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Uckange : l'enfant victime de l'emballement médiatique
Lu sur Rue 89 : "Un enfant de 5 ans poignardant sa grande sœur qui refusait de lui prêter son jeu vidéo. Du pain béni pour des médias qui ont pris prétexte de ce fait divers pour se laisser aller à une sidérante campagne de désinformation dont ils sont malheureusement coutumiers lorsque les enfants sont en cause.

Aujourd’hui, alors que la vérité sur ce drame est connue -c’est la mère qui a poignardé sa fille, avant de faire accuser son enfant- il faut redonner la parole à quelques-uns de ceux qui, tout au long du week-end, avec un manque de professionalisme avéré, un sensationnalisme débridé mais aussi sans doute pas mal d’arrière-pensées politiques, se sont laissés aller à cette caricature d’information.

Bien sûr, pour faire sérieux, il importe de donner la parole à un spécialiste dont le titre où les publications sont gage de compétence. Par exemple, pour le Parisien.fr, Michael Stora, psychologue, "spécialiste de l’image et des jeux video", expose doctement son analyse:

"La rivalité entre frère et sœur est courante. La jalousie permet à l’enfant de s’autonomiser. Mais dans cette histoire où le passage à l’acte est extrêmement violent, l’enfant s’est retrouvé dans une position d’envie. Sa sœur est devenue un obstacle. Les coups qu’il lui inflige visent à combler ses désirs."

Une analyse qui prend toute sa saveur lorsque l’on sait comment les faits se sont réellement déroulés. Comment parler de quelque chose que l’on ne connait pas? Michael Stora et ses collègues psy -qui ont repris à n’en plus finir ce thème de l’enfant-roi, qui n’accepte aucune frustration- n’ont pas eu ce genre de pudeur, d’honnêteté. On ne refuse pas un micro qui se tend.

Inévitablement, il fallait s’attendre à ce que ce fait divers, qui, de toutes manières, n’aurait jamais dû quitter la sphère privée, se voit promu en fait de société.

Ainsi, pour M6, chaîne experte dans la fabrication des peurs imaginaires et la dénonciation de la délinquance juvénile, "ce drame soulève une nouvelle fois la question de la violence des enfants" et dans l’Express.fr, le psychiatre Serge Tisseron ne craint pas le grand saut (ni le ridicule):

"Le drame souligne un problème plus général: des enfants de plus en plus jeunes commettent des agressions de plus en plus violentes (...) Le paysage de la petite enfance change. Et c’est préoccupant."

Des enfants de plus en plus violents, l’enfance qui n’est plus ce qu’elle était... Ce genre d’affirmations gratuites ne rappelle rien à personne?

Des délinquants de plus en plus jeunes et de plus en plus violents, des jeunes qui n’ont plus rien à voir avec ceux de l’après-guerre, n’est-ce pas le fondement du rapport Varinard sur la délinquance des mineurs visant à enfermer des enfants de 12 ans, mesure dont on sait que Dati apprécie "le bon sens"?

Présupposés et conclusions avant faits et analyse

Cette histoire d’Uckange, avec l’exploitation mensongère qui l’a accompagnée nous replonge dans un contexte initié il y a plusieurs années par des rapports et des analyses pseudo-scientifiques (Inserm, rapport Benisti) pleins de contrevérités qui tendent à faire du tout jeune enfant un délinquant en puissance, qu’il faut surveiller comme tel, rapports sur lesquels s’appuie pourtant toute la politique pénale de ces dernières années.

Si un enfant de 5 ans, incapable de supporter la moindre frustration, en arrive à poignarder sa grande sœur, c’est bien la preuve que Dati a raison, que la surveillance et la répression doivent s’exercer dès le plus jeune âge.

Dira-t-on qu’il s’agit là d’un procès d’intention intenté aux médias ou aux "spécialistes" en question? Pour ce qui concerne les médias, il ne fait guère de doute que la peur des jeunes est devenue leur fonds de commerce, c’est un sujet vendeur, largement récupéré par le pouvoir politique.

Les psychologues ou les psychiatres qui se sont exprimés sur cette affaire et desquels on est en droit d’attendre une analyse un peu plus étayée, ont, pour ce qui les concerne, fait preuve non seulement d’une curieuse déontologie mais d’une forme de dialectique qui tend à se généraliser dès lors qu’il s’agit d’enfants: dans la construction de la pensée, les présupposés et les conclusions interviennent avant les faits et l’analyse.

Puisqu’un enfant de 5 ans poignarde sa sœur, c’est bien le signe que l’enfance est de plus en plus violente. Mais lorsqu’il s’avère que l’histoire est entièrement inventée?

On n’insistera pas non plus sur le déferlement bête et méchant, désormais familier sur les forums Internet (notamment ceux des journaux) qui ont accompagné ce gibier de potence de 5 ans, un enfant capricieux, mal élevé à qui auront surtout manqué quelques bonnes paires de gifles, quelques saines fessées.

Un enfant de 5 ans qui voit sa grande sœur poignardée par sa propre mère, arrêté par les gendarmes, voué aux gémonies l’espace d’un week-end, c’est lui, donc, cet enfant injustement accusé, qu’il faudrait frapper. Les Français ont décidément un problème avec leurs enfants mais ce ne sont pas les enfants qui font problème.



Ecrit par TOLKIEN, à 19:30 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  libertad
07-03-09
à 19:41

Ce fait divers montre aussi que la violence des femmes reste un sujet tabou : au départ il a paru plus vraisemblable qu'un enfant de 6 ans poignarde sa soeur : il n'est venu à l'idée de personne que la mère aurait pu manipuler l'enfant et elle-même exercer la violence, c'est chose inenvisageable : "une maman" poignardant son enfant ! Pourtant en Belgique une mère a poignardé ses enfants les uns après les autres.
Alors que le féminisme lorsqu'il était progrssiste refusait l'instinct maternel, comme un sentiment construit et non naturel, aujoud'hui il est devenu un lieu commun, y compris chez les féministes de considérer les mères comme les protectrices naturelles des enfants, point de vue parfaitement sexiste. Quel sens peut encore avoir un mouvement seulement capable de réunir quelques centaines de manifestants à des anniversaires programmés et sans effets ?
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