuzkoa à Barakaldo, où il nous a assuré que le syndicat a eu une participation active.

De son côté, le syndicat CGT a organisé plusieurs piquets dans les secteurs industriels de Iruñea (Navarre) puis un rassemblement en fin de matinée avec près de 300 personnes. Après des prises de paroles, ils ont rejoint la manifestation de midi.


13h20 - Gasteiz : A midi, fini le rallye. Sont intervenus pour mettre fin aux représentants syndicaux, qui ont fait le point des motifs de l’appel, soulignant que ce n’est pas un point final mais un point de départ de la force nécessaire, et sur les piliers de la dignité, de solidarité et de nous nous efforçons de construire les outils dont ils ont besoin de travailleurs de Euskal Herria de nombreuses mesures pour s’attaquer à la lutte contre le gouvernement et les employeurs. 

Un policier a été hélicoptère survolant à basse altitude au cours de l’intervention, afin de combler le son. Toutefois, l’événement a été un succès populaire, avec la participation entre 10 et 15.000 personnes. A fini de chanter l’International, et est maintenant la dispersion des personnes à appeler à la mobilisation de 1900 de la Plaza Virgen Blanca. 

12h45 - Gasteiz : La manifestation a quitté à 12h la Place Bilbao et a rassemblé des milliers de personnes. La marche avait à sa tête trois camions du syndicat Hiru (transporteurs), suivi d’ une banderole signée par tous les syndicats avec dessus "Contre le chantage patronal. Les travailleurs luttent pour un modèle économique et social juste ". 
La présence policière est abondante et fait un cordon le long de la marche. Pas de vrais problèmes, seulement quelques moments de tension au passage du « Corte Inglés ». Les magasins du centre sont ou fermés ou ferment au passage de la manifestation. 

La manifestation de plus de 5000 personnes, arrive à la fin de son parcours et la foule emplit la Plaza de la Virgen Blanca où les gens continuent à arriver.


12h25 - Bilbao : La Haine interview Txomin Lorca, de LAB. « Nous faisons un bilan est très positif, et même dépasse les attentes que nous avions. Gipuzkoa est pratiquement arrêté, Bizkaia aussi ... bref, dans tous les domaines il y a eu une réponse importante. Il est remarquable que le résultat à Iruña (Pampelune) et de la zone, bien que ELA et LAB nous n’ayons pas la majorité, la participation à la grève a été massive et a même été rejointe par les délégués de la CCOO et UGT.

Photos

http://www.flickr.com/search/show/ ?...

http://www.gara.net/argazki-galeria...



P.-S.

Les grands médias (TV, radios, agences, quotidiens en ligne), relayant la communication du patronat et de l’administration parlant de 20%, (voire de 12% selon le patronat qui parle d’un échec retentissant de la grève) de participation, sont fidèles dans leur rôle de minimiser l’importance de la grève comme de toute manifestation sociale ou politique dans l’ensemble de l’Etat espagnol. Si cette grève n’a pas été « totale », le chiffre de 20% semble totalement ridicule lorsque l’on voit les rideaux des commerces baissés, les entreprises fermées, le plus souvent évidemment dans des zones industrielles ou des villes moyennes où la presse ne s’empresse jamais d’aller. Enfin, pour les PSOE au pouvoir dans la Communauté autonome, cette grève n’était pas syndicale mais politique. Ce qui est une deuxième manière de vouloir l’affaiblir.

Les vrais bilans se feront un peu plus tard, lorsque les protagonistes auront récupéré toutes les informations sur cette journée.

Ecrit par libertad, à 22:58 dans la rubrique "Social".



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