L'En Dehors

Nous nous sommes mis en grève reconductible cet après-midi, après une réunion plénière à laquelle le Conseil Général et l’Inspection Académique n’ont pas souhaité participer.

Collège classé ZEP zone sensible prévention violence, connaissant cette année les difficultés supplémentaires liées à la restructuration de l’établissement, le collège Pompidou devrait bénéficier d’un soutien tout particulier.

Or, la décharge syndicale de notre chef d’établissement et le statut de stagiaire du principal adjoint ne permettent pas l’encadrement suivi et cohérent dont nos élèves auraient besoin. Depuis la rentrée le collège est dans un chaos indescriptible, nos conditions de travail sont très difficiles et l’atteinte physique à l’un des CPE survenue fin décembre est un signe inquiétant et significatif des conséquences que peut entraîner cette situation.

Le flottement chez les élèves est favorisé par des conditions matérielles déplorables, liées à la restructuration de notre collège en travaux pour deux ans et qui nous contraint à faire cours dans des préfabriqués. Ainsi, nous subissons : un manque récurrent de chauffage (nos élèves doivent souvent travailler par moins de 10 degrés) une absence de clefs, poignées, portes, fenêtres endommagées qui ne sont réparées qu’après un mois de requêtes, quand elles le sont... certaines classes ont été obligées de sortir par la fenêtre !

Le travail scolaire est fortement perturbé par le manque de manuels dans de nombreuses matières. Ces livres, commandés dès la rentrée de septembre (voire dès juin), ne sont toujours pas arrivés.

Mais le plus inquiétant concerne les manquements à la sécurité la plus élémentaire. Notre collège est situé au pied d’une ligne haute tension, qui est dans l’espace de récréation, et autour de laquelle les élèves jouent tous les jours.

Cette « cour » de récréation est un terrain vague boueux, ou glacé, dépourvu de préau. En cas d’intempérie, les élèves sont dirigés vers des locaux en travaux inutilisables, car dangereux. Le téléphone, coupé depuis samedi suite à une erreur administrative, risque de ne pas être rétabli avant la fin de la semaine au mieux, ce qui nous isole en cas d’alerte ou d’accident.

Suite à des dégradations, plusieurs extincteurs endommagés n’ont pas été remplacés. Ce fait est d’autant plus préoccupant que les pompiers ont déjà dû intervenir pour éteindre un départ de feu dans un radiateur électrique. Rappelons que le jeu avec les allumettes et les papiers brûlés est une activité très prisée des élèves (la semaine dernière encore, un professeur a dû éteindre lui-même un tel brûlot).

A tout cela s’ajoute la baisse annoncée de la Dotation Horaire Globale, c’est-à-dire le nombre d’heures attribuées à l’établissement pour la prochaine rentrée scolaire, qui entraînera des classes surchargées dans un établissement pourtant classé ZEP, sensible et plan prévention violence.

Toutes ces conditions entraînent une fuite des bons élèves vers le privé et nous refusons, au nom du principe de l’égalité des chances, de ne pas pouvoir offrir à tous les élèves, un service public de qualité.

Ce matin a eu lieu une réunion importante pour l’établissement, à laquelle les parents d’élèves élus se sont invités contre le gré du chef d’établissement. Nous avions demandé à l’Inspecteur d’Académie, au Conseil Général de venir pour prendre des mesures urgentes, mais ils n’ont pas daigné venir, comme s’ils méprisaient nos revendications.

Les enseignants et personnels du collège Pompidou de Villeneuve-la-Garenne.