"Pas facile de suivre la course sarkozienne effrénée vers l’établissement du pire des systèmes possibles, le plus puant, injuste, abject, liberticide, médiocre, minable, réac au possible. Prenez la loi Hadopi qui vient d’être votée après la petite péripétie du mois dernier, pas le temps d’attendre l’arrivée des décrets, les éventuelles censures du conseil constitutionnel, de voir ce qu’il en sera au niveau européen qui risque de la rendre illégale, que, le degré au-dessus se présente déjà. Y’a pas à dire, ils ne chôment pas, nos petits pinochets en cravate.
Ce qui se prépare, dans le volet Internet de la loi dénommée Loppsi 2, arrivée prévue chez les godillots des assemblées fin 2009 ou 2010 selon le calendrier de la caserne parlementaire, est l’heureux temps de la dictature électronique avec le filtrage des contenus ! Sur injonction du ministère de l’Intérieur (par décrets), les fournisseurs d’accès internet (les FAI) devront filtrer les contenus pédophiles.
L’excuse habituelle...
Donc, l’expérience nous l’a prouvé, tous les autres contenus suivront plus tôt que tard : incitation à commettre des délits (comme soutenir une lutte sociale avec « kidnapping » de cadres d’une entreprise) ? Filtré ! Soutien au « terrorisme » (et on sait comment ils ont élargi cette notion avec l’affaire de Tarnac) ? Filtré ! Tiens, un futur « délit » évoqué déjà par les pontes de l’UMP : « propagation de fausses nouvelles » (c’est-à-dire toute pensée hors des clous capitalistes) ? Filtré !
Les pires scénarios sont désormais parfaitement envisageables, même s’ils ne sont jamais assurés. Après tout, un miracle peut avoir lieu... C’est dire qu’on est déjà bien dans la merde jusqu’au nez.
En voilà un de scénario, l’avenir nous dira bien assez tôt ce qu’il adviendra vraiment : une fois le modèle Hadopi en place, arrivée de ses grandes soeurs sur les terrains glissants de la lutte contre la pédophilie et de l’antiterrorisme. Et puis le reste ! Ça alors ! Ça va couper continuellement les lignes des militants des luttes sociales et autres contestataires anticapitalistes. Les dissidents muselés, style Goulag 2.0. Dans le lot, ne l’oublions pas, l’obligation (dans un second temps) d’installer un logiciel d’écoute dans son pc (au début il ne sera pas obligatoire mais fortement recommandé, car seul moyen de défense possible, c’est ce qui apparait dans Hadopi 1.0, l’anti-« pirates ») selon le principe du « on vous surveille par défaut au cas où vous commettriez un délit et les données collectées sur vous seront le seul moyen de vous défendre d’une accusation ».
Avec le filtrage à venir, personne n’y échappe. On n’accède plus, en amont, aux sites et infos que l’État estimera nécessaire et utile aux intérêts de l’oligarchie de bloquer.
Bref, le Web français est en danger de mort imminente. Qu’en restera-t-il ? Un genre d’ORTF high-tech croisé avec un gros casino électronique inondé de pubs ?