L'En Dehors

Lu sur CeMab : « Un mois de prison pour avoir pris de la nourriture périmée dans une poubelle d’un AD Delhaize de Bruges ! Surréaliste, et pourtant bien réel. La sentence a été prononcée ce mardi par la chambre du conseil de la Venise du Nord à l’encontre d’« Olivier », SDF et militant vert qui occupe depuis plusieurs mois les bois du Lappersfort.

Le jeune militant, il est âgé de 28 ans, a été interpellé jeudi dernier – et a vu son mandat confirmé ce mardi, a précisé son avocat Siegfried Sergeant, qui a interjeté appel de la décision.

 
Olivier, qui refuse de révéler sa réelle identité aux enquêteurs, a pris, jeudi dernier, de la nourriture périmée dans un container à déchets d’un AD Delhaize. La police l’a appréhendé alors qu’il prenait la fuite à vélo.

A l’annonce de l’ordonnance de la chambre du conseil, les amis d’Olivier sont restés sans voix.

 
Mais selon le procureur du Roi brugeois Jean-Marie Berkvens, le vol en soi n’est pas un fait grave. Ce qui met la justice hors d’elle, c’est que le jeune militant ose la narguer en refusant de lui révéler son identité. Une attitude qui complique aussi la tâche de Me Siegfried Sergeant, car il ignore lui-même les coordonnées de son client… Une telle arrogance envers la justice et le fait qu’il se soit « introduit dans une propriété privée » coûte donc un mois de détention préventive à Olivier.

Alors que de leur côté, les responsables de l’AD Delhaize estiment qu’une fois que la nourriture se retrouve dans des poubelles à l’extérieur, elle ne leur appartient plus. Les badauds peuvent donc s’en saisir sans le moindre problème.

Olivier est un marginal. Un militant écologiste très actif, membre d’un groupe qui occupe depuis six mois le bois de Lappersfort, où ils ont construit des cabanes dans les arbres. Situé à moins de deux kilomètres du centre de Bruges, le Lappersfort est une zone semi-naturelle où on dénombre pas moins de sept biotopes différents. Ce site, qui abritait autrefois un château et une usine, a été laissé à l’abandon pendant des années. La nature y a peu à peu repris ses droits. D’où la vive opposition d’associations environnementales lorsque des projets de « rentabilisation » ont vu le jour comme la transformation du site en parc industriel. Un combat qui a finalement mené Olivier en cabane… »