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Orgasmer ou jouir, telle est la question
Lu sur les 400 culs : "Probablement parce que beaucoup de femmes n’arrivent pas à jouir pleinement, certains sexologues disent que l’orgasme est «facultatif». Discours rassurant. Mais est-ce si vrai? Jean-Claude Piquard consacre un livre intitulé Les deux extases sexuelles. La jouissance et l'orgasme enfin expliqués!

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Dans La Sexualité des gens heureux, le sexologue Pascal de Sutter souligne que l’abstinence augmente les risques de dépression. Pour être heureux, il faut faire l’amour. «Il existe une explication neurochimique liée à la production d'endorphines: ces substances contribuent à procurer une sensation de bien-être et possèdent un effet tranquillisant comparable à un médicament comme le Valium.» Mais, peut-être pour se démarquer d’un discours trop culpabilisant (tout le monde n’a pas forcément la possibilité de jouir), Pascal de Sutter ajoute: «Le bonheur sexuel n'est pas synonyme de performance.» Ouf, on respire. Il est donc possible d’être heureux sans pour autant cocher «orgasme» dans la liste des obligations?

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«47% des femmes qui se disent heureuses ou très heureuses n'arrivent pas si souvent à l'orgasme. Et pourtant, cela ne les empêche pas de se sentir bien. L'orgasme n'est donc certainement pas indispensable au bonheur. ?[...] Il existe cependant une sorte de cercle vertueux entre les deux phénomènes: une femme heureuse et épanouie sexuellement qui ne jouit pas et ne se pose pas trop de questions finira probablement par y arriver un jour ou l'autre. Et même si elle n'y arrive jamais, au fond ce n'est pas grave. Rien n'est obligatoire

 

Curieusement, un autre livre sort ce mois-ci, avec un point de vue légèrement différent: dans Les deux extases sexuelles, Jean-Claude Piquard, ergothérapeute, explique la différence entre l’orgasme et la jouissance, avec une précision lumineuse. Beaucoup de femmes affirment qu’elles n’éprouvent pas d’orgasme, sans savoir de quoi elles parlent précisément. Si elles savaient, peut-être y arriveraient-elles plus facilement? Le grand problème, à l’heure actuelle, c’est que le discours sur la sexualité manque cruellement de précision. «Encore un livre sur la sexualité! La sexualité est partout, sur les affiches, dans les magazines et à la télé! On en parle trop!». Voilà le discours dominant, véhiculé principalement par des journalistes masos: s’auto-flagellant à tort, ils affirment que les médias imposent une «dictature du sexe». Ce qui est faux, bien évidemment. Ils se contentent de répondre à la demande. Ils n'imposent rien. Ils ne font que satisfaire (pas très bien d'ailleurs) les attentes d'un lectorat ou d'un audimat.

Les gens s'intéressent au sexe. Or, le problème avec le discours actuel sur le sexe, ce n’est pas qu’il est autoritaire. C’est juste qu’il est mauvais: "On a l’impression qu’on en parle trop peut-être parce qu’on en parle mal, avec gêne ou obscénité, sans trouver les mots justes, explique Jean-Claude Piquard. A la sortie d’un long tunnel de deux siècles de répression s’articulant autour de l’interdit de la masturbation, notre culture sexuelle est encore marquée. Dans notre conception collective, le coït est représenté exagérément par rapport aux caresses intimes, à la masturbation réciproque. Plus étonnant encore, l’orgasme semble être l’unique objectif d’une relation sexuelle. Résultat: la moitié des femmes occidentales ne connaissent pas l’orgasme!».

Tel est le bilan: on parle mal de sexualité, donc on le fait mal. On ne connaît même pas le sens du mot orgasme. Pas étonnant qu’on ne sache comment s’en procurer un. La définition de ce mot est floue, subjective, totalement éculée: «point culminant du désir sexuel». Etant donné que chaque personne atteint forcément un point culminant dans son plaisir, plus ou moins intense, cette définition pourrait laisser croire que tout le monde a un orgasme en faisant l’amour. Faux.

«Pour l’homme, l’orgasme est essentiellement lié à l’éjaculation, c’est un moment court, avec des contractions rythmées au niveau du bassin mais aussi des spasmes sur l’ensemble du corps, parfois jusqu’au visage, accompagné d’une explosion du plaisir, le tout induisant une résolution de la tension sexuelle. L’équivalent pour la femme est essentiellement l’orgasme clitoridien, déclenché par le stimulation du clitoris. L’orgasme féminin dure de 5 à 15 secondes. Le vagin se contracte involontairement et fortement, de 4 à 5 contractions à 0,8 secondes d’intervalles. L’ensemble du corps est soumis à des spasmes cloniques."

Mais alors, comment parler et nommer l’immense plaisir vaginal, plaisir qui monte progressivement, qui ondule parfois, dure longtemps, qui ne génère pas de contractions vaginales réflexes ni de spasmes sur l’ensemble du corps? Jean-Claude Piquard propose de le nommer jouissance. "L’orgasme explose, résout la tension sexuelle dans un acmé de plaisir. Il est déclenché essentiellement par une stimulation du gland ou du clitoris (qui ont la même origine embryonnaire). La jouissance, elle, est essentiellement vaginale, varie progressivement en intensité, avec souvent une forte implication émotionnelle. Il y a des pics de jouissances, avec un plaisir immense mais sans contractions réflexes sur le corps.
Une femme qui ne connaît que la jouissance peut se sentir mal à l’aise à la fin du rapport sexuel. Elle ne comprend pas pourquoi, après tant de plaisir, elle demeure insatisfaite. En fait, il lui manque la résolution de la tension sexuelle que procure l’orgasme clitoridien. Certaines en arrivent même à ne plus faire l’amour, alors qu’elles y trouvent du plaisir, pour éviter cette inexplicable sensation de rester sur sa faim, d’autant plus si l’homme s’endort, repu."

Pour Jean-Claude Piquard, l'orgasme est donc nécessaire. Rien de dictatorial dans ce discours. Il s'agit juste de remettre les pendules à l'heure: si l'on admet que la majorité des femmes a des orgasmes par stimulation du clitoris, et non pas par pénétration vaginale, rien n'est plus facile que d'avoir des orgasmes. Il suffit de s'intéresser un peu plus au clitoris. Soit en se masturbant pendant la pénétration, soit en se masturbant avant et après, soit en se masturbant côte à côte ou réciproquement.

La plupart des femmes ont été éduquées à tout attendre de leur partenaire, dans une attitude passive. C'est à l'homme de les faire jouir, pensent-elles. Il ne leur viendrait jamais à l'idée qu'en amour, c'est à chacun de prendre son plaisir en main. Le discours le plus culpabilisant n'est donc finalement pas celui qu'on croit. Les hommes se sentiraient certainement beaucoup mieux dans leur peau, s'ils traitaient les femmes sur un pied d'égalité: "Prends-toi en charge, arrête de me reprocher que je ne te procure pas d'orgasme. Caresse-toi. Masturbe-toi, entraîne ton clitoris. Le phallus n'est qu'un instrument pour se mettre en condition, pour se sentir plus proche l'un de l'autre. Sers-toi de mon pénis pour jouir. Mais sers-toi de tes doigts pour te faire orgasmer". Quant aux femmes, elles devraient plus souvent exiger de l'homme qu'il s'occupe de ce clitoris au lieu de les ramoner bêtement. Le va et vient leur donne parfois l'impression qu'elles sont juste des poupées gonflables.

Les deux extases sexuelles, Jean-Claude Piquard, éd. Les Presses Libres, 14 euros. La Sexualité des gens heureux, Pascal de Sutter, éd. Les Arènes, 19 euros.

Petit complément d'information sur l'orgasme (clitoridien ou vaginal ?) ici

Ecrit par libertad, à 23:08 dans la rubrique "Le privé est politique".



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