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QU’EST-CE QUE LE « MOUVEMENT SOCIAL » ? (1/2)
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Le « mouvement social » est une des expressions même des contradictions du système marchand, mais ce statut ne dit pas comment peut-il développer une stratégie de changement, c’est d’ailleurs son principal problème aujourd’hui. Le passif des erreurs et impuissances politiques passées pèse sur lui. Comment peut-il les dépasser ?

Ce passif, nous allons le voir, est largement porté par les organisations de Gauche (au sens large) qui font « main basse » sur ce mouvement en essayant de le réduire à un simple électorat.


MOUVEMENT SOCIAL ET LA « GAUCHE »

L’Histoire a abondamment montré que si la classe ouvrière pouvait conquérir des avantages sociaux à l’occasion de la Gauche au pouvoir (Front Populaire, Libération,…), c’était surtout grâce à ses luttes qu’elle les obtenait.

La Gauche a maintes fois trahi les intérêts (souvent immédiats, toujours historiques) de la classe ouvrière. Pourquoi ? Parce qu’elle est constituée de forces politiques qui ne posent jamais, du moins concrètement, la question du dépassement du salariat, utilisant en cela l’argument que la majorité des travailleurs sont d’abord intéressés par l’amélioration de leur condition à l’intérieur du système marchand.

L’argument est formellement vrai mais on pourrait attendre d’organisations politiques qui se disent « défenseur historiques des intérêts des salariés » un projet politique, une démarche de dépassement de ce système et non de collaboration avec lui comme c’est le cas pour quasiment toutes au travers de leurs stratégies électorales.

Le « mouvement social »,  travaillé par les organisations de Gauche, est entrain de suivre le même chemin que celui suivi par la « classe ouvrière », mais cette fois en beaucoup moins exaltant. En effet, si celle-ci pouvait, et a effectivement, procédé à des conquêtes sociales, la période, nous l’avons vu, s’y prêtant, il en est tout autrement aujourd’hui pour le « mouvement social ». Les marges de manœuvre du Capital sont beaucoup moins importantes qu’à l’époque et il est hors de question aujourd’hui de lui imposer et/ou de lui faire accepter des réformes sociales. D’autre part la force de frappe du « mouvement social » n’a rien à voir avec ce qu’était la position stratégique de la « classe ouvrière ».

De fait, la position du « mouvement social » est essentiellement défensive, autrement dit, il est par avance vaincu. Ce qui ne gène aucunement les organisations politiques de Gauche qui désirent, parfois sans succès, surfer électoralement sur ce mécontentement.

Mais alors se pose les questions de fond :

Qu’est ce qu’un mouvement qui n’est que revendicatif ? Qui n’est que potentiellement électoral… permettant d’élire un représentant sur un programme de revendications… rarement satisfaites ? En quoi un tel mouvement peut offrir des perspectives de changement social ?

Ces questions ne sont évidemment jamais posées par les organisations qui croient être les représentantes légitimes ( ?) et naturelles ( ?) de ce mouvement. Elles seraient d’ailleurs incapables d’y apporter la moindre réponse.

Mais le problème se pose-t-il simplement en ces termes ?


MOUVEMENT SOCIAL ET ALTERNATIVE

Si le « mouvement social », dont nous venons de voir la réalité, mais aussi les limites, est une expression des contradictions du système marchand, il n’est pas la seule.

La décomposition du système marchand qui peine de plus en plus à assurer l’homogénéité du lien social, produit des structures qui remettent en question ses principes. Le phénomène n’est pas nouveau et l’on peut en déceler l’existence dès le 19e siècle. Pourtant, à la fin du siècle précédent, ces structures, et leurs principes de fonctionnement, qui avaient plus ou moins végété, voire, pour certaines, dégénéré, ont ressurgi sous différentes formes afin d’apporter pour une partie de la population des solutions à la destruction du lien social et à la logique marchande.

Il n’y a, il faut bien le reconnaître, aucun lien organique, et même politique entre ces deux aspects (mouvement social et structures alternatives) de l’expression des contradictions du système. Il y a là une anomalie politique qu’aucune organisation politique, soit disant progressiste voire « révolutionnaire », n’a soulignée, et encore moins intégré dans sa stratégie.

Pourtant, incontestablement des liens organiques et politiques existent, implicitement, sinon explicitement, entre eux. Outre le fait, et du fait, qu’ils sont l’expression de la dégénérescence d’un même système, l’un représente l’aspect défensif face aux atteintes du développement du système marchand, l’autre l’aspect offensif.

- le défensif : représenté par le mouvement social qui lutte pour la préservation des acquis – protection sociale, service public, retraites,… combat essentiel et juste mais qui se heurte aux exigences du Capital et souffre de son manque de stratégie ;

- l’offensif : ce caractère n’apparaît pas en tant que tel mais, les structures alternatives sont, à n’en pas douter, des éléments puissants de contestation et de relativisation du système marchand dans son ensemble. Nées de démarches militantes, de solidarité, de contestation, de crises, elles jettent incontestablement les bases théorique, et pratiques, de nouvelles pratiques économiques et sociales.

C’est à partir de ces deux expressions de la contradiction du système marchand que doit se penser et s’élaborer l’alternative.

L’ALLIANCE STRATEGIQUE

C’est un champ nouveau de l’action politique qui, incontestablement, s’ouvre pour celles et ceux qui veulent le changement. C’est un terrain vierge de toute réflexion politique d’envergure, mais aussi de pratique. C’est une rupture radicale avec le mode de pensée traditionnel des problèmes politiques.

Dans ce domaine tout est à inventer, à concevoir, à pratiquer. Certes, il y a quelques acquis, quelques expériences, mais rien dans une perspective historique. Les quelques réflexions sur ce sujet se sont perdues dans les limbes de la pensée politique des 19e et 20e siècles.

Cette nouvelle problématique stratégique fondera, enfin, la pensée sur l’action, sur la praxis et non plus sur des hypothèses de stratèges « géniaux »… et constamment démentis.

Dans cette problématique, le « mouvement social » retrouvera toute sa véritable place, lui assurant d’être un élément du changement social et non pas seulement un instrument défensif sans perspectives, un objet balloté à la fois par les bureaucraties politiques et les gouvernements –de Gauche comme de Droite – démagogiques.

Les facteurs constitutifs de cette alliance, s’ils sont désormais repérables dans leur spécificité et leurs potentialités ne le sont pas encore dans leur fonctionnalité réciproque. C’est aujourd’hui la tâche des alternatifs de faire de cette question l’essentiel de leur investissement théorique.

C’est à cette tâche essentielle que doivent se consacrer les alternatifs, plutôt que de singer bêtement les organisations politiques et de jouer dans le jeu –stérile – électoral.
 

 janvier 2009                                                                               Patrick MIGNARD
 

Voir aussi « MANIFESTE POUR UNE ALTERNATIVE »
Ecrit par PatrickMignard, à 12:10 dans la rubrique "Pour comprendre".



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